Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des minéraux/Concrétions du zinc

CONCRÉTIONS DU ZINC

Le zinc ne se trouve, pour ainsi dire, qu’en concrétions, puisqu’on ne le lire que de la pierre calaminaire ou des blendes, et que nulle part il ne se trouve, dans son état de régule, sous sa forme de demi-métal : le zinc n’est donc qu’un produit de notre art ; et, comme sa substance est non seulement très volatile, mais même fort inflammable, il paraît qu’il n’a été formé par la nature qu’après toutes les autres substances métalliques ; le feu primitif l’aurait brûlé, au lieu de le fondre ou de le réduire en chaux, et il est plus que probable qu’il n’existait pas alors, et qu’il n’a été formé comme le soufre que par les détriments des substances combustibles ; il a en même temps été saisi par les matières ferrugineuses ; car il se trouve en assez grande quantité dans plusieurs mines de fer, aussi bien que dans les blendes et dans la calamine, qui toutes sont composées de zinc, de soufre et de fer. Indépendamment donc de la pierre calaminaire et des blendes qui sont les substances les plus abondantes en zinc, plusieurs mines de fer de dernière formation peuvent être regardées comme des mines de ce demi-métal : c’est par son affinité avec le fer que cette matière inflammable et volatile s’est fixée, et l’on reconnaît cette union intime et constante du zinc avec le fer, par la décomposition des blendes et de la calamine, qui se réduisent également en une sorte d’ocre dans laquelle il se trouve souvent plus de fer que de zinc.

On ne doit donc pas être surpris que le cuivre jaune ou laiton soit quelquefois sensiblement attirable à l’aimant, surtout après avoir été frappé ou fléchi et tordu avec force, parce qu’étant composé de cuivre rouge et de zinc, le laiton contient toujours une certaine quantité du fer qui était intimement mêlé dans les blendes ou dans la pierre calaminaire, et c’est par la même raison que le régule de zinc, qui n’est jamais entièrement privé de fer, se trouve plus ou moins attirable à l’aimant : il en est de même des régules de cobalt, de nickel et de manganèse ; tous contiennent du fer, et tous sont plus ou moins susceptibles des impressions magnétiques.