Proclamons la Sainte-Alliance
Faite au nom de la Providence,
Et que signe un congrès ad hoc,
Entre Alger, Tunis et Maroc. (bis.)
Leurs souverains, nobles corsaires,
N’en feront que mieux leurs affaires.
Vivent des rois qui sont unis !
Vive Alger, Maroc et Tunis ! (bis.)
Ces rois, dans leur Sainte-Alliance,
Trouvant tout bon pour leur puissance,
Jurent de se mettre en commun
Bravement toujours vingt contre un.
On dit qu’ils s’adjoindront Christophe,
Malgré la couleur de l’étoffe.
Vivent des rois qui sont unis !
Vive Alger, Maroc et Tunis !
Ces rois, par leur Sainte-Alliance,
Nous forçant à l’obéissance,
Veulent qu’on lise l’Alcoran,
Et le Bonald et le Ferrand.
Mais Voltaire et sa coterie
Sont à l’index en Barbarie.
Vivent des rois qui sont unis !
Vive Alger, Maroc et Tunis !
Français, à leur Sainte-Alliance
Envoyons, pour droit d’assurance,
Nos censeurs anciens et nouveaux,
Et nos juges et nos prévôts.
Avec eux ces rois, sans entraves,
Feront le commerce d’esclaves.
Vivent des rois qui sont unis !
Vive Alger, Maroc et Tunis !
Malgré cette Sainte-Alliance,
Si du trône, par occurrence,
Un roi tombait ; que subito
On le ramène en son château.
Mais il soldera les mémoires
Du pain, du foin et des victoires.
Vivent des rois qui sont unis !
Vive Alger, Maroc et Tunis !
Enfin, pour la Sainte-Alliance,
C’est peu qu’on paye à l’échéance ;
Il faut des rameurs sur les bancs,
Et des muets aux rois forbans :
Même à ces majestés caduques
Il faudrait des peuples d’eunuques.
Vivent des rois qui sont unis !
Vive Alger, Maroc et Tunis !
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