Œuvres complètes (Tolstoï)/Tome I/Appendice

Traduction par J.-Wladimir Bienstock.
L'Enfance, L'AdolescenceStockŒuvres complètes, volume 1 (p. 339-355).
APPENDICE




I


NOTES BIBLIOGRAPHIQUES DE M. P. BIRUKOV


1o Traductions étrangères des œuvres de L. N. Tolstoï.

En publiant ce premier volume des œuvres complètes de L.-N. Tolstoï, nous croyons intéressant de faire connaître au public français, comment, par son puissant talent, L. Tolstoï a fait la conquête pacifique du monde. Le tableau suivant fait par un de ses admirateurs et contrôlé par nous au British Muséum, nous en donne une idée. Ce tableau nous montre en quelle année chaque peuple a, pour la première fois, traduit en sa langue les œuvres de L. Tolstoï. Les noms des peuples sont disposés dans l’ordre chronologique :

1o Anglais en 1862.
2o Danois — 1875.
3o Allemand — 1875.
4o Slovaque — 1876.
5o Serbe — 1877.
6o Français — 1878.
7o Hongrois — 1878.
8o Américain (E. U.) — 1878.
9o Tchèque — 1881.
10o Petit-Russien — 1884.
11o Bulgare — 1884.
12o Suédois — 1885.
13o Finlandais — 1885.
14o Arménien — 1885.
15o Galicien — 1886.
16o Italien — 1886.
17o Hollandais — 1887.
18o Corelles — 1887.
19o Grouzine — 1887.
20o Khorvate — 1887.
21o Sarde — 1887.
22o Norwégien — 1888.
23o Espagnol — 1889.
24o Esthonien — 1889.
25o Letton — 1890.
26o Lithuanien — 1891.
27o Polonais — 1891.
28o Portugais — 1892.
29o Roumain — 1894.
30o Arabe — 1894.
31o Esclavon — 1895.
32o Turc — 1895.
33o Chinois — 1895.
34o Esperantiste (langue internationale projetée) — 1895.
35o Tatar — 1896.
36o Japonais — 1896.
37o Grec — 1897.
38o Hébreu — 1897.

Ce tableau demande un supplément : dans l’encyclopédie russe de Brockhaus et Efron, à l’article sur Tolstoï écrit par S.-A. Venguerov, on trouve les chiffres suivants : « Des traductions éditées à part, et qui représentent une minime partie de ce qu’on a traduit de Tolstoï dans les journaux et dans les revues, plus de 200 ont paru en langue allemande ; en français, près de 150 ; en anglais, environ 120 ; en suédois et danois, 50 ; en toutes les autres langues, même en japonais et en tatar, de 1 à 20. Ce qui a été écrit sur Tolstoï ne peut être évalué même approximativement. Avec le grand intérêt qui s’attache à ses moindres gestes, le nombre des articles de journaux sur Tolstoï en Russie et à l’étranger dépasse des milliers ; quant aux articles de revues, il en paraît des centaines chaque année ». (Dictionnaire, volume XXXIII, page 456.)

2o Les premiers essais littéraires de Tolstoï.

En 1851, Tolstoï quitta son domaine d’Iasnaïa Poliana, où il était resté presque trois ans sans aucun déplacement, et alla au Caucase. De là, pendant l’été de 1852, il envoya à la rédaction de la revue « Le Contemporain » (Sovremennik) sa première œuvre, une nouvelle, l’Enfance.

À propos de cet envoi, une correspondance s’établit entre Tolstoï et le poète Nékrasov qui était alors directeur de cette revue. Nous citons plus bas quatre lettres très intéressantes de Nékrasov à Tolstoï, que nous empruntons à la revue : Suppléments littéraires de Niva, février 1898. On verra par ces lettres que Tolstoï avait caché à Nékrasov le nom de l’auteur de la nouvelle ; et celui-ci fut obligé de rappeler plusieurs fois à Tolstoï les règlements de la censure, demandant que le nom de l’auteur d’œuvres insérées dans la revue fût connu de la rédaction. Mais Tolstoï persista à cacher son nom et ne s’avoua que plus tard l’auteur de la nouvelle. Nékrasov apprécia immédiatement le talent du nouvel auteur. Les premières lettres de Nékrasov à Tolstoï sont un peu réservées, mais dans les dernières, écrites déjà après « l’Adolescence », « la Matinée d’un seigneur rural », « l’Invasion », « la Coupe en Forêt », et quelques-uns des récits de Sébastopol, perce déjà l’admiration envers le jeune écrivain.

Nékrasov avait alors trente-trois ans, et Tolstoï, vingt-sept. Toute la rédaction du Contemporain partageait l’opinion de Nékrasov sur les œuvres du débutant, et quand Tolstoï, après son séjour au Caucase et à Sébastopol, arriva en 1856 à Pétersbourg, on l’y reçut à bras ouverts, comme un écrivain sur lequel on fonde de grandes espérances.


Lettres de Nékrasov à Tolstoï.

(a) Sans date.

« Monsieur,

» J’ai lu votre manuscrit (l’Enfance), il contient tant de choses intéressantes que je l’insérerai. Ne sachant pas la suite, je ne puis le dire absolument, mais il me semble que son auteur a du talent. En tous cas, les idées de l’auteur, la simplicité et la réalité du sujet sont des qualités indiscutables dans cette œuvre. Si dans les parties suivantes, (comme il faut s’y attendre,) il y a plus de vivacité et de mouvement, ce sera un beau roman. Je vous demande de m’envoyer la suite. Votre roman et votre talent m’intéressent. Je vous conseillerais de ne pas vous cacher derrière des initiales, mais de commencer à signer immédiatement votre nom, si toutefois vous n’êtes pas un hôte de passage dans la littérature. J’attends votre réponse.

» Veuillez agréer l’assurance de ma considération distinguée[1].

N. Nékrasov. »


(b) Saint-Pétersbourg, 5 septembre 1852.

« Monsieur,

» Je vous ai écrit au sujet de votre Nouvelle, mais maintenant, je crois devoir ajouter quelques mots. Je l’ai donnée à composer pour le numéro 9 du Contemporain, et en relisant cette nouvelle dans les épreuves et non dans le manuscrit raturé je l’ai trouvée beaucoup mieux qu’elle ne m’avait paru à première lecture. Je puis affirmer que son auteur a du talent. Cette conviction, pour vous, un commencant, est actuellement l’essentiel. Le numéro du Contemporain, avec votre nouvelle, paraîtra à Pétersbourg demain, et n’arrivera probablement pas chez nous (je l’enverrai à votre adresse) avant trois semaines. De la nouvelle quelque chose (peu cependant) est supprimé… rien n’y est ajouté.

Bientôt je vous écrirai plus en détail, maintenant je n’ai pas le temps. J’attends votre réponse, et je vous demande de m’envoyer la suite si vous l’avez.

» N. Nékrasov. »

« P. S. — Bien que je devine, cependant je vous prie de m’écrire le nom de l’auteur de la Nouvelle, j’ai besoin de le savoir, c’est nécessaire selon la règle de notre censure. »


(c) Saint-Pétersbourg, 30 octobre 1852.

« Monsieur,

» Je vous prie de m’excuser d’avoir tardé à répondre à votre dernière lettre ; j’ai été très occupé. Quant à la question d’argent, je me suis tu sur ce sujet dans mes lettres précédentes pour la cause suivante : dans nos meilleures revues, depuis longtemps existe l’habitude de ne pas payer, pour la première Nouvelle, un auteur qui commence et que la Revue présente pour la première fois au public. À cette habitude se sont soumis jusqu’ici tous ceux qui ont commencé leur carrière littéraire dans le Contemporain ; comme : Gontcharov, Droujinine, Avdeiev et les autres. À cette même habitude furent soumises de leur temps mes premières œuvres et celles de Panaiev. Je vous propose la même chose sous la condition que pour vos œuvres futures, je vous donnerai tout de suite le prix supérieur, celui que reçoivent nos auteurs les plus célèbres, (très peu nombreux), c’est-à-dire 50 roubles pour une feuille d’impression[2]. J’ai aussi tardé à vous écrire parce que je ne pouvais vous faire cette proposition avant de contrôler mon impression par le jugement du public. Ce jugement a été on ne peut plus favorable pour vous, et je suis très heureux de ne pas m’être trompé en jugeant votre première œuvre, et avec plaisir, je vous propose maintenant les conditions sus-mentionnées.

» Écrivez-moi à ce sujet. En tous cas, je puis vous garantir que nous tomberons d’accord sur ce point. Puisque votre nouvelle a eu du succès, il nous serait très agréable d’avoir plus vite votre deuxième œuvre. Faites-nous le plaisir de nous envoyer ce que vous avez de prêt. J’ai voulu vous envoyer le numéro 9 du Contemporain, mais malheureusement j’ai oublié de donner l’ordre de tirer un exemplaire de plus et pour cette année toute la revue est épuisée. Cependant, s’il vous le faut, je puis vous envoyer un ou deux exemplaires des bonnes feuilles de votre nouvelle.

» De nouveau je vous demande avec instance de nous envoyer une Nouvelle ou quelque chose en genre de nouvelle, roman ou récit. En attendant votre réponse, je reste à votre service.

» N. Nékrasov. »

« P. S. — Nous sommes obligés de savoir le nom de l’auteur dont nous insérons les œuvres, c’est pourquoi, donnez-nous des renseignements positifs à ce sujet. Si vous le voulez, personne, en dehors de nous, ne saura rien. »


(d) Saint-Pétersbourg, 2 septembre 1855.

« Cher monsieur Léon Nicolaievitch,

» Je suis arrivé à Pétersbourg au milieu d’août, dans les circonstances les plus tristes pour le Contemporain. Les manipulations révoltantes qu’a subies votre article[3] ont fini de me gâter le sang. Jusqu’ici je n’y puis penser sans ennui et sans colère. Sans doute, votre travail ne sera pas perdu… il témoignera toujours de la force qui a pu conserver une vérité profonde et réelle dans des circonstances où peu la conserveraient. Je ne dirai pas comment je place haut tout cet article et en général la direction de votre talent, et en quoi il est fort et neuf. C’est précisément ce qu’il faut maintenant à la société russe : la vérité, la vérité dont après la mort de Gogol, il est resté si peu dans la littérature russe. Vous avez raison en appréciant le plus ce côté de votre talent. Cette vérité, que vous apportez dans notre littérature, est quelque chose de tout à fait nouveau chez nous. Je ne connais pas actuellement d’écrivain qui force tant l’affection et la sympathie que celui auquel j’écris, et je n’ai peur que d’une chose : que le temps et la lâcheté de la réalité, la surdité et le mutisme de tout ce qui entoure ne fassent avec vous ce qu’ils ont fait avec la plupart de nous, qu’ils ne tuent en vous l’énergie sans laquelle il n’y a pas d’écrivain, tout au moins, de ceux qui sont maintenant nécessaires à la Russie. Vous êtes jeune, il se produit maintenant des changements qui, espérons-le, finiront bien et peut-être, devant vous, y a-t-il un large champ d’action. Vous commencez de telle façon que vous forcez même les hommes les plus prudents à espérer beaucoup en vous. Cependant je me suis écarté du but de ma lettre. Je ne vous consolerai pas en vous disant que beaucoup trouvent magnifiques même les extraits de votre article qui sont insérés, mais pour ceux qui connaissent l’article tout entier, ce n’est plus qu’une série de mots dénués de sens et de signification. Mais il n’y a rien à faire ! Je vous dirai une seule chose, que l’article n’eût pas été inséré si ce n’eût été nécessaire, mais votre signature n’est pas mise.

« La Coupe en forêt » est passée assez bien, quoique quelques traits précieux aient été rayés. Voici mon opinion sur cette nouvelle : par la forme elle rappelle, en effet, Tourgueneff, mais là s’arrête la ressemblance ; tout le reste vous appartient et ne pourrait être écrit par personne sauf vous. Dans ce récit, il y a beaucoup de petites notes admirablement justes, et tout y est nouveau, interessant et utile. Ne négligez pas des récits pareils à celui-là. Sur le soldat, notre littérature n’a rien dit jusqu’ici, sauf des banalités. Vous commencez seulement, et quelle que soit la forme sous laquelle vous direz ce que vous savez sur ce sujet, tout sera au plus haut degré intéressant et utile. Panaiev m’a transmis votre lettre où vous nous promettez d’envoyer bientôt La Jeunesse. Je vous prie de l’envoyer. Indépendamment de la Revue, je m’intéresse personnellement à la continuation de votre première œuvre. Nous préparerons pour La Jeunesse une place dans les numéros 10 ou 11, selon la date de la réception.

» L’argent vous sera envoyé ces jours-ci.

» Je me suis installé pour l’hiver à Pétersbourg et je serais très heureux si, à l’occasion, vous m’écriviez quelques lignes.

» Veuillez agréer l’assurance de mes salutations sincères.

» N. Nékrasov. »

« Mon adresse : rue des Petites-Écuries, maison Imzène, ou à la rédaction du Contemporain. »


3o En commençant à écrire l’Enfance Tolstoï avait en tête le plan d’un grand roman qui devait s’appeler Histoire de quatre époques. Ce roman ne fut point achevé. La jeunesse ne le fut même qu’à moitié, et la dernière partie, l’Âge mûr, qui devait avoir le plus grand développement, ne fut pas commencée. L’auteur ne termina que l’Enfance et l’Adolescence.

Beaucoup des héros des Nouvelles, l’Enfance et l’Adolescence, sont des personnages réels. Le père de Nikolenka, dans l’Enfance, n’est pas le père de L. Tolstoï, mais le voisin et l’ami de son père, A. M. Isleniev. La gouvernante Mimi était aussi dans la maison d’Isleniev où elle resta longtemps, et Katenka, c’est sa fille Iouzenka (Joséphine). Les deux gouverneurs, Karl Ivanovitch et Saint-Jérôme, correspondent à deux gouverneurs de L. Tolstoï, Théodore Ivanovitch Rossel, et M. Saint-Thomas ; quant à la mère de Nikolenka, c’est un personnage de fantaisie, la mère de L. Tolstoï mourut quand il était encore tout enfant et il ne se la rappelle pas.

« Le Grand Chrétien Gricha », (l’Innocent), vécut en effet. Je me rappelle que dans une de mes visites chez Tolstoï, il adressait à une malade qui était dans sa maison, les paroles suivantes : « Pour supporter la maladie ou la souffrance, il faut croire en Dieu comme y croyait cet innocent que j’ai décrit dans l’Enfance. Quand il priait, il s’abandonnait tout au sentiment de tendresse et à la foi en Dieu et murmurait dans sa langue étrange : « Tu es mon médecin, tu es mon pharmacien ! » Dans ces paroles simples s’exprimait son complet dévouement à la volonté de Dieu. L’innocent Gricha, selon les paroles de L. Nicolaievitch, vivait dans la vieille serre, maintenant détruite, du jardin de Iasnaïa Poliana.

Des détails plus précis sur les personnages des œuvres de Tolstoï, qui correspondent aux personnages réels, seront donnés dans la biographie de L. Tolstoï.

P. B.
II

LES ŒUVRES DE TOLSTOÏ EN FRANCE


1o La première œuvre de Tolstoï publiée en France fut Guerre et Paix, éditée chez Hachette en 1878. En 1879 parut Le Bonheur de famille, traduit sous le titre : Katia, par le comte d’Hauterive et édité par Didier et Cie. La même année, le journal de Saint-Pétersbourg donnait la traduction française des Cosaques, et avant, en 1877, était parue à Pétersbourg la traduction du roman : Le Bonheur de famille, sous le titre de Macha.

Ces œuvres de Tolstoï passèrent presque inaperçues jusqu’au moment où M. Melchior de Vogué fit paraître de remarquables articles sur le roman russe. Depuis, presque tous les ouvrages de Tolstoï ont été traduits, et quelques-uns même ont eu plusieurs traductions ; sans parler des œuvres de Tolstoï insérées dans les divers journaux et revues, il n’y a pas moins de soixante volumes environ, édités à part. En France, vingt-neuf éditeurs ont fait paraître des ouvrages de Tolstoï. Perrin vient en tête avec dix-sept œuvres de Tolstoï ; après lui, Savine, huit œuvres ; Marpon et Flammarion, six ; P.-V. Stock, six ; la Revue Blanche et Hachette, quatre ; Charpentier-Fasquelle et Ollendorff, deux chacun ; et chacun des autres a donné une œuvre.

À propos de ces éditions, nous devons faire remarquer que certains ouvrages n’ont pas été publiés sous leur vrai titre, ce qui rend parfois difficiles les recherches sur les œuvres de L. Tolstoï. Au cours de la publication, nous indiquerons les titres sous lesquels ont paru les diverses œuvres.

Certains ouvrages de Tolstoï ont eu chacun plusieurs traductions et ont paru simultanément, chez différents éditeurs. Tels sont : La Sonate à Kreutzer, Qu’est-ce que l’Art ?, La puissance des Ténèbres, Résurrection, etc.

2o Il existait jusqu’ici trois éditions de l’Enfance et de l’Adolescence ; deux d’entre elles contiennent en outre une troisième nouvelle, La Jeunesse.

a) Édition Perrin, 1887, sous le titre : Mes mémoires. Enfance, Adolescence et Jeunesse, traduit avec l’autorisation de l’auteur par E. Halpérine.

b) Édition Hachette, 1898, Souvenirs. Enfance, Adolescence et Jeunesse. Ouvrage traduit du russe avec l’autorisation de l’auteur, par Arvède Barine.

c) Édition Hetzel, 1886, l’Enfance et l’Adolescence, traduction de Michel Delines, édition spéciale pour la jeunesse, revue par l’auteur.

Nous n’avons pas à faire ici la critique des traductions, nous indiquerons seulement en quoi elles diffèrent de l’original.

La traduction de M. M. Delines, comme il l’indique lui-même dans la préface, est celle d’une édition russe de l’Enfance et de l’Adolescence, élaguée par Tolstoï lui-même, à l’usage des enfants. Mais M. Delines n’en a pas donné la traduction complète, il a omis quelques détails, qu’il juge « inutiles et sans intérêt pour la jeunesse française. » (?)

La traduction de M. Arvède Barine est très incomplète. Le traducteur dit dans son avant-propos : « Personne plus que nous n’est partisan des traductions complètes. On n’a pas le droit de toucher aux œuvres des maîtres : sint ut sunt aut non sint, comme il a été dit avec raison. » Malgré ce sage précepte, le traducteur a complètement omis, dans l’Enfance, les chapitres vi, vii, viii, ix, xvii, xviii ; dans l’Adolescence, les chapitres ii, iii, v, xvii, xxvi ; en tout onze chapitres. Parfois deux chapitres sont unis entre eux. Quant à la traduction de M. Halpérine, elle est complète.

Les traductions de MM. Arvède Barine et Halpérine ont été éditées sous les titres : Souvenirs et Mes Mémoires, si bien que les trois nouvelles de Tolstoï : l’Enfance, l’Adolescence et la Jeunesse, prennent, et faussement, un caractère autobiographique. Dans ces nouvelles, Tolstoï n’a pas décrit sa propre vie. La mère du héros est toute de fantaisie. Tolstoï perdit sa mère dans la plus tendre enfance, et son père en 1837 ; il n’avait guère plus de huit ans. Sa grand’mère mourut en 1839. Tolstoï avait trois frères ; il ne fit pas ses études à Moscou, mais à Kazan. Ces quelques indications montrent que l’Enfance, l’Adolescence et la Jeunesse sont loin d’être une autobiographie.

J.-W. B.
  1. À la réception de cette lettre, Tolstoï écrivit immédiatement dans son journal : « … Quand même, je crois que je ne suis pas sans talent. » (Cte L. N. Tolstoï. Sa vie, ses œuvres par R. Leuvenfeld.) — N. T.
  2. 50 roubles valent 130 francs ; ainsi Tolstoï recevait 130 francs pour 16 pages ; environ 8 francs la page. — N. T.
  3. Nékrasov parle ici probablement du récit : « Sébastopol en décembre 1851. » (Note de P. Birukov.)