Œuvres complètes (Crémazie)/Lettres 38

à la même.


Paris, 13 janvier 1878.
Ma bonne mère,

J’ai reçu, jeudi matin, la lettre de Joseph, qui m’apportait vos souhaits et votre bénédiction pour la nouvelle année. Je savais bien que vous n’oublieriez pas votre pauvre enfant, et je vous remercie du plus profond de mon cœur des vœux que vous faites pour moi.

Le roi Victor-Emmanuel est mort le 9 courant, cinq ans, jour pour jour, après Napoléon III. Les trois hommes qui ont enlevé le pouvoir temporel au pape : Cavour, Victor-Emmanuel et Napoléon III, sont morts et Pie IX est toujours debout. Cette mort du roi d’Italie cause de l’inquiétude en France, car son fils Humbert passe pour être un grand partisan de l’Allemagne. Les élections de dimanche ont été favorables aux républicains, qui sont maintenant les maîtres de la France…


Paris, 25 août 1878.

La semaine qui vient de finir n’a pas été bonne pour moi. Mon rhumatisme me fait souffrir.

Depuis hier, je vais un peu mieux. J’espère que dans quelques jours je serai débarrassé de cette indisposition qui m’ôte le sommeil.

Heureusement que nous avons eu fort peu d’occupations cette semaine et que je n’ai pas eu trop d’écritures à faire, car lorsque je me penche pour écrire, j’éprouve une douleur très vive entre les deux épaules.

M. Bossange ferme son bureau à la fin du bail, et il n’aura plus besoin de mes services à dater du 31 octobre.

Je retournerai à Paris dans les premiers jours de novembre.

À la mort d’Octave Crémazie, son frère Joseph reçut de M. Malandain, propriétaire d’un hôtel au Havre, la lettre suivante, qui renferme tous les renseignements que l’on possède sur la dernière maladie et la mort du poète.

Sa pauvre mère eut la douleur de lui survivre quelques mois.