Edouard Garand (74 Voir et modifier les données sur Wikidatap. 50-51).

ÉPILOGUE


Et maintenant, j’ai la fin de mon récit.

Une découpure de journaux, un simple fait divers m’apporte le dénouement du drame.

Philadelphie. — « On a trouvé hier soir dans un appartement du centre de la ville les cadavres de deux personnes, celui d’un homme et d’une fillette de trois ans. L’homme a été identifié comme Luther Howinstein et la fillette comme son enfant… Le coroner a rendu un verdict de suicide dans un moment d’aliénation mentale. Depuis quelque temps, Howinstein manifestait une certaine nervosité et semblait la proie de troubles cérébraux ».

Suivaient des détails sur sa vie. Grâce aux lettres de von Buelow, j’ai pu reconstituer le drame.

Howinstein ne s’est pas suicidé…

Natalie Lowinska a été vengée.

Von Buelow et Pierelli le localisèrent dans une tournée à Philadelphie. Comme une ombre, Pierelli s’attachaient à ses pas, jusqu’au jour ou il put parvenir jusque chez le meurtrier de Natalie Lowinska… accompagné de von Buelow.

Il n’y eut pas de lutte. Revolver au poing, von Buelow obligea Howinstein à confesser qu’il était le meurtrier de sa femme…

Puis Pierelli, agile comme une panthère, le ligota et l’étendit dans le lit…

Il ferma toutes les issues de la pièce, approcha le petit lit de l’enfant près de l’endroit où gisait son père, ouvrit toutes grandes les clefs du gaz, sortit, revint quelque temps après, déficela ses victimes, avertit les autorités et quelques jours après, accompagnant von Buelow, s’embarqua pour l’Europe.

Œil pour œil, dent pour dent, von Buelow s’était vengé, et en se vengeant avait lavé son honneur. Il est retourné à Leuberg. Dans une entrevue aux journaux il a fait éclater son innocence en dévoilant le vrai meurtrier de sa femme.

Je n’ai plus reçu de nouvelles de lui. J’ai appris qu’il était retiré de la politique et habitait dans la campagne une propriété nouvelle acquise récemment. Le château ancestral est inhabité. Trop de souvenirs y sont attachés dont il serait cruel de remuer la cendre.

Chez le peuple on prétend qu’il est hanté.


FIN