Ô le calme jardin d’été où rien ne bouge
Mercure de France, (p. 117-118).
XXIV
Ô le calme jardin d’été où rien ne bouge !
Sinon là-bas, vers le milieu
De l’étang clair et radieux,
Pareils à des langues de feu,
Des poissons rouges.
Ce sont nos souvenirs jouant en nos pensées
Calmes et apaisées
Et lucides — comme cette eau
De confiance et de repos.
Et l’eau s’éclaire et les poissons sautillent
Au brusque et merveilleux soleil,
Non loin des iris verts et des blanches coquilles
Et des pierres, immobiles
Autour des bords vermeils.
Et c’est doux de les voir aller, venir ainsi,
Dans la fraîcheur et la splendeur
Qui les effleure,
Sans crainte aucune et sans souci,
Qu’ils ramènent, du fond à la surface,
D’autres regrets que des regrets fugaces.