Ô Dieu qui vois ceste rouë execrable

Seconde partie des Muses françoises, Texte établi par Despinelle, chez Matthieu Guillemot (p. 239).


SONNET.

 
O dieu qui vois ceſte roüe execrable.
Horrible obiect de ton iuste courroux,
Qui vois mõ corps rõpus de tant de coups,
Chaſſe de moi ton ire eſpouuentable :
 Mes os brifez ſous la barre effroiable,
Ma chair moliie & tous mes nerfs diſſous,
Mes bras pendans & mes triſtes genoux
Auront-ils point leur Seigneur ſecourable ?
 Le Forgeron frappe dessus le fer
A coups doublez pour le mieux eſtoffer,
Et en tirer vn outil de ſeruice :
 Et toi, bon Dieu m’auras-tu abbatu
Soubs tant de coups teſmoins de ta vertu,
Pour me laiſſer eternel au ſupplice


A. D. V.