Études et Préludes (1901)/Ta forme est un éclair

Pour les autres éditions de ce texte, voir « Ta forme est un éclair ».

Études et PréludesAlphonse Lemerre. (p. 27-28).
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Ta forme est un éclair qui laisse les bras vides,
Ton sourire est l’instant que l’on ne peut saisir…
Tu fuis, lorsque l’appel de mes lèvres avides
T’implore, ô mon Désir !

Froide comme l’Espoir, ta caresse cruelle
Meurtrit sans assouvir ; il n’en reste en effet
Que l’éternelle faim et la soif éternelle
Et l’éternel regret.


Tu frôles sans étreindre, ainsi que la Chimère
Vers qui tendent toujours tes vœux inapaisés…
Rien ne vaut ce tourment ni cette extase amère
De tes rares baisers !