Étrennes aux fouteurs ou le Calendrier des trois sexes/00

Etrennes aux fouteurs, 1793 - Frontispice
Etrennes aux fouteurs, 1793 - Frontispice
Etrennes aux fouteurs, Bandeau de début de chapitre
Etrennes aux fouteurs, Bandeau de début de chapitre

PRÉFACE.


DEpuis qu’une autrichienne en ru,
A tout venant montre le cu ;
Depuis qu’on plaça l’optimiſme
Dans l’ovale humide & charnu
Qui produit notre méchaniſme ;
Depuis que le vit potentat
Du fier & fougueux deſpotiſme,
Voulut foutre le tiers-état,
Et de ſon foutre ſcélérat
Inonder le patriotiſme ;
Depuis que nos repréſentans
Foutent par-tout bêtes & gens ;
Depuis que la France eſt foutue
Par ſes inceſtueux enfans,
Et par la pine corrompue
D’un étranger toujours bandant,
Qui, malgré ſon éloignement,

La fout encor mentalement,
On ne parle plus que de foutre ;
Chacun le ſeme, & chacun outre
La matiere du ſentiment.
Mais par bonheur, dit la ſatyre ;
Qu’il s’en perd plus verbalement
Que du canal vivifiant,
Par lequel tout ce qui reſpire
Obtient la vie & le plaiſir.

 Auteurs, qui ne ſavez que dire ;
Occupez donc votre loiſir
A diſſéquer chaque maniere
Où, par devant & par derriere,
Le mortel le plus vigoureux
S’épuiſe en épuiſant ſes feux.


  Moi, convaincu, plus que perſonne
» Que, dans cet art charmant, la meilleure leçon
 C’eſt la nature qui la donne, »

Je condamne mon Apollon
A retracer dans le myſtere
Des faits récemment arrivés
Tant à Sodome qu’à Cythere.
On en lira de controuvés.

 Ceux qui crieront à l’impoſture ;
Je leur dirai, d’un ton gaillard,
Que leur ſiecle eſt aſſez paillard
Pour offrir, plutôt que plus tard,
Ce qui fait naître leur murmure ;
Et mes détracteurs conviendront,
Qu’on ne mérite point d’affront,
Pour anticiper l’aventure.