Épithalame (Monavon)

Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Épithalame.
Le Passe-Temps du 17 juin 1894 (p. 3-4).

ÉPITHALAME

à deux époux, le jour de leur mariage




Nous saluons votre hyménée,
Jeunes époux ! son nœud vainqueur,
Confondant votre destinée,
De vos deux cœurs fait un seul cœur !

Unis désormais dans la vie,
Marchez, vous tenant par la main,
De ce pas joyeux qu’on envie,
En souriant au lendemain.

Voués ensemble aux mêmes courses,
Sous le poids des mêmes chaleurs,
Buvez tous deux aux mêmes sources
Et respirez les mêmes fleurs…

Prémunis contre la souffrance,
Sans craindre ce qui désunit,
Vous verrez l’heureuse espérance
Enchanter toujours votre nid.


Allez !… Pour vous la route est belle ;
Sous les auspices de l’amour,
Quand de l’hymen l’aube étincelle
Comme le sourire du jour.

Les pieds baignés dans la rosée,
Et le front baigné dans l’azur,
Laissez votre lèvre embrasée,
Du bonheur aspirer l’air pur.

Des cœurs d’époux, triple délice,
Ô Jeunesse ! Ô Vie ! Ô Beauté !
Faites-leur vider le calice
De l’humaine félicité !

Et sachez leur donner encore,
Quand le printemps devra finir,
Un été que l’espoir colore
Et que charme le souvenir…

Qu’ainsi, dans leur âme profonde,
Rayonne l’amour éternel,
Comme la perle au fond de l’onde.
Comme l’étoile au fond du ciel !


Gabriel Monavon.