Épisodes, Sites et Sonnets/Les lourds couchants d’été

IV

Les lourds couchants d’Été succombent fleur à fleur,
Et vers le fleuve grave et lent comme une année
Choit l’ombre sans oiseaux de la forêt fanée,
Et la lune est à peine un masque de pâleur.

Le vieil espoir d’aimer s’efface fleur à fleur,
Et nous voici déjà plus tristes d’une année,
Ombres lasses d’aller par la forêt fanée
Où l’un à l’autre fut un songe de pâleur.

Pour avoir vu l’Été mourir et comme lui
Lourds du regret des soirs où notre amour a lui
En prestiges de fleurs, d’étoiles et de fleuves

Nous voilà, miroirs d’un même songe pâli,
Emporter le regret d’être les âmes veuves
Que rend douces l’une à l’autre le double Oubli.