Épisodes, Sites et Sonnets/La maternelle Mer

Épisodes, Sites et SonnetsLéon Vanier (p. 131).

XV

La maternelle Mer aux vagues monotones
A bercé notre amour de son flot incessant
Dans la grotte où fleurit le luxe éblouissant
Des métaux ignorés et des fleurs sans automnes ;

Les cristaux incrustés aux rondeurs des colonnes,
À la mort du soleil, se teignirent de sang.
Et l’heure épanouit le rire qui consent
De tes deux lèvres, sœurs de chair des anémones.

Ainsi, j’ai triomphé de Toi dans l’antre obscur
Ouvrant sa baie énorme et ronde sur l’azur…
Et nous restions, au bruit des houles murmurantes.

À suivre, en son déclin rayant le ciel plus clair
Parmi l’effacement des étoiles mourantes,
La comète aux crins d’or qui tombait dans la Mer.