Épisodes, Sites et Sonnets/La Tisiphone d’or sur un socle d’airain

XI

La Tisiphone d’or sur un socle d’airain
Darde ses yeux de gemme et rit d’un mauvais rire
En l’ombre de la chambre où la rose et la myrrhe
Se mêlent à l’odeur d’un plumage marin.

Le lit de peau de grèbe est blanc comme un terrain
Où s’argente de lune une mousse et la cire
Est morte du flambeau que haussait un Satyre
Figuré nu rieur en sa barbe de crin.

Le mur ouvre sa vitre qu’un émail cloisonne
Sur la Nuit glaciale d’astres dont frissonne
L’amant de ton délice en tes bras prélassé !

Un pas dans la hêtraie a marché sur les faînes ;
Prends garde ! hier l’Enfant roux que ton geste a chassé
Aiguisait son couteau sur le grès des fontaines.