Épisodes, Sites et Sonnets/Au site d’eau qui chante

VII

Au site d’eau qui chante et d’ombrages virides
La meute déroutée a tu ses longs abois,
Et les chasseurs dans un bruit de cors et de voix
Sont partis sur la piste fausse à toutes brides ;

L’étang où n’ont pas bu les chiens n’a pas de rides ;
Aucun pied n’a foulé l’orgueil des roseaux droits,
Nul trait aux troncs meurtris des grands arbres du bois
N’enfonce un mémento vibrant d’éphémérides ;

Et le Cerf qui s’en vient, le soir, apprivoisé,
Quand, sur ma flûte puérile où j’ai croisé
Les doigts, je joue un air coupé de lentes pauses,

À genoux m’offrira ses andouillers noueux
Où je suspends le poids d’un message de roses
Pour Celle aux doux vouloirs que nous servons tous deux.