Épisodes, Sites et Sonnets/A l’exil printanier des aubes

X

À l’éveil printanier des aubes et des rêves
Le doux secret de notre amour s’est révélé ;
On entendait le son d’une flûte mêlé
Aux brises qui portaient des fleurs jusques aux grèves ;

L’Été luxuriant berça nos heures brèves
De l’ensoleillement de son midi troublé
D’un seul frisson sonore et continu de blé
Roux comme les cheveux des Éros et des Èves,

Et, l’Automne, dans ce verger où nous errons
Nous vîmes se gonfler et mûrir sur nos fronts
Sans les cueillir, les fruits, tentants comme la gloire,

Qui mènent les Héros fabuleux loin du Port
Vers leur trophée et la conquête dérisoire
D’une cendre qui gît sous une écorce d’or.