Épaves (Prudhomme)/À la Grèce

Pour les autres éditions de ce texte, voir À la Grèce.

ÉpavesAlphonse Lemerre. (p. 153-154).


À LA GRÈCE


Tes chefs-d’œuvre ont formé nos cœurs, nos yeux, nos fronts.
Des échos de ta voix nos écoles sont pleines ;
Nos arts sont tous, ô race illustre des Hellènes,
De ton pur idéal héritiers ou larrons.

L’air libre des hauteurs, l’air que nous aspirons,
Tes poètes l’ont fait de leurs nobles haleines ;
Tes héros ont sauvé l’Europe dans tes plaines,
Ils ont chassé le Perse à grands coups d’avirons !


Tu restes à jamais la nourrice sacrée
De tous les peuples fiers dont l’âme chante et crée,
Et dont le bras ne sert que le droit et l’honneur ;

Et tes derniers enfants, de toi dignes encore,
Sous un sceptre béni renaissant au bonheur,
Rajeunissent l’éclat du nom qui les décore !