Épîtres (Voltaire)/Épître 86

Œuvres complètes de VoltaireGarniertome 10 (p. 367).


ÉPÎTRE LXXXVI.


À L’EMPEREUR FRANÇOIS Ier ET L’IMPÉRATRICE,
REINE DE HONGRIE.
SUR L’INAUGURATION DE L’UNIVERSITÉ DE VIENNE.


(1756[1])


Quand un roi bienfaisant que ses peuples bénissent
Les a comblés de ses bienfaits,
Les autres nations à sa gloire applaudissent ;
Les étrangers charmés deviennent ses sujets ;
Tous les rois à l’envi vont suivre ses exemples :
Il est le bienfaiteur du reste des mortels ;
Et, tandis qu’aux beaux-arts il élève des temples,
Dans nos cœurs il a des autels.
Dans Vienne à l’indigence on donne des asiles,
Aux guerriers des leçons, des honneurs aux beaux-arts,
Et des secours aux arts utiles.
Connaissez à ces traits la fille des césars.
Du Danube embelli les rives fortunées
Font retentir la voix des premiers des Germains ;
Leurs chants sont parvenus aux Alpes étonnées,
Et l’écho les redit aux rivages romains.
Le Rhône impétueux et la Tamise altière
Répètent les mêmes accents.
Thérèse et son époux ont dans l’Europe entière
Un concert d’applaudissements.
Couple auguste et chéri, recevez cet hommage
Que cent nations ont dicté ;
Pardonnez cet éloge, et souffrez ce langage
En faveur de la vérité.



  1. Tirée d’un volume in-folio, où se trouve le discours latin du P. Maister, jésuite, prononcé à la même occasion devant Leurs Majestés, au mois d’avril 1756. (K.)