Égypte. Innovations de Méhémet-Ali


ÉGYPTE.

INNOVATION DE MÉHÉMET-ALI.

À l’exemple de sultan Mahmoud, Méhémet-Ali poursuit le cours de ses innovations ; espérons qu’elles ne sont pas prématurées.

Les diverses provinces d’Égypte viennent d’être divisées en départemens, en arrondissemens et sous-arrondissemens. Des assemblées provinciales sont établies. Une assemblée centrale, ou divan général, composé des députés de toutes les provinces, au nombre de plus de deux cents membres, est réunie dans la capitale ; une trentaine d’officiers civils et militaires, attachés à l’administration actuelle, en font partie. Le vice-roi lui soumet toute sorte d’affaires et de questions. Sans être une représentation proprement dite, cette assemblée est beaucoup plus qu’un conseil, et d’ailleurs les séances en sont publiques.

L’envoi des jeunes gens confiés à la France pour y être instruits dans les sciences, l’administration, les arts et les métiers, ne discontinue pas depuis l’année 1826, où quarante-six élèves destinés aux sciences sont venus à Paris. On a expédié à Toulon six Égyptiens pour y apprendre les travaux des chantiers de marine ; ensuite le jeune frère de Noureddin-Bey, major général en Égypte, est arrivé à Paris avec quatre compagnons, qui doivent s’occuper de mécaniques et de diverses fabrications. Depuis peu, trente-quatre nouveaux élèves de huit à quinze ans ont débarqué à Marseille ; ils sont destinés à l’hydraulique, à la construction des vaisseaux et à quinze arts mécaniques différens. On les a tirés cette fois, non de la capitale, mais des villages de l’intérieur. Trente autres Égyptiens sont annoncés : en outre de ces cent quinze jeunes gens envoyés en France, plusieurs sont envoyés en Angleterre et en Autriche.

Pour terminer le tableau très-incomplet de ces innovations en Égypte, ajoutons qu’on y publie maintenant un recueil périodique. Ce journal est de format in-folio, sur deux colonnes, l’une en arabe et l’autre en turc, et paraît deux fois par semaine. Il a pour titre : Nouvelles de l’Égypte. Il est inscrit sur une pyramide derrière laquelle se montre le soleil levant. On donne, en tête du journal égyptien, les observations barométriques, par cinq heures différentes de la journée. Le journal est daté de Boulaq, port du Caire, où est établie l’imprimerie.