Échos et Nouvelles – Nécrologie

ÉCHOS ET NOUVELLES


Au Théâtre Montparnasse, M. Gaston Baty donnera pendant l’Exposition un cycle de cinq pièces : Faust, les Caprices de Marianne, Madame Bovary, Cri des Cœurs, les Ratés. Ce cycle sera inauguré dès le 1er avril avec les Ratés, de M. Lenormand, présentés dans une version nouvelle.

— Un concours pour une place de première harpe-solo à l’Orchestre National aura lieu le mercredi 31 mars, à 14 h. 30, salle de l’ancien Conservatoire, 2 bis, rue du Conservatoire. Morceau imposé : Pièce de Concert de Busser. Pour inscription et renseignements, s’adresser au secrétariat de l’Orchestre National, 18, rue François-Ier.

Mme Wanda Landowska a consacré trois séances, les 5, 8 et 11 mars, à l’examen détaillé des Sonates en ré, en sol et en la mineur de Mozart. À chaque leçon publique, la belle et fervente traductrice mozartienne interprétait en entier l’œuvre commentée et approfondie ensuite en ses moindres détails. L’empressement des musiciens et des néophytes prouve le puissant intérêt de cet enseignement.

— Le lundi 15 mars, à 11h45, le Comité National Belge de la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de musique, a inauguré à Ixelles le monument élevé, au cimetière de cette commune, à la mémoire de l’illustre violoniste Eugène Ysaye.

— L’Association française d’action artistique accorde un prix supplémentaire de 10.000 francs à l’artiste qui remportera un premier prix au concours international de violon Eugène-Ysaye, et un prix supplémentaire de 5.000 francs à l’artiste qui remportera le deuxième prix, à conditions que ces lauréats soient de nationalité française. Rappelons que ce concours, institué par la Fondation musicale Reine-Élisabeth, aura lieu à Bruxelles à Pâques.

— À Malo-les-Bains, un grand Festival international et permanent aura lieu du dimanche 16 mars au dimanche 26 septembre 1936 inclus. Les Harmonies, Fanfares, Symphonies, Sociétés des Trompettes sont invités à y prendre part. Pour renseignement et inscriptions, s’adresser à la mairie de la ville avant le 1er mai.

NÉCROLOGIE


Charles-Marie WIDOR

Il est des vieillards dont on finit par douter qu’ils soient mortels. Le fil qui retient leur âme peut être d’une extrême finesse : il semble fait d’un acier capable de résister aux ciseaux d’Atropos. Tel était Charles-Marie Widor, qui vient de s’éteindre dans sa quatre-vingt-treizième année.

Widor était un familier de la maison de mon père. À une culture étendue, à une belle netteté de conceptions, il joignait l’esprit le plus fin, le plus enjoué, et des manières de gentilhomme ; et il aimait à rendre service. On sentait que, sous l’ancien régime, il eût été à la fois homme d’église et homme de cour. Sous la troisième République, il le fut dans la mesure du possible, ce qui ne l’empêcha pas d’être un grand organiste et un compositeur de rare talent.

C’était aussi un ardent patriote. Durant la guerre, il organisa en Espagne une série de conférences dont l’effet fut des plus heureux. Et n’est-ce pas grâce à son énergie adroite et tenace que put être fondée à Madrid la Casa Velasquez, sœur cadette de la Villa Médicis ? Souhaitons que cette maison, qui était si chère à son cœur, ressuscite prochainement au centre d’une Espagne régénérée.

Né à Lyon, en février 1845, d’une famille d’origine hongroise depuis longtemps fixée en France, Widor fit ses études musicales dans cette ville, puis à Bruxelles. D’abord organiste de l’église Saint-François, à Lyon, il fut nommé, en 1868, organiste de Saint-Sulpice, à Paris, et il garda cette charge jusqu’en 1933. En 1890, il succéda à César Franck comme professeur d’orgue au Conservatoire. Élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1910, il devint, en 1914, secrétaire perpétuel de cette compagnie. Il était grand-officier de la Légion d’honneur.

Nous prions sa femme et tous les siens de trouver ici l’expression de nos condoléances et de notre sympathie.

Jacques Heugel.

Parmi les nombreuses œuvres du Maître, citons : la Korrigane, ballet représenté à l’Opéra en 1880 et qui est resté au répertoire ; Nerto, créé en 1924, également au Palais Garnier ; Maître Ambros et les Pêcheurs de Saint-Jean, écrits pour l’Opéra-Comique ; une Symphonie sacrée, avec orgue ; une Symphonie Antique, avec chœurs ; des Concertos pour piano, pour violoncelle ; un Quintette, des Sonates pour orgue, des Mélodies, etc.


Eugène de Hubay, directeur honoraire de l’École de Musique François Liszt à Budapest, vient de décéder subitement le 12 mars, à l’âge de soixante-dix-neuf ans. Avec lui disparaît le représentant par excellence de la culture musicale hongroise et l’une des personnalités les plus éminentes du monde musical contemporain. Il fut, non seulement un des plus grands virtuoses du violon, mais un compositeur réputé. Il avait fondé, lors de son séjour à Bruxelles, un quatuor à cordes qui connut la célébrité.

Emeric Vadasz.

On a appris également avec regret le décès de l’acteur réputé Gabriel Signoret, un très grand artiste de composition dont les succès ont été innombrables, et celui de Louis Scott.

Une faute typographique nous a fait attribuer au regretté Henri Falk le titre de compositeur au lieu de celui d’auteur. Nos lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes.