Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 186-187).
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À UN CROYANT

Moi, je crois seulement aux choses éternelles
Que cache en soi la Mort, que cherche en soi l’Amour,
Tandis que, dans sa robe apportant leur retour,
La nuit étend sur nous ses ombres solennelles.

Moi, je crois seulement aux splendeurs qu’ont en elles
La beauté de la femme et la clarté du jour,
Au Soleil-Dieu créant chaque fleur à son tour,
À l’infini des caresses charnelles.

Je crois aux saints plaisirs comme aux saintes douleurs,
Au charme des baisers, à la vertu des pleurs,
À tout ce qui nous vient de notre âme ou des choses.

Je ne sais ici-bas qu’aimer et que souffrir,
Et ne souhaite rien, à l’heure de mourir,
Qu’un sourire de femme et qu’un parfum de roses !