À la terre de France

Cahiers de la Quinzaine, série 13, cahier 3 (p. 602-603).

À LA TERRE DE FRANCE

Ô France toujours jeune, ô terre hospitalière,
Les peuples à l'envi célèbrent ta beauté ;
Tous les nobles esprits qui cherchent la clarté,
Tournent les yeux vers toi, radieuse lumière.

Démontrant l'unité de tout le genre humain
Accourez, accourez, foules cosmopolites ;
Oubliez les leçons des maîtres hypocrites,
Qui du glaive sauvage ont armé votre main !

Terre de la pitié, douce terre de France,
Nous t'aimons, nous ferons respecter ton honneur,
Mais les rêves de sang nous remplissent d'horreur,
Et nous ne hurlons plus de vains cris de vengeance.
[...]
Même dans son courroux la France reste humaine,
Elle ignore l'envie et son amer poison ;
L'amour est dans son cœur comme dans sa raison,
Rivale généreuse, elle ignore la haine.
[...]
Peuple libre, bientôt triomphant et robuste,
Domptant les vieux instincts brutaux et scélérats,
Tes ennemis vaincus, tu leur pardonneras,
Celui qui sait sa force a souci d'être juste.