Alphonse Lemerre (p. 182-183).

X

LES ÉTAPES


 
Je vous ai vue un jour d’été.
Votre beau rire avait jeté
Sur chaque arbre et sur chaque haie
Une explosion de clarté.
Vous étiez gaie.

Je vous ai vue un soir d’hiver.
Vous pleuriez auprès du feu clair.
Je vous ai dit : « Dieu vous assiste ! »
Vous, pleuriez sur un amour cher.
Vous étiez triste.


Je vous ai vue une nuit d’août.
Rêves, dieux, j’avais perdu tout.
Mais votre âme surnaturelle
Semblait encor rester debout.
Vous étiez belle.

Je vous ai vue un jour de mai.
Ô fin d’un rêve bien-aimé !
Je pleurais auprès de la porte.
On clouait un cercueil fermé.
Vous étiez morte.