Traduction par François Chatelain.
Beautés de la poésie anglaiseRolandivolume 1 (p. 167).
LAMB (CHARLES).
Né le 18 Février 1775 — Mort le 27 Décembre 1834.

À T. Stothard,


Sur les illustrations des poëmes de Samuel Rogers.


Artiste consommé, ton crayon immortel
À Rogers, le classique, improvise un autel,
Qu’il reste ton chef d’œuvre ! – Il m’en souvient encore
Dans ces temps déjà loin où pointait mon aurore
Que de fois n’ai-je pas, admirateur naïf,
Dévoré du regard, ton faire intellectif ?
Le précieux Grandison, et la triste Clarisse,
Les héros de Fielding, de Smollet, Vertu, Vice,
S’offraient à mes regards, réalisés par toi ;
Mais ce qui fit surtout impression sur moi,
Ce fut l’étrangeté, les bizarres figures
Qui de Peter Wilkins illustrent les gravures.
L’âge qui rend moins prompt, surtout moins positif
Le crayon de l’artiste – il rend le tien plus vif,
Plus délicat, plus doux ; tes ombres, ta lumière
Te rendent Titienesque – Ah ! puisse ta carrière
Se prolonger longtemps, rival de Raphaël,
Aussi beau que Watteau, tout comme eux immortel !

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