À Phoebus
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 309).

X

À PHŒBUS

Sois medecin, Phœbus, de la Maistresse
Qui tient mon Prince en servage si doux :
Vole à son lict, et luy taste le poux :
Il faut qu’un Dieu guarisse une Déesse.
Mets en effect ton mestier, et ne cesse
De la panser, et luy donner secours,
Ou autrement le regne des amours
Sera perdu, si le mal ne la laisse.
Ne souffre point, qu’une blesme langueur
De son beau teint efface la vigueur,
Ny de ses yeux où l’Amour se repose.
Exauce moy, ô Phœbus : si tu veux,
D’un mesme coup tu en guariras deux :
Elle et mon Duc n’est qu’une mesme chose.