À Jules Michelet (Lafenestre)
Sandoz et Fischbacher, éditeurs, (p. 1).
À
JULES MICHELET
L’âme d’un grand poète est comme un grand flambeau
Que l’orage éparpille en brûlante poussière
Pour éblouir au loin l’Humanité grossière
De la clarté du Juste et des splendeurs du Beau.
Qu’importe après, qu’importe où s’éteint le lambeau
D’os et de chairs usés d’où vint tant de lumière ?
Tout l’espace est aux morts que leur pensée éclaire ;
Où vit leur souvenir, c’est là qu’est leur tombeau.
Fils de Paris tombé sous les fleurs de Provence,
Michelet, rêveur fier par l’amour agité,
Dors en paix ! Ton génie emplit toute la France,
Et l’ardeur brûle en nous dont tu fus tourmenté.
Malgré les deuils sanglants qui troublent l’espérance :
La Foi dans la Patrie et dans la Liberté !
Georges LAFENESTRE.