Vie de la vénérable mère d’Youville/02/04

CHAPITRE IV


1o ASILE BETHLÉEM. — 2o HOPITAL NOTRE-DAME. — 3o ASILE SAINT-HENRI, — 4o ORPHELINAT CATHOLIQUE. — 5o ASILE SAINTE-CUNÉGONDE. — 6o FOURNEAU ÉCONOMIQUE. — 8o PATRONAGE D’YOUVILLE. — 8o STATISTIQUES SUPPLÉMENTAIRES.
1o Asile Bethléem (1868).

La fondation de cet asile est due à un élan de charité inspiré un jour à un homme au cœur sensible qui, visitant l’Hospice La Jemmerais, à Varennes, et frappé par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, s’était écrié : « Moi aussi, j’aurai un asile et des orphelins !  »

Mettant aussitôt son désir à exécution, l’honorable C.-S. Rodier s’adressa à la supérieure générale des Sœurs Grises de Montréal et lui fit part de son projet d’ouvrir un hospice pour les orphelins et une salle d’asile pour les enfants du quartier Saint-Antoine. La supérieure, après avoir soumis cette demande à son conseil, l’agréa, et la Sœur Painchaud fut nommée supérieure du nouvel établissement, qui reçut le nom de Bethléem.

Le 1er août 1868, la nouvelle supérieure, avec deux compagnes, Sœur Labelle et Sœur Lecompte, prenait possession de la maison offerte par le généreux fondateur.

Le dévouement de ces bonnes religieuses fut béni, et bientôt, la maison ne suffisant plus pour abriter les nombreux protégés de M. Rodier, celui-ci décida de la démolir et d’en bâtir une plus vaste.

Deux ans après, une grande et belle construction remplaçait l’ancienne. Mgr Taché, archevêque de Saint-Boniface, entouré d’un nombreux clergé, la bénit, le 4 novembre 1873.

L’année suivante, le fondateur ajoutait à ces dons celui d’une cloche, qui fut bénite par Mgr Fabre, alors évêque de Gratianopolis.

La générosité de M. Rodier, aidée de l’industrie et du travail des sœurs, suffit à soutenir son œuvre pendant sa vie, et à sa mort il léguait aux Sœurs Grises, outre l’établissement lui-même, une somme de vingt-cinq mille piastres pour le continuer.

M. Rodier aimait cette maison qu’il avait fondée, il aimait les pauvres enfants que sa charité avait recueillis et à qui il procurait les bienfaits d’une éducation chrétienne ; son bonheur était grand lorsqu’il venait les visiter, les encourager, les consoler, et même à la fin de sa vie, lorsqu’il était déjà souffrant, il tenait encore à se retrouver souvent au milieu d’eux.

Les œuvres principales établies par M. Rodier dans cet asile sont : un orphelinat pour les petites filles et une salle d’asile pour les enfants. Les sœurs y ont ajouté la visite des pauvres à domicile.

Depuis sa fondation, Bethléem a reçu et instruit 2017 orphelines et 10211 enfants dans la salle d’asile. 86 orphelines sont encore abritées sous le toit de cette maison et 256 enfants y reçoivent en s’amusant les premières notions d’instruction.

Les différentes supérieures qui en ont eu la direction sont : Sœur Painchaud, fondatrice, Sœurs Brault, Pagnuelo, Labrèche, Lévesque, Gadbois, Saint-Louis et Chapleau.

Nous trouvons dans une courte brochure, publiée par les RR. PP. Jésuites il y a quelques années, certaines notes biographiques sur le généreux fondateur de Bethléem. Nous en extrayons quelques détails, que nous résumons brièvement.

Né à Montréal le 4 octobre 1796, Charles-Séraphin Rodier fit ses études au Collège de Montréal. Entré dans le commerce au sortir du collège, il épousait, à vingt-huit ans, Mlle Louise Lacroix, fille de M. Paul Lacroix et petite-fille de Joseph Hubert de Lacroix von Kreutz, officier alsacien dans les troupes du roi de France.

Des six enfants nés de ce mariage, deux filles seulement lui survécurent : Mlle Elmina, l’aînée, qui épousa M. de Martigny, notaire et député-coroner de Varennes, et Mlle Aurélie, qui épousa M. Brown.

Bien que négociant habile et heureux, M. Rodier abandonnait le commerce, en 1837, pour l’étude du droit. Admis au barreau, il ne tarda pas à découvrir que, tout en aimant la justice, il avait peu de goût pour son culte officiel, et il revint aux affaires. Il fit bien, car en peu de temps il réalisait une fort belle fortune.

Savoir bien employer les dons que Dieu nous confie est une grande bénédiction. M. Rodier fut heureux sous ce rapport. Dès 1843, il offrait aux PP. de la Compagnie de Jésus, rentrés au Canada l’année précédente et installés provisoirement à Laprairie, l’usage gratuit, pour leur noviciat, d’une maison qu’il venait de faire construire à Montréal. Les RR. Pères furent heureux de cette offre et l’acceptèrent avec reconnaissance. Ils s’installèrent dans cette maison, dont ils conservèrent la jouissance pendant huit ans, ne la laissant que lorsqu’elle fut devenue tout à fait insuffisante pour le nombre croissant de novices qu’il leur fallait loger.

C’est dans cette même maison que M. Rodier établit d’abord son asile ; mais, comme nous l’avons dit plus haut, le nombre des orphelins ayant augmenté rapidement, il dut bientôt la démolir pour en construire une plus vaste et plus considérable.

Aimé et respecté de ses concitoyens, M. Rodier fut, par trois fois, élu maire de Montréal et occupa cette charge de 1857 à 1860. Il eut l’occasion, pendant cette période, de recevoir en sa qualité officielle des personnages fort distingués, entre autres Son Altesse Royale le prince de Galles et Son Altesse Royale le prince de Joinville.

En 1867 il était nommé membre du Conseil Législatif de la Province de Québec, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort.

Voici ce que disait de cet excellent citoyen l’Opinion Publique, de Montréal : « Cet homme, que la mort vient de moissonner au milieu d’une verte vieillesse, était une des figures les mieux connues dans Montréal. Tous les jours on le voyait, tantôt à pied tantôt en voiture, descendre la rue Saint-Antoine, la tête haute, le regard doux et fier, la démarche ferme, le maintien droit. À son pas solide et régulier, à son œil vif et cependant voilé, à ses traits accentués, l’on reconnaissait un homme de caractère décidé, tandis que l’urbanité de ses manières, son sourire et son salut gracieux, le mot amical qu’il adressait à la plus humble mendiante avec la même politesse qu’il déployait en recevant les ducs et les princes révélaient la douceur et la charité chrétienne qui faisaient comme le fond de son âme et la grande connaissance du cœur humain que lui avait value sa grande expérience. On eût dit qu’il tenait de sa naissance et de sa première éducation ces manières distinguées, ce port noble, au lieu de les avoir acquis et de ne devoir sa position qu’à son propre mérite. »

2o L’Hôpital Notre-Dame (1880).

L’Hôpital Notre-Dame a été fondé en 1880 par la Faculté de Médecine de l’Université Laval, à Montréal, avec le concours de M. Victor Rousselot, alors curé de Notre-Dame, et d’un certain nombre de personnes considérables de la ville. « Depuis longtemps déjà, » dit le premier rapport annuel des directeurs (1881), « l’on songeait à établir un hôpital dans la partie est de la ville, mais les efforts tentés dans ce sens étaient restés jusqu’ici sans aucun résultat. L’Hôtel-Dieu et l’Hôpital Général anglais regorgeant de malades et ne pouvant, par conséquent, subvenir à tous les besoins de notre population, il fallait songer à établir une autre institution de ce genre, également à proximité du port, où tant d’accidents arrivent chaque jour, et à la portée de la population du plus populeux quartier de notre ville. »

L’ancien hôtel Donegana, situé sur la rue Notre-Dame, était inoccupé depuis plusieurs années ; les fondateurs le prirent à bail et y firent faire les transformations requises pour cette nouvelle destination. Un certain nombre de personnes charitables, désireuses de participer efficacement à l’œuvre nouvelle, y fondèrent dès les premiers mois plus de cinquante lits.

Ce fut aux Sœurs Grises que les bienfaiteurs voulurent confier la direction du nouvel hôpital. Bien qu’elles ne fussent pas préparées pour ce service, elles s’empressèrent cependant, comme nous l’avons dit plus haut, de se conformer au désir de l’archevêque, qui leur demandait ce sacrifice : elles acceptèrent cette tâche si ardue, et douze d’entre elles furent nommées par leurs supérieures pour ce nouveau dévouement.

Le nouvel hôpital fut solennellement bénit par Sa Grandeur Mgr Fabre le 26 juillet 1880, et le lendemain M. l’abbé Rousselot, curé de Notre-Dame et l’un des fondateurs, y disait la première messe.

Vingt-cinq à trente malades furent aussitôt reçus et traités dans les salles, pendant que ceux du dehors et qui ne voulaient pas rester à l’hôpital furent admis à la consultation des médecins de service. Bientôt le nombre de ces patients externes devint si considérable qu’au mois de décembre « on organisa un dispensaire général où un médecin vint tous les jours donner des consultations et prescrire les médicaments nécessaires, » presque toujours distribués gratuitement.

En mars 1881, un dispensaire spécial pour le traitement des maladies des yeux et des oreilles fut ouvert, sous la direction de M. le Dr Foucher.

La même année, l’hôpital reçut l’existence civile par une loi du parlement provincial, sanctionnée le 30 juin 1881. Les affaires générales étaient, par cette loi, soumises à la surveillance d’un bureau de gouverneurs, l’administration directe et la régie confiées à un bureau d’administration, et le contrôle médical accordé à un bureau médical.

L’Hôpital Notre-Dame est ouvert à tous les malades pauvres, sans distinction de nationalité ou de religion. Les patients qui sont en état de payer pour les soins qu’ils reçoivent sont placés dans des chambres particulières et jouissent de tout le confort désirable ; ils peuvent même s’y faire traiter par leur médecin ordinaire ou tout autre médecin de leur choix.

Quatre médecins font régulièrement le service des salles et des dispensaires ; deux médecins internes sont chargés de l’admission des malades, de la surveillance des prescriptions et ordonnances des médecins de service, et des soins à donner dans les nombreux cas d’accidents pour lesquels la voiture d’ambulance est appelée chaque jour.

Un aumônier catholique est attaché à l’établissement et prodigue jour et nuit les secours et les consolations de la religion aux blessés et aux mourants. Les patients appartenant à la religion protestante reçoivent l’assistance du ministre de leur choix, en quelque temps et à quelque heure qu’ils la désirent.

C’est exclusivement sur la charité publique et privée que les fondateurs de cet hôpital ont toujours compté pour en assurer l’existence et l’entretien.

Au début, en 1880, les dépenses durent être couvertes par la générosité des MM. du Séminaire de Québec et de Montréal et d’un certain nombre de laïques, avec en plus une aide de mille piastres, accordée par le gouvernement provincial, et le produit d’un concert monté par les amis de l’œuvre.

L’année suivante (1881), comprenant ce que cette situation avait de précaire et d’incertain, les amis de l’hôpital résolurent de faire un appel plus général au bon vouloir du public et de solliciter des dons dans toutes les parties de la ville, afin d’acquérir la propriété de l’hôtel Donegana. Cet appel fut entendu et les recettes de cette année s’élevèrent à la somme de $11,579. La maison fut achetée au prix de $30,000, dont 10,000 payées comptant, la balance devant l’être dans dix ans.

Ce premier succès faisait bien augurer de l’avenir. En effet, bientôt après, grâce à la généreuse initiative de l’honorable C.-S. Rodier, qui s’inscrivit le premier pour mille piastres, des sommes considérables étaient souscrites pour éteindre la dette dont l’hôpital était chargé.

Chaque année, depuis, cette quête a été renouvelée et accueillie avec une bienveillance toujours croissante. En 1898, la recette totale de l’année s’est élevée à la somme considérable de $33,680.

L’existence de l’Hôpital Notre-Dame est donc assurée, car le public en comprend non seulement l’importance, mais la nécessité.

La femme, que l’on trouve dans toute œuvre de charité, devait apporter ici comme partout la contribution de son travail et de son dévouement. Dès la fondation de l’hôpital, les dames de Montréal se formèrent en association, sous le nom de Dames Patronesses de l’Hôpital Notre-Dame, pour venir en aide à la maison et voir à son entretien. Près de cent s’inscrivirent sur les registres comme membres de l’œuvre, prenant l’engagement de payer une cotisation annuelle et de fournir le linge nécessaire à l’hôpital et divers objets dont les religieuses pourraient avoir besoin pour leurs malades. Non seulement cet engagement a toujours été fidèlement rempli, mais, loin de s’en tenir là, ces dames ont constamment rivalisé avec les plus ardents bienfaiteurs de l’hôpital pour en assurer le succès et la prospérité. Nous dirons même que leur zèle a été si constant et si soutenu qu’elles ont réussi à démontrer en maintes circonstances que la bonté de leur cœur n’est égalée que par les inépuisables ressources de leur esprit, lorsqu’il s’agit de trouver des moyens nouveaux pour mener à bonne fin une œuvre de bienfaisance et de charité.

L’organisation des Dames Patronesses consiste en un comité composé d’une présidente, d’une première vice-présidente, d’une seconde vice-présidente, d’une trésorière, d’une secrétaire et d’un certain nombre de conseillères. Deux de ces dames se chargent chaque semaine de faire la visite des malades, et tous les mois au moins elles se réunissent pour les affaires de l’association.

Presque au début de l’œuvre il fut décidé que chaque année, pour les fêtes de Noël et du Jour de l’An, les Dames Patronesses donneraient un dîner aux malades ; cette coutume est aujourd’hui bien établie et se continue chaque année. Non seulement les dames de l’association, mais toutes celles à qui elles s’adressent, sans distinction d’origine ou de nationalité, sont heureuses de contribuer à procurer quelques douceurs aux infortunés que la douleur retient loin de leur foyer et de leur famille. Le produit de ces dons en volailles, gibier, bœuf, mouton, fruits, gâteaux, etc., suffit à nourrir les malades pendant plusieurs semaines.

Le premier de ces dîners eut lieu le 7 janvier 1882 ; il fut présidé par M. l’abbé Rousselot, curé de Notre-Dame, et servi par les dames bienfaitrices. Les malades, touchés de tant d’égards, dit Mme la Secrétaire dans son rapport, surent bien manifester leur reconnaissance, et de fait il en coûte si peu pout leur faire plaisir ! Comment oublier ces paroles d’encouragement, ces quelques mots de consolation de la part de ces dames, les unes occupées à servir ceux qui pouvaient se mettre à table, les autres portant les mets à ceux qui ne pouvaient quitter leurs lits, toutes se multipliant pour prévenir leurs désirs ?

À la demande de Mme la Supérieure, « l’œuvre des pains » fut organisée. On s’adressa à un certain nombre de familles qui s’engagèrent à fournir chaque mois un pain à l’hôpital, et le pain des malades, qui coûtait six cents piastres par année, fut ainsi fourni gratuitement par les Dames Patronesses ou par les amis de l’œuvre.

Au dîner annuel, à la contribution pour le pain et à la souscription pour le linge et les autres besoins, les dames, voulant toujours augmenter le produit de leur charité, décidèrent d’ajouter chaque année soit un concert, soit une représentation dramatique, soit une fête champêtre, ou tout autre moyen d’amusement et de profit.

Quelque multipliés que fussent ces moyens, ils ne suffirent pas au zèle des dévouées patronesses de l’hôpital. Elles pensèrent qu’à certaines époques favorables et dans une ville dont la charité est proverbiale, il devait être possible de tenter quelque grand effort qui produirait un surcroît considérable de revenus et aiderait à éteindre l’ancienne dette, tout en contribuant à payer les nouvelles dépenses occasionnées par l’agrandissement de la propriété. Après s’être entendues avec les administrateurs et en avoir obtenu la permission de Sa Grandeur Mgr Fabre, archevêque de Montréal, elles résolurent d’organiser la grande kermesse de 1884, suivie quelques années après par celle de 1888. Nous ne saurions rapporter ici les prodiges accomplis pour faire réussir ces grandes fêtes de charité. Nous nous contenterons de dire que le dévouement de toutes et de tous fut à la hauteur de l’œuvre entreprise et que le succès fut digne de ce dévouement.

Quinze mille piastres dans le premier cas et douze mille piastres dans le second, laissant un bénéfice net de vingt-un mille piastres, tel fut le résultat produit dans ces deux circonstances mémorables par le zèle et la charité de ces intelligentes et dévouées organisatrices et de ceux qui se firent un devoir et un honneur de les aider et de les seconder.

C’est Mme J. R. Thibaudeau, présidente générale de l’œuvre, qui chaque fois fut appelée à diriger la puissante organisation que demandent de pareilles entreprises. Voici comment Mme Rottot, l’éloquente secrétaire du comité, apprécie le rôle de la présidente pendant la première kermesse : « Mme Thibaudeau, » dit-elle, « apporta à l’exécution de cette entreprise toute son énergie, son influence et les ressources de son esprit et de son cœur ; elle obtint du conseil de ville le droit de tenir la kermesse sous des tentes dans le jardin de la Place d’Armes, jadis témoin des hauts faits d’armes des de Maisonneuve et autres hommes illustres et qui devait devenir dans quelques jours, à la voix de la charité, le rendez-vous de toutes les nationalités dont se compose notre société, dans un véritable tournoi où chacune devait faire preuve d’un courage et d’un dévouement des mieux soutenus et des plus enthousiastes.

« Mme Thibaudeau s’assura le concours d’un grand nombre de dames pour la direction des différentes tables du bazar ; toutes s’empressèrent d’accepter et firent des prodiges de valeur et de charité pour mener à bonne fin chacune sa part d’ouvrage.

« MM. les gouverneurs aidèrent vigoureusement les dames de leurs conseils et de leurs suggestions et n’épargnèrent ni leur temps ni leurs peines pour le succès de ce magnifique bazar. Voici les noms de ces messieurs qui ont prêté un concours actif et inappréciable au succès de notre œuvre : l’honorable M. le sénateur Thibaudeau, MM. O. McGarvey, E.-A. Généreux, R.-J. Devins, G. Drolet et le Dr E. P. Lachapelle. »

Nous ne saurions mieux terminer ces quelques notes sur le grand œuvre de l’Hôpital Notre-Dame qu’en empruntant au rapport du surintendant, M. le Dr E. Persillier Lachapelle, en date du 30 juin 1898, quelques citations dont l’importance est encore rehaussée par l’autorité du nom de l’auteur.

« Vous connaissez, » dit-il, « Mesdames et Messieurs, les débuts de notre œuvre et les diverses phases de son existence, puisque vous en avez été les ouvriers dévoués et industrieux. Vous savez comment notre hôpital qui, lors de sa fondation, n’avait pas cinquante dollars dans sa caisse, et pouvait à peine hospitaliser autant de malades, réussissait, après deux ans d’existence, à se mettre dans ses meubles et augmentait graduellement le nombre de ses lits.

« On peut dire que notre institution fut, dès son début, l’enfant gâté de la charité. Rappelez-vous les brillantes fêtes qui furent données en son honneur, et comme, dès ses premières années, son nom devint populaire et sut rallier tous les dévouements. L’Hôpital Notre-Dame est une œuvre prédestinée, et peut être comparé à ces enfants heureux dont les premiers pas dans la vie sont entourés de la tendresse la plus prévoyante et qui grandissent rapidement et sûrement, parce qu’ils se sentent aimés et soutenus.

« L’enfant du début a suivi la loi commune : il a grandi, il est devenu plus sérieux, plus ambitieux aussi peut-être, et il se rend compte de son importance. Ses cent vingt-cinq lits suffisent à peine à recueillir tous les malheureux qui se présentent ; le nombre des étudiants qui parcourent ses salles devient de plus en plus grand ; ses recettes et ses dépenses se chiffrent par trente mille dollars. L’Hôpital Notre-Dame joue à l’heure qu’il est son rôle dans notre société ; c’est l’hôpital des maladies aiguës et des accidents, c’est le terrain où se fait l’enseignement clinique de la Faculté de Médecine sur ces matières. Supprimer l’hôpital, ce serait désorganiser notre enseignement universitaire, ce serait laisser des pauvres malades sur la rue.

« Mais cette position sociale importante a ses exigences, et l’hôpital, comme tous les enfants gâtés de la charité publique, se repose entièrement sur ses bienfaiteurs pour l’aider à tenir son rang dans le monde.

« Les tuteurs que vous lui avez nommés, et qui sont ses directeurs, après avoir discuté longuement la situation actuelle avec les personnes chargées de sa direction interne et de son éducation, qui sont les sœurs hospitalières et les médecins, en sont venus à la conclusion qu’il valait mieux, en face des nécessités créées par l’agrandissement de son champ d’action, établir son état social par un contrat nouveau, plus clair et mieux défini. Ils se sont adressés à la législature de Québec, et le 15 janvier 1898, la nouvelle charte a été sanctionnée par le lieutenant-gouverneur en conseil.

« Cette nouvelle charte… au fond n’a pas changé grand’chose. Elle a simplement précisé le rôle respectif de chacun, sans empiéter sur les droits de qui que ce soit.

« Non ! s’il y a eu, à l’Hôpital Notre-Dame, et tout récemment, des changements profonds, c’est dans l’organisation du service interne qu’il faut aller les chercher. La création d’un laboratoire d’anatomie pathologique et de bactériologie, l’inauguration d’un cours théorique élémentaire ou de nursing aux sœurs hospitalières, tels sont les deux pas immenses que l’hôpital vient de franchir et qui le placent du coup sur un pied d’égalité avec les autres institutions similaires, en lui ouvrant le plus brillant avenir au point de vue du bien à faire comme au point de vue du progrès de la science. Qu’il me suffise de vous faire constater que notre organisation est enfin complète, que les points les plus importants ont été couverts, et qu’il ne restera plus, dans l’avenir, qu’à perfectionner les détails, et vous comprendrez pourquoi je dis que l’Hôpital Notre-Dame a inauguré, avec sa dix-neuvième année d’existence, une ère nouvelle…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

… « On s’est efforcé en outre, depuis deux ans, de diviser et de faciliter le travail de l’enseignement aux élèves, en nommant des aides aux différents chefs de service. Le besoin s’en faisait sentir depuis longtemps, et la chose n’aura pas lieu de vous surprendre, quand je vous aurai dit que nous avons hospitalisé, cette année, 1753 malades, dont la plupart ont servi, au moins une fois, de sujet de leçons aux étudiants, soit au lit du malade, soit à l’amphithéâtre. Dans les différents dispensaires, les élèves de première année ont assisté à 21848 consultations gratuites. Vous voyez que les lits de l’hôpital ne restent pas longtemps inoccupés et que les pauvres traités au dehors sont nombreux.

« Songez un instant, Mesdames et Messieurs, à la somme de travail exigée par le traitement de tous ces malades. Nos sœurs pharmaciennes ont rempli 32041 prescriptions, nos ambulances ont fait plus de 700 sorties, nos chirurgiens ont dû pratiquer plus de 837 opérations… »

Ces détails et ces chiffres donnés par le surintendant parlent bien haut et n’ont pas besoin de commentaires. Qu’il nous suffise de dire que, la première année de la fondation de l’hôpital, 772 malades y ont été admis et soignés.

En 1898, 1753 malades ont été admis, et plus de 25000 y ont été traités depuis sa fondation.

Au lieu de deux médecins internes, cinq résident maintenant dans l’hôpital, et le nombre des hospitalières est aujourd’hui de vingt-quatre, au lieu de douze. Vingt-cinq médecins sont attachés aux différents services et dispensaires.

Les premiers médecins qui composaient le bureau médical sont : les Drs J.-P. Rottot (qui en est encore le président), E. P. Lachapelle, A.-T. Brosseau, C.-M. Filiatrault, A. Dagenais, A.-G.-A. Ricard, J.-E. Berthelot, J.-A. Laramée, A. Lamarche, S. Lachapelle, N. Fafard, S. Duval, A.-A. Foucher, H.-E. Desrosiers, secrétaire.

Les différentes supérieures ont été : Sœur Perrin, fondatrice, qui, à différentes reprises, y est restée quatorze ans ; Sœur Stubinger, Sœur Marie-Joseph, et Sœur Dubord, actuellement à la tête de l’établissement.

Les différentes présidentes du comité des Dames Patronesses ont été : Mme Jean Leclaire, Mme A.-B. Rottot, Lady Lacoste, Mme R. Thibaudeau.

3o Asile Saint-Henri (1883).

L’Asile Saint-Henri a été fondé en 1883 par le dévoué M. R. Descarie, curé de cette paroisse.

Les œuvres principales de cette maison sont : un orphelinat pour les filles, une salle d’asile pour les enfants et la visite des pauvres à domicile.

200 orphelines ont été reçues et instruites à l’orphelinat depuis sa fondation et 8600 enfants ont été admis à la salle d’asile.

Les supérieures de cette maison ont été : Sœur Saint-Louis, Sœur Thibaudeau, Sœur Dubé et Sœur Sainte-Croix.

4o Orphelinat Catholique (1889).

L’année 1832 fut marquée, au Canada, par une terrible épidémie de choléra qui fit un nombre considérable de victimes. Des dames charitables de Montréal, voulant soulager quelques-unes des misères qui en étaient résultées, se formèrent en association, sous la présidence de Mme Côté, et résolurent de fonder un asile pour recueillir et élever trente-trois enfants dont les parents avaient été enlevés par le fléau. Cet asile fut nommé l’« Orphelinat Catholique ».

À la mort de Mme Côté, Mme Quesnel, sa fille, qui avait toute la charité de sa mère et qui avait hérité d’une partie de sa fortune, fut placée à la tête de l’association. N’ayant pas eu d’enfant, elle consacrait son bien aux bonnes œuvres et surtout à celle que sa mère avait fondée.

Lorsque Mme Quesnel disparut à son tour, Mme Laframboise, dont le mari, l’honorable juge Laframboise, était le neveu de Mme Quesnel, voulut aussi continuer l’œuvre de la famille de son mari. Sous sa direction zélée et énergique, l’orphelinat se maintint dans un état marqué de prospérité et de bien-être ; mais des deuils profonds et une santé devenue chancelante obligèrent cette charitable mère des orphelins à renoncer à sa présidence et à organiser un autre comité pour la conduite de sa maison. Jusque-là l’œuvre avait été purement laïque ; mais le zèle commençait à se ralentir, et les appels fréquents faits à la charité de tous pour tant d’autres œuvres ne contribuaient pas à grossir le chiffre des dons nécessaires au soutien de la maison.

La nouvelle présidente, Mme Amable Prévost, fut d’avis, et son comité l’approuva, que le temps était venu de confier l’orphelinat à une communauté religieuse. Elle fit, dans ce but, des démarches auprès des Sœurs Grises et, celles-ci ayant accepté, l’Orphelinat Catholique passait, en 1889, sous la direction des Sœurs de la Charité.

Les Sœurs Grises augmentèrent bientôt le nombre des orphelins recueillis dans la maison, nombre qui jusque-là n’avait pas dépassé trente-trois.

733 garçons ont été reçus et instruits dans cette maison depuis sa fondation.

5o Asile Sainte-Cunégonde (1889).

C’est à M. Séguin, curé de la paroisse, qu’est due la fondation de l’Asile Sainte-Cunégonde. Voyant que les vieillards et les enfants pauvres de sa paroisse n’avaient pas de refuge, il résolut d’en bâtir un. La magnifique construction qu’il a élevée dans ce but est située sur l’avenue Atwater. Elle est destinée à recevoir les vieillards et les enfants des deux sexes, et tous les pauvres malades de la paroisse peuvent s’adresser au dispensaire pour y avoir tous les soins et toutes les prescriptions voulus.

2700 enfants ont été reçus à la salle d’asile ; mais l’orphelinat et l’hospice des vieillards n’ayant été ouverts que depuis 1896, on ne compte que 281 pauvres admis jusqu’ici dans cette maison.

6o Fourneau Économique (1895).

Le Fourneau Économique a été ouvert, en 1895, par M. l’abbé O. Hébert, prêtre de Saint-Sulpice, dans le but de distribuer la soupe, à midi, aux pauvres de la ville, pendant la saison si rigoureuse de l’hiver. On a pu ainsi soulager bien des affamés, puisque les Sœurs Grises, dans un seul jour, sont venues en aide à cent vingt pauvres. Le charitable promoteur de cette bonne œuvre a voulu la compléter en faisant aussi donner des vêtements aux familles pauvres qui se réclamaient de sa générosité et en les faisant visiter par les religieuses, qui peuvent ainsi s’assurer des besoins de chacune.

7o Patronage d’Youville (1895).

Le 24 janvier 1874, M. l’abbé Picard, prêtre de Saint-Sulpice, achetait au nom du Séminaire une propriété située au coin des rues Lagauchetière et Saint-Urbain, afin d’y établir un refuge pour les domestiques sans emploi.

Mlles Pratt, Cassant, Vincent, et plusieurs autres, se chargèrent successivement de la direction de cette maison, qui fut appelée « Refuge de la Passion ». Aidées par la générosité et le zèle du dévoué M. Picard, les pieuses personnes qui avaient la conduite de ce refuge rivalisèrent de charité avec le directeur et continuèrent son œuvre pendant dix ans.

En 1884, on offrit aux Petites Sœurs de Lourdes (Filles de Saint-Joseph) la direction de cette maison. Elles l’acceptèrent, et pendant huit ans, comme celles qui les avaient précédées, elles se dévouèrent au bien de ces pauvres filles. Trois mille de celles-ci furent placées pendant les huit années de leur administration.

En 1892, Mlle Delisle succéda aux Petites Sœurs de Lourdes et travailla pendant trois ans avec le même esprit de zèle et de charité à cette œuvre si utile.

Mais, dès cette époque, les circonstances imposaient un changement. D’un côté, les MM. de Saint-Sulpice ne pouvaient donner à cette maison la même surveillance que par le passé ; de l’autre, un besoin nouveau venait de surgir. Des jeunes filles de bonne famille, réduites par le malheur à gagner leur vie par un travail de bureau ou de magasin, demandaient qu’on leur procurât un logement et une pension où elles trouveraient en même temps une surveillance qui les mettrait à l’abri de toute critique et de tout danger. Le supérieur du Séminaire comprit qu’une nouvelle œuvre allait surgir comme conséquence de la première et qu’il serait plus avantageux de placer le refuge sous la direction d’une communauté religieuse. Il pria donc les Sœurs Grises de s’en charger. Le 6 août 1895, trois religieuses étaient nommées par leurs supérieures pour continuer l’œuvre du refuge dans les circonstances nouvelles que nous venons d’indiquer. La maison prit alors le nom de « Patronage d’Youville ».

Dieu bénit le dévouement de ces dignes filles de la Vénérable fondatrice. Le placement des domestiques fut continué avec un succès toujours croissant ; en effet, du 14 avril 1895 au 31 décembre 1898, pas moins de 2500 domestiques ont été placées dans des familles de la ville. Tel fut, pour cette période, le résultat matériel de l’œuvre. Mais ce résultat ne suffit pas au zèle des Sœurs de la Charité : elles s’emploient aussi à relever le moral de ces femmes par des instructions qui les éclairent sur leur religion et les devoirs de leur état. Elles tâchent de leur faire comprendre que le service n’abaisse pas plus que le travail des manufactures et elles s’efforcent même de leur enseigner tout ce qu’elles sont appelées à faire dans leur condition : la bonne tenue d’une maison, la cuisine, etc., afin de les mettre en état de mieux gagner leur vie et de se rendre plus utiles à leurs maîtres.

Et, certes, ce n’est pas là la partie la moins importante de cette bonne œuvre. La question de la domesticité n’est-elle pas aujourd’hui un des plus graves problèmes de notre société ? Et bien que des circonstances nouvelles viennent lui donner chaque jour plus d’importance et d’acuité, bien peu de personnes semblent se préoccuper d’un mal dont cependant tout le monde souffre et se plaint.

L’éducation devenue si facile dans les villes et dans les campagnes, l’admission des sœurs auxiliaires dans les différentes communautés, même dans celles qui se dévouent aux œuvres de charité, privent les jeunes ménages des secours qui jusqu’ici n’avaient pas manqué. Au lieu de ces braves et honnêtes filles de cultivateurs qui offraient les meilleures garanties de moralité et de bonne volonté et qui étaient des aides si précieuses dans une maison, la jeune femme, hélas ! ne rencontre souvent dans les bureaux de placement, qu’elle aborde avec terreur, que des personnes très peu préparées à des fonctions aussi délicates et importantes que celles du soin des enfants.

Relever le niveau moral de la femme de service, en lui faisant comprendre quels immenses secours elle peut procurer à la famille et à la religion dans son humble condition ; aider la société, en enseignant aux domestiques les divers travaux qui les rendront capables de faire leur devoir d’une manière intelligente et pratique, voilà ce que la Sœur de Charité pourrait réaliser, si un peu d’aide ou de secours du public lui permettait d’ouvrir une école ménagère.

La seconde partie de l’œuvre du Patronage n’est pas moins importante et elle a même pris aujourd’hui une extension qui au début n’était nullement prévue.


Offrir un gîte sûr à ces jeunes filles qui ont vu des jours meilleurs et que le malheur des temps force à gagner leur vie dans les bureaux ou les magasins était une bonne pensée. Les circonstances sont venues augmenter considérablement le nombre de celles qui avaient besoin de cette protection. Le progrès et les industries nouvelles ont ouvert à la femme des carrières restées jusqu’ici fermées pour elle : la sténographie, la clavigraphie, le téléphone, la télégraphie permettent à ces jeunes filles de se livrer à un travail qui convient à leur position. Mais la plupart de ces ouvrières venant des campagnes n’ont aucun abri, aucune sauvegarde. Qui va les protéger contre les dangers d’une grande ville, qui va leur donner cet abri qu’elles cherchent ? Les Sœurs Grises ont tenté cette œuvre si nécessaire dans le Patronage d’Youville. La jeune fille, destinée plus tard à devenir épouse et mère chrétienne, trouve dans cette maison toutes les garanties de moralité : après le rude travail de sa journée, elle revient chez elle, y trouve une chambre confortable, des repas convenables, des distractions innocentes, et surtout des conseils sages et expérimentés pour la guider dans les moments pénibles et difficiles. Combien de suicides auraient été évités si les pauvres malheureuses que le désespoir a affolées avaient eu le bonheur de trouver sur le chemin de la vie des âmes sensibles et dévouées comme ces filles de la Vénérable Mère d’Youville, toujours prêtes à soutenir et à consoler en montrant au cœur brisé et défaillant l’étoile radieuse de l’immortalité !

La fondatrice du refuge a été la Sœur Pelletier, qui en est encore la supérieure.

8o Statistiques supplémentaires.

L’accroissement considérable de l’Institut de la Vénérable Mère d’Youville et l’éloignement du siège principal d’un grand nombre des établissements qui en dépendent nécessitaient la subdivision en vicairies des territoires où s’exercent la charité et le dévouement des pieuses filles de la fondatrice. Ces vicairies sont au nombre de cinq : 1. la vicairie de Ville-Marie ; 2. la vicairie d’Youville ; 3. la vicairie de Saint-Boniface ; 4. la vicairie de Boston ; 5. la vicairie de Saint-Albert.

Nous avons consacré dans les pages précédentes des notices spéciales à quelques-unes des maisons principales de la communauté et nous avons alors donné tous les renseignements-statistiques que nous nous étions procurés. Mais on comprend qu’il n’était pas nécessaire d’en faire autant pour chaque maison. Nous nous bornerons donc maintenant à donner une simple énumération chronologique des diverses fondations dans les vicairies de Ville-Marie, d’Youville et de Boston.

Les chiffres ont parfois leur éloquence. Ceux-ci serviront à compléter la démonstration que nous avons voulu faire de la grandeur et de la vitalité de l’œuvre de la Vénérable fondatrice.

Vicairie de Ville-Marie.

Première supérieure-vicaire : Sœur M. E. Perrin.

Asile Saint-Patrice, fondé à Montréal en
1846
Hospice Saint-Joseph, fondé à Montréal en
1854
Orphelinat Saint-Vincent, fondé à Toledo (Ohio) en
1855
Hôpital Saint Vincent fondé à Toledo (Ohio) en
1855
Asile Saint-Joseph fondé à Montréal en
1858
Refuge Sainte-Brigitte, fondé à Montréal en
1860
Asile Nazareth, fondé à Montréal en
1861
Asile Bethléem, fondé à Montréal en
1868
Hôpital Notre-Dame, fondé à Montréal en
1880
Asile Saint-Henri, fondé à Montréal en
1885
Orphelinat Catholique, fondé à Montréal en
1889
Asile Sainte-Cunégonde, fondé à Montréal en
1889
Patronage d’Youville, fondé à Montréal en
1895
Fourneau Économique, fondé à Montréal en
1895
Vicairie d’Youville.

Première supérieure-vicaire : Sœur Stubinger.

Manoir de Châteauguay, construit en
1747
Hospice Youville, fondé à Saint-Benoit en
1854
Hospice LaJemmerais, fondé à Varennes en
1859
Hospice Saint Joseph, fondé à Beauharnois en
1861
École fondée à Notre-Dame-des-Neiges en
1863
Hôpital et asile fondés à Saint-Jean en
1868
Hospice Saint-Joseph, fondé à Chambly en
1869
Hôpital et Asile Saint-Antoine, fondés à Longueuil en
1876
Asile Saint-Joseph (classe), fondé à Chateauguay en
1884
Hospice Saint-Jérôme, fondé à Saint-Jérôme en
1888
Vicairie de Boston.

Première supérieure-vicaire : Sœur M. M. Reid.

Orphelinat et hôpital, fondés à Salem, Mass., en
1866
Orphelinat et hôpital, fondés à Lawrence, Mass., en
1868
Refuge pour les jeunes ouvrières, fondé à Boston, Mass., en
1888
Orphelinat Sainte-Anne, fondé à Worcester, Mass., en
1891
École Saint-Joseph fondée à Salem Mass., en
1892
Hôpital fondé à Morristown, New Jersey, en
1892
Hôpital pour les Incurables, fondé à Cambridge, Mass., en
1894