Aux dépens d’un amateur, pour le profit de quelques autres (imprimé à Paris) (p. 141-142).

CHAPITRE XII

CONCLUSION


Claire avait une nature trop chaude, trop vibrante, trop passionnée pour ne pas recommencer souvent par la suite, avec sa jolie femme de chambre, de si voluptueux exercices. Elle était devenue très experte, elle-même, à faire minette à sa bonne et prenait le plus grand plaisir à la faire pâmer sous ses caresses. Cette liaison féminine fut, du reste, pour la jolie fille, d’un grand secours pour l’aider à supporter une séparation qui eut lieu quelques mois après et qui, pour être connue et attendue, ne lui occasionna pas moins un vif chagrin, Claude, son Claude bien-aimé, dut quitter le château, appelé par l’âge au service militaire. Les deux tendres amants se firent de touchants adieux, se promettant mutuellement de se retrouver dans la suite et de s’aimer toujours, quelles que fussent leurs situations respectives, puisqu’un mariage entre eux n’était pas possible.

Claire ressentit très douloureusement ce départ ; elle était trop sous la domination des voluptés amoureuses pour en être sevrée aussi brusquement, et sans sa gentille bonne, elle aurait difficilement supporté cette privation.

Moins d’une année après, elle fut demandée en mariage par un châtelain des environs qui passait à Paris la majeure partie de l’année. Ni beau, ni jeune, le prétendant ne plaisait que médiocrement à la jeune fille qui n’avait pas oublié Claude Larcher, mais c’était un parti si brillant qu’elle dut céder aux instances de sa famille et consentir à cette union. Le mariage se fit rapidement et grâce aux conseils de sa bonne amie Germaine et à de multiples lotions astringentes, le vieux céladon cueillit avec difficulté ce qu’il crut être une virginité.