Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles/LXVII
LXVII
DE PLEINE BOURSE DE SENS
et 1593, fol. 125 vo à 128 ro ; Bibl. de Pavie,
Mss. 130 E 5, fol. 15 ro à 18 ro.[1]
ehans li Galois nous raconte
Qu’il ot en la terre le conte
De Nevers .I. riche borgois
Qui mout ert sages et cortois.[2]
Li[3] borgois estoit marcheanz,
Et de foires mout bien cheanz ;
Sages estoit et bien apris,[4]
Et avoit[5] fame de haut pris,
La plus bele que l’en[6] seüst
Ou païs, ne que[7] l’en peüst
Trover, tant seüst l’en cerchier.
La dame ot mout son seignor[8] chier,
Et il li, mes que tant i ot
Que li borjois une amie[9] ot
Qu’il ama et vesti de robes,
Et cele le servoit[10] de lobes ;
Car mout[11] le savoit bien deçoivre.
La dame[12] s’en prist à perçoivre,
Qui l’i vit[13] aler et venir,
Ne se pot mie de[14] tenir
- ↑ LXVII. — De Pleine Bourse de sens, p. 88.
A. — Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 887, fol. 68 vo à 70 vo.
B. — » » » 1593, fol. 125 vo à 128 ro.
C. — Bibl. de Pavie, Mss. 130 E 5, fol. 15 ro à 18 ro.
Nous empruntons les variantes du ms. C (Bibl. de Pavie) à M. A. Mussafia, Sitzungsberichte der k. Akademie der Wissenschaften (de Vienne), Phil.-Hist. Classe, LXIV, 555-557.
Publié par Barbazan, I, 61 ; par Méon, III, 38-53 ; par M. Al. Assier, dans la Bibliothèque de l’Amateur champenois, sous le titre de Ce qu’on apprenait aux foires de Troyes et de la Champagne au XIIIe siècle, 2e éd., 12-29 ; et traduit par Legrand d’Aussy, IV, 1-6.
- ↑ Vers 4 — Ce vers manque à B.
- ↑ 5 — Li. C, Cil.
- ↑ 7 — B, C, Qu’il ert sages.
- ↑ 8 — avoit. B, si ot. C, s’avoit.
- ↑ 9 — que l’en. A, que on.
- ↑ 10 — B, « que » manque.
- ↑ 12 — seignor. C, mari.
- ↑ 14 — une amie. B, bele amie.
- ↑ 16 — B, C, Et ele le servi.
- ↑ 17 — A, Qui mout. C, Que mout. — le savoit. B, se vauït.
- ↑ 18 — dame. B, fame. — perçoivre. B, aperçoivre.
- ↑ 19 — vit. B, voit.
- ↑ 20 — de. C, plus. — B, Si ne se pot mie tenir.