Poésies (1820)/Romances/Les trois heures du Jour

◄  Le Réveil


LES TROIS HEURES DU JOUR.


Comme un bouton, près d’éclore,
D’un seul regard de l’Aurore
Attend le bienfait du jour ;
Dans l’âge de l’innocence,
Séduite par l’Espérance,
J’attendais tout de l’Amour.

Comme la fleur imprudente
Se plaît à suivre la pente
Qui l’expose aux feux du jour ;
Je m’abandonnai, sans guide,
Au penchant non moins rapide
Qui m’entraînait vers l’Amour !

Comme la fleur desséchée,
Pâle et tristement penchée,
S’effeuille au déclin du jour ;
Mon soir touche à ma naissance,
Et je pleure l’Espérance,
Qui s’envole avec l’Amour !