Poésies (1820)/Romances/L’Espérance

PoésiesFrançois Louis (p. 135-136).


L’ESPÉRANCE.


Comme une vaine erreur,
Comme un riant mensonge,
S’évanouit le songe
Qui faisait mon bonheur.
Ô douce chimère !
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour !

Ce tendre sentiment,
Cette aimable folie,
Ce charme de ma vie,
Sans toi n’est qu’un tourment.
Ô douce chimère !
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour !


Déjà pour me punir
D’avoir été trop tendre,
Je consens à te rendre
Un si cher souvenir.
Ô douce chimère !
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour !

Que voulez-vous de moi,
Raison trop inflexible ?
Tourment d’un cœur sensible,
Je cède à votre loi !…
Ô douce chimère !
Si tu fuis sans retour,
Dans ta course légère,
Emporte mon amour !