Pendant l’orage/Tipperary

Librairie ancienne Édouard Champion (p. 99-100).

TIPPERARY



6 février 1915.


I

Au grand Londres vint un jour un Irlandais,
Les rues étaient pavées d’or, tout le monde était gai,
Les refrains de Piccadilly, du Strand et de Leicester square
Excitaient Paddy, qui se mit à chanter :


Il y a loin à Tipperary,

Il y a loin pour y aller ;
Il y a loin à Tipperary,
Il y a loin chez ma bien-aimée !
Bonsoir, Piccadilly,
Adieu, Leicester square !
Il y a loin à Tipperary,

Mais c’est là qu’est mon cœur.



II


Paddy écrivit à son amie Molly l’Irlandaise :
« Si vous ne recevez pas cette lettre, faites-le moi savoir, 

Et si je fais des fautes, chère Molly, disait-il,
C’est que ma plume est mauvaise, ne m’en veuillez pas :

Il y a loin à Tipperary, etc…

III

Molly répondit joliment à Paddy l’Irlandais :
Mike Malonez voudrait bien m’épouser,
Laisse le Strand et Piccadilly ou bien je t’en voudrai,
Car l’amour me rend idiote et j’espère qu’il en est de même pour toi.

Il y a loin à Tipperary, etc…

Et voilà la fameuse chanson de marche anglaise. C’est un refrain populaire et une amicale satire de la naïveté irlandaise.