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INTRODUCTION

sens ; dans le second il lui plaît d’employer le verbe ἀνερωτᾶν qui peut s’entendre de questions répétées et convient à merveille.

L’indépendance d’Aristote et l’originalité de son dessein se font jour dans toute cette première section. Au début du chap. xlii il a annoncé un tableau de l’état actuel du gouvernement d’Athènes, et, dans ce tableau, le passé, les réformes qui ont abouti aux institutions actuelles tiennent une place qui n’est pas négligeable. L’état actuel et l’état antérieur s’y opposent de la façon la plus brève au moyen de deux adverbes qui reviennent dans nombre de chapitres : πρότερον (plus rarement ποτέ xlix 3) et νῦν. Ainsi aux chap. xlv 1, 3 ; xlix 3 ; li 3 ; liii 1 ; liv 3 ; lv 1, 2, 4 ; lvi 3 ; lx 2 ; lxii 1. Pourquoi ces indications discrètes qui ne sont jamais accompagnées d’un nom d’archonte et pourquoi la date fait-elle toujours défaut (sauf en liv 7) ? C’est d’abord qu’Aristote reste rigoureusement fidèle à son plan. L’historique des institutions athéniennes et les noms d’archontes sont réservés à la Première partie. Quand il aborde, au début du chap. lv, l’exposé des attributions des archontes, il rappelle qu’il a dit comment ils avaient été désignés dès l’origine : en d’autres termes il renvoie le lecteur à sa Première partie. Il y a plus. Les plus importantes des réformes si brièvement signalées se rapportent à l’accroissement constant de la compétence des tribunaux populaires et du même coup à l’affaiblissement du Conseil. C’est ainsi que le Conseil perd, au profit des tribunaux, le droit de condamner à mort (xlv 1), le droit d’exclure sans appel les Conseillers désignés pour l’année suivante (xlv 3), le droit de juger les modèles et le péplos (xlix 3), le droit d’exclure sans appel les archontes, lors de leur examen (lv 2). Ces réformes caractéristiques, Aristote pouvait-il, s’il l’eût voulu, les dater