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INTRODUCTION

l’âge de vingt ans : il lui faut auparavant servir deux années dans l’éphébie. Le tableau de l’éphébie est donc à sa place ; mais, où quelques traits auraient suffi, Aristote se plaît à un tel détail, sa peinture est d’une telle fraîcheur de coloris qu’on en a justement conclu que l’institution ou la réforme de l’éphébie était récente (Wilamowitz, ouv. cité, I, p. 189-194). Le sujet avait pour lui, pour ses lecteurs aussi, l’attrait de la nouveauté : il y a cédé. Aussi bien, si instructive que soit cette fin de chapitre, elle ne satisfait pas pleinement notre curiosité : nous ne sommes pas renseignés, par exemple, sur le serment des éphèbes.

Les tribunaux sont décrits du chap. lxiii au chap. lxix. Ce qui frappe dans cette longue suite de chapitres, c’est moins l’importance de la part faite au sujet que la nature même de la description, tout extérieure, toute matérielle en quelque sorte, où les locaux et le mobilier judiciaire semblent attirer presque exclusivement l’attention de l’auteur. Certes il ne faut pas oublier qu’il a déjà mis le lecteur au courant des actions publiques et privées, de l’instruction, de la présidence des tribunaux dans toute la première section et particulièrement dans les précieux chapitres consacrés aux archontes et aux thesmothètes, mais il lui restait encore beaucoup à dire sur le fond, sur les γραφαί et les δίκαι par exemple, sur l’ἀτίμητος ἀγὼν καὶ τιμητός. Nous avons la preuve qu’il ne l’a pas fait : s’il avait donné quelques lignes à ces deux sujets, Harpocration n’eût pas manqué de le citer dans ses deux articles et de se recommander de son témoignage. On a dit, en se souvenant sans doute du chap. xlii, qu’Aristote avait cédé là encore à l’attrait de la nouveauté et que l’organisation si minutieusement décrite remontait à une période antérieure du ive siècle, suffisamment rapprochée de la publication de la Constitution d’Athènes pour qu’il y eût