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iv
INTRODUCTION

I

PREMIÈRE PARTIE : HISTOIRE
CH. I-XLI

Seul des grands historiens grecs, Hérodote est cité nommément par Aristote (chap. xiv 4) mais il n’est pas le seul auteur que celui-ci ait consulté. En bien des endroits Aristote renvoie à des traditions antérieures par des expressions comme : la plupart des auteurs prétendent… quelques-uns disent… (chap. iii 3), d’après ce que disent les démocrates… selon ceux qui veulent le calomnier… (chap. vi 2), tous les autres auteurs en tombent d’accord… (chap. vi 4). Que nous ayons là des allusions à des sources écrites, la preuve en est dans l’expression : la tradition commune… (chap. xvii 4) qui renvoie à un passage précis de Thucydide (vi 58, 2). Nous n’avons d’ailleurs pas à nous étonner de cet anonymat des sources d’Aristote : il semble bien être dans la tradition de l’historiographie aristotélicienne ; du moins Satyros agit-il de même dans sa Vie d’Euripide. Aristote connaît donc Hérodote et Thucydide, qu’il utilise ou combat en divers endroits (surtout aux chap. xiv, xv, xviii et xxii pour Hérodote, xviii et xxix pour Thucydide). Il est plus douteux qu’il ait recours à Xénophon ; car les ressemblances que présentent leurs récits peuvent s’expliquer par l’influence d’une même tradition. D’ailleurs, si Aristote connaît les œuvres des historiens précédents, il ne s’asservit à aucun d’eux. Si son récit de la chute des Pisistratides et des réformes de Clisthène ressemble dans ses traits généraux à celui d’Hérodote, il en diffère en quelques détails importants. Et ce sont des