Texte établi par Montréal Impr. populaire, Édouard Garant (p. 6).


AVANT-PROPOS


En racontant cet épisode de la vie d’un coureur de bois canadien, je n’ai pas la prétention d’avoir fait une œuvre ayant quelque mérite, si on la considère du strict point de vue littéraire. J’ai simplement voulu donner un aperçu sur les petites choses de notre histoire à ceux qui voudront bien me lire, et leur peindre un tableau aussi fidèle que possible de la nature canadienne, telle qu’elle était à la naissance de notre race. Mon but est d’éveiller l’intérêt de notre population dans les choses de notre pays, de lui faire voir la pureté et la noblesse de nos origines, de lui inculquer ce qui lui manque le plus : l’orgueil de sa race, afin qu’elle se considère comme un peuple digne de respect et décidé à se faire respecter.

Comme dernier mot, je ne puis qu’exprimer un désir : c’est que mon exemple en entraîne d’autres, beaucoup plus capables que moi d’atteindre le but que je vise, et qu’on puisse voir, dans un avenir que je souhaite très rapproché, nos gens lisant des livres écrits par des auteurs canadiens et traitant de choses canadiennes.

Montréal, août 1922.