Le numéro treize/02

Librairie d’éducation laïque (p. 19-32).


CHAPITRE II.

La veillée.

Dame ! on parlait un peu des uns et des autres, surtout des absents, selon l’ordinaire, et quand toutes les nouvelles étaient débitées, on priait une ancienne de conter quelque chose.

La vieille Mathurine s’en chargeait habituellement, car, soit dit sans méchanceté, elle aimait bien à causer, la bonne femme, et savait plus d’histoires à elle seule que les trois quarts de l’assistance.

Quoique enfant, je remarquais que mon parrain fronçait souvent les sourcils pendant qu’elle parlait, sans pouvoir m’expliquer son’mécontentement.

— C’est pas ça ! Mathurine, s’écria-t-il tout à coup, interrompant la conteuse au plus bel endroit de son récit, une femme d’âge comme vous, ne devrait pas dire des choses qui ne sont bonnes qu’à détraquer l’esprit ! Surtout devant des enfants qui les croient naïvement ! M’est avis que toutes vos racontances sont des tas de faussetés. Vous perdez une belle occasion de ne pas remuer la langue, voisine, soit dit sans vous offenser.

— Oui-da ! répliqua Mathurine relevant la tête, des tas de faussetés… Merci ! On sait ce qu’on sait, compère, et ceux qui m’ont conté ce que je vous dis, l’ont vu comme je vous vois.

Le père Lascience haussa les épaules en murmurant entre ses dents.

— Sottise… ignorance… superstition.

— Sans compter, reprit Mathurine, que pour tout l’or du monde, je ne passerais pas seule vers les minuit près de la Fontaine du Nain ! J’en ai froid aux os rien que d’y penser ! D’ailleurs, vous savez ce qui s’y fait mieux que moi, peut-être ? dit-elle en lui lançant un regard perfide.

— Moi ? fit le bonhomme en riant, c’est-vrai ! je vais vous le dire, mais, vous savez, c’est entre nous, pas de bavardages !

— Oh ! ça… s’écrièrent toutes les femmes.

— Eh bien ! vous vous en doutez toutes !

Un frisson circula dans l’auditoire.

— Quand il y a de la lune…

— Brrrou…

— Voyons ! écoutez donc Quand il y a de la lune, et qu’elle se trouve au-dessus de la fontaine, elle fait comme la petite Rosette.

— Comme… oh !… quoi donc ?

— Elle se mire dedans.

— Ah ! ah ! ah ! attrape, Rosette.

La petite Rosette rougit jusqu’aux cheveux.

— Cache-t-il son jeu ! grommela Mathurine, allez, allez, père Lascience, on sait ce qu’on sait, et ce n’est pas d’hier que je suis au monde, mais les bruits qui courent sur…

— Chut ! fit ma mère, ne le fâchez pas, Mathurine !

— Suffit ! je n’en dirai pas davantage. Pourtant, il y a des gens qui font leur saint N’y-Tou…

Un coup d’œil de ma mère l’arréta.

Le père Lascience sembla n’avoir rien entendu. Il est vrai que dans certaines occasions, on remarquait qu’il était un peu sourd, mais comme l’ouïe redevenait extrêmement fine en cas de besoin, personne ne considérait cela comme une infirmité.

Un profond silence régna un instant, le souffle des bœufs et le bourdonnement des rouets seuls se distinguaient dans l’étable,

— Tenez ! mère Mathurine, S’écria mon parrain, c’est malheureux ! nous ne nous entendrons jamais. Si les vieux enseignent des menteries aux jeunes, comment ça finira-t-il ? Vous ! une ancienne, vous leur contez des histoires de l’autre monde ! et des fées par-ci, et des apparitions par là, et des fantômes par l’autre… Vous leur tournez la cervelle à l’envers pour rien ! Vous en feriez — révérence parler — des sots et des idiots ! C’est comme je vous le dis ! Vous avez beau hocher la tête… Ne vaudrait-il pas mieux, en conscience, leur apprendre à se bien conduire dans la vie… leur faire mettre le doigt sur la vérité !

— C’est bon ! c’est bon ! vous… Si n’étant qu’un pauvre paysan vous parlez comme un livre, on sait bien que ce n’est pas naturel… Oui, je raconte des histoires de lutins, de fées et de follets, mais — je ne les fréquente pas, moi, dit-elle avec éclat.

— Mathurine ! fit ma mère suppliante, ne parlez pas comme ça ! Pourquoi se contrarier entre braves gens ? Vous devriez bien plutôt nous chanter une de vos belles chansons, ma bonne Mathurine, sans vous commander.

— Pour ça, je veux bien, répondit-elle en se calmant. Qu’est-ce que vous voulez que je vous chante ?

— Ce qui vous plaira.

— Eh bien ! la Chanson du Rouet, puisque nous voilà quasiment toutes, la quenouille en main. Les jeunesses reprendront au refrain, à seule fin de me faire compagnie.

Elle équilibra ses besicles sur son nez, replaça sa quenouille dans sa ceinture et, tout en filant, d’une voix chevrottante, elle entonna sa chanson :

Quand je dus entrer en ménage,
Ma mère un rouet me donna,
Disant bonheur, c’est un gage,
S’il chan vent, ma Nina. »
Vite, jai la mesure,
Et l’entendis qui fredonnait ;
Sa roue était, je vous assure,
Comme un grand soleil qui tournait
Et de ma quenouille soyeuse
Naïssait le fl mince et propret :
Chante avec la vieille fileuse,
Chante en travaillant, mon rouet !

On en fit de la toile fine,
À tenter un duc bourguignon ;
Elle blanchit sur la colline :
Mes enfants, qu’elle sentait bon !
J’en avais plein la grande armoire.
Ah ! que mon homme était content !
« Il me disait : La bonne histoire !
» La Reine n’en fait pas autant. »
Je me redressais radieuse
En tournant le fil rondelet :
Chante avec la vieille fileuse,
Chante en travaillant, mon rouet !

Il était si bien dans ses langes
Mon premier-né, mon petit Jean,
Qu’il eut souvent des airs étranges
Et riait d’être paysan.
J’ai marié ma gente Annette,
Et je la vis partir, hélas !
Mais, j’ai dit : « Prends ton lot, fillette,
Mon rouet n’est pas encor las ! »
Et l’enfant m’embrassa joyeuse,
Jetant un regard au pauvret…
Chante avec la vieille fileuse,
Chante en travaillant, mon rouet !

Ne sens-tu pas sur la pédale
Mon pied se poser lourdement ?
Il me semble par intervalle
Que tu travailles lentement…
Ta voix s’enroue, et ma main tremble,
Et nos membres sont engourdis…
Finissons notre tâche ensemble
Toujours gais comme au temps jadis :
Allons ! chante avec ta fileuse,
Chante encor un dernier couplet
Et de notre union heureuse
Dis les beaux jours, mon vieux rouet !

— À la bonne heure ! dit le père Lascience en frappant dans ses mains, travailler gaîment pour ; sa famille, voilà quelque chose de bon à retenir ! Mathurine, vous devriez toujours chanter… N’est-ce pas Marie-Jeanne ?

— Oui, répondit ma mère, c’est vraiment plaisant d’entendre des chansons qui ne portent nuisance à personne.

— Ce n’est pas mon intention non plus de faire tort au prochain.

— Je le sas bien ! Mais on fait du mal sans s’en douter et bien plus que vous ne croyez, Mathurine. Puisque vous voilà de bonne humeur nous allons raisonner tous les deux…

— Tu auras beau faire, l’ami, dit mon père, en posant sa main sur l’épaule du parrain, tu prêches dans le désert. Vois-tu, elle a ces idées-là dans la tête, de jeunesse. Empécheras-tu les femmes d’ici d’avoir foi en toutes sortes de balivernes, quand des hommes y ont croyance ?

Le père Lascience secoua la tête d’un air pensif.

— Ah ! si l’on pouvait envoyer les garçons à l’école ! Mais, laissez-les donc aller, l’hiver, à une grande lieue d’ici, par des chemins abominables !

— Que c’est malheureux d’être condamné à ne pas seulement connaître son A, B, C !

— Parbleu ! interrompit le gros Colas, quand on ne saurait pas lire, on n’en meurt pas |

— C’est possible, mais…

— Nous voilà bien, nous autres, arrivés à la cinquantaine, sans savoir ni A, ni B.

— Ça n’en vaut pas mieux, gros Colas, les livres nous apprennent beaucoup de choses. Quant à moi, je donnerais de bon cœur une feuillette par an pour que mon petit gars ne fût pas comme moi. Mais, pourquoi y penser ? C’est trop loin, l’école !

— Oh non ! père, vous verrez, j’irai bien, je voudrais tant savoir lire !

— Faut pas en parler, garçon, c’est impossible !

Je me mis à pleurer.

— Hélas ! voilà qu’il pleure, l’innocent ! Il est si entendu pour son âge ! Il faut qu’il connaisse les tenants et les aboutissants, votre filleul, compère. Quel dommagæ de ne pouvoir pas le faire instruire comme était feu mon oncle ; le tabellion Il aurait fait son chemin… Allons, viens, petiot. que je te parle, je vais te dire ma raison : Tu sais bien Jacques, des Robinots ?

— Oui, père.

— Eh bien ! un jour il est parti à l’école avec son panier au bras et une bûche sous l’autre. Il y avait de la neige et il faisait très froid. Le père Jui dit : J’aimerais mieux te voir rester, fillot, il fait trop mauvais aujourd’hui.

Le petit ne voulut pas.

Il commençait à être savant et à lire dans l’écriture. Il part. Arrivé au coin du bois, il aperçoit tout à coup deux yeux qui brillent, puis un vilain poil roux qu’il ne fait pas bon voir de près. Il jette sa bûche et son panier et se sauve à toutes jambes. Le loup s’acharne sur les provisions, de sorte que Jacques eut le temps d’arriver à la maison avant que le loup eût l’idée de le poursuivre. Mais il n’osa plus retourner à l’école de l’hiver.

— Vous me prêterez votre serpe, père, et je tuerai le loup.

— Ah ! ahl ah ! le brave petit homme ! Attends encore un peu, fillot, tu auras à faire ici, ce n’est pas comme à la ville ; l’hiver, les loups viennent jusqu’aux portes des bergeries qui sont au bout du pays. Est-ce que chaque commune ne devrait pas avoir son maître d’école ?

— Vous avez raison, père Lascience ; mais, vous comprenez, C’est l’affaire de messieurs si haut placés, que leurs regards n’arrivent pas au fond de nos misères, et, à l’heure qu’il est, pour quoi comptons-nous, nous autres paysans ? Nous suons sang et eau du matin au soir ; nous payons les impôts, et nous ne pouvons pas amasser de quoi racheter nos enfants qu’on tue à la guerre ; nous ne pouvons pas même voter. Vraiment ! J’ai bien du chagrin en pensant que mon petit peinera toute sa vie comme moi.

Mon père s’efforça en vain de me faire accepter la situation que le sort me réservait, je le pouvais me résigner à rester ignorant, le cœur gros de soupirs, je m’approchai du cousin Pierrot, plus âgé que moi de quelques années, et je lui dis :

— Val quand je serai grand, j’apprendrai tout de même !

— Bêta, me répondit Pierrot, quand on est grand, est-ce qu’on va à l’école ? On travaille aux champs. Si ton père prenait du monde pour cultiver son bien, ça lui coûterait les yeux de la tête. À la première floraison, tu auras huit ans ; tu pourras déjà commencer à lui aider, Quand tu ne ferais que garder le bétail !

D’un coup d’œil, je revis la nature fraîche et parfumée du printemps, cette douce et charmante image tempéra mon chagrin ; puis, la pensée de m’occuper comme un homme me rendait tout fier.

Immédiatement, je me fabriquai un fouet et je préparai une gaule pour diriger les bêtes ; comme j’étais tout absorbé par mon travail, et que mon imagination me transportait dans la plaine, la vieille Mathurine poussa un long bâillement.

— Voisin, ce n’est pas que je m’ennuie avec vous, mais le couvre-feu est sonné. Qu’est-ce qui revient avec moi ?

— Attendez que j’allume mon falot.

— Vrai ! il fait noir comme dans un four ; dépêchons-nous !

— Bonsoir, Daniel ! bonne nuit, Marie-Jeanne ! Chacun un bonsoir, les voisins

— Il ne fera pas bon dehors cette nuit, les amis !

La petite troupe, suivant le falot, s’en alla en devisant ; elle s’égrenait à mesure que les veilleurs passaient devant leur maison.

Souvent, mon parrain restait un peu plus tard que les autres pour causer avec mon père. Ils s’entendaient bien tous deux, quoique le père Lascience eût des idées plus avancées que lui et qu’il passât pour avoir des accointances avec les puissances ténébreuses.

Dans le village, il inspirait une certaine crainte ; mais il était si gai, si bonhomme, qu’on l’aimait quand même et qu’on avait recours à lui dans les cas difficiles ; ce dont plus d’un pouvait se louer ; car, pour l’intelligence et le bon sens, il n’y en avait pas deux pareils dans le pays.

On avait aussi intérêt à ménager un homme dont le mécontentement produisait, croyait-on, des résultats funestes, tandis que sa bienveillance était une source de bonheur et de prospérité.

On lui attribuait un pouvoir absolu sur les loups qui jetaient si souvent l’effroi dans nos villages : il les métamorphosait, disait-on, comme bon lui semblait, voire même en bottes de paille.

Une telle crédulité paraîtrait inventée à plaisir si, au sein de nos villes, aujourd’hui que ce dernier demi-siècle a jeté sur la société des flots de lumière, on n’en trouvait, hélas ! d’analogues, de similaires.

Comment alors s’étonner que des paysans ignorants, éloignés de tout centre intelligent, nourris des plus folles superstitions, croient à la puissance des « meneurs de loups », quand tels, ayant fait des études, ont foi à des billevesées de même nature.

La saine raison est rare partout ; c’est l’éducation qui la développe ou qui la tue, selon qu’elle est appuyée ou non sur de bons principes.

La vieille Mathurine, seule, se permettait de contredire mon parrain. Comme elle avait acheté secrètement, d’un charlatan qui passait, un cheveu de Filmenu, la fée des quenouilles, elle se croyait à l’abri de tout maléfice. Ce prétendu talisman était enfermé dans un médaillon de plomb qu’elle portait au cou ; elle ne l’avait jamais aperçu, même en mettant ses grandes bésicles : mais elle avait confiance au charlatan.

Elle jouissait aussi d’une certaine autorité et se targuait d’une fine pénétration et d’être bonne conseillère. Elle voyait tout à travers le nuage de superstitions dont son esprit était saturé : c’est elle qui contribuait le plus à les répandre et à les perpétuer,

La Toinon, une grande brune, qui aimait mieux causer avec les voisines que raccommoder les habits de ses enfants, accourut, un jour, tout effarée chez elle.

— Ma pauvre Mathurine ! en voilà un malheur !

— Quoi donc, ma petite ?

— Ma vache… ma pauvre vache qui devient tout enflée…

— Bah ! ta vache ? tout enflée ? Pas possible ! Ça n’est pas naturel : il y a quelque chose là-dessous.

— Hélas ! que je suis malheureuse ! Mais qu’est-ce que j’ai donc fait pour ça, Mathurine ?

— Heu ! heu ! ma Toinon, il ne s’agit pas de ce que tu as fait ! Ecoute ; tu es jeune : je ne veux pas te tromper… Voyons, parle-moi franc. Qu’as-tu fait pour détourner les sorts ?

— Ma foi, rien | Je n’y songe pas.

— Maïlheureuse !… et tu te plains, toi ! Tu n’as donc pas seulement un rameau de…

— Non… vous me faites peur.

— De fougère mâle accroché à ta cheminée ?

— Non, Mathurine.

— Alors, je ne m’étonne pas si on jette des sorts à ton bétail !

— Oh ! voisine, voisine. Ma pauvre vache ! ma pauvre Colette ! Un sort ?…

— Pourquoi veux-tu qu’elle enfle, Toinon ?

Toinon se mit à sangloter.

— Hi ! hi ! hi ! une si belle bête ! douce comme un agneau, qui ne regarderait pas un enfant de travers, qui me lèche comme un chien quand je vais la traire, et qui… hi ! hi ! hi !

— Voyons, ma Toinon, tu me fais peine ; ne te désole pas ! Je vais te dire une parole… fais-en ton profit : Celui qui a donné le mal peut le retirer. Va trouver le père Lascience.

— Lui ? Je m’en doutais !

— Tu n’es point sotte, ma fille ! Tu vas donc aller le trouver.

— Eh ! Mathurine… c’est que… je n’ose pas :

— Tu n’oses pas ? Alors ta bête est morte :

— Oh ! non, dites ? J’y cours… j’y cours !

Le père Lascience revint avec la Toinon ; il examina l’animal.

— Elle a mangé du trèfle nouveau, votre vache.

— Ça se pourrait.

— Tenez ! donnez-lui cette drogue-là, avant peu elle sera sur pied.

La vache fut, en effet, rapidement guérie : Toinon alla aussitôt en porter la nouvelle à Mathurine :

— Vous aviez raison, voisine !

— Ah ! tu vois !

— C’était lui, ma chère ! Il a même deviné ce que Colette avait mangé.

— Ainsi !

— Oh ! oui, c’est louche ! Paraît qu’il a prédit à la Mathieu que si elle ne soignait pas son petit qui a, selon lu, une mauvaise toux, dame…

— Vois-tu, ma fille, savoir ce que les autres ne savent pas, ce n’est pas naturel ! On a beau dire, les croyances des vieux, c’est des bêtises ! Je t’ai toujours sauvé ta vache, moi, — par mon conseil. Quant à lui, prédire les choses d’avance, ce n’est pas bon signe…

— Votre raisonnement est juste ; mais, chut ! ne parlons pas de ces choses-là trop haut !

— Oui, oui, bouche close ! Seulement, que je te donne encore un conseil : ne laisse pas la porte de ton écurie ouverte le soir, ma petite ! Chut !

— Soyez tranquille : chat échaudé…

— Chut !…

C’est ansi que les superstitions se transmettaient et s’enracinaient. Il n’y avait pas de chose si simple qu’elle fût qui ne prît une tournure surnaturelle, tant il est vrai que la superstition seule suffit pour détruire le sens commun.

Quand vint le printemps et qu’on put conduire les bêtes au pâturage, je commençai à remplir mes fonctions, une gaule en main, chassant mes vaches devant moi.

Un gros morceau de pain dans mon bissac, du fromage dur, quelques noix, voilà pour ma journée jusqu’à l’heure du souper, et j’étais content, et j’aspirais à pleins poumons le grand air en criant pour me donner de l’importance,

— Holà | la Noire | Par ici, Bélaude ! À toi, César ! Amène ! amène ! Et je courais à l’une et à l’autre emporté par l’ardeur de mon zèle.

Ma mère me regardait partir en criant :

— Enfonce bien ton bonnet, petiot ! Il ne fait pas chaud ce matin, mon petit homme.