Comptoir des Imprimeurs-Unis (p. 475-489).


XLIV

La Fête des Vignerons




Vévey, — 17 oct.

Voilà, sans contredit, le plus agréable, le plus charmant endroit du canton : Vévey, « jolie petite ville, blanche, propre, anglaise, confortable, chauffée par les pentes méridionales du mont Chardonne comme par des poëles, et abritée par les Alpes comme par un paravent. J’ai devant moi un ciel d’été, le soleil, des coteaux couverts de vignes mûres et cette magnifique émeraude du Léman enchâssée dans des montagnes de neige comme dans une orfévrerie d’argent.....[1] »

La cité à fleur d’eau se répand sur un terrain uni, une vaste place s’étend jusqu’au lac chargé de gracieuses embarcations, amarrées ou voguantes ; un quartier pourtant, — le moins considérable, — occupe le premier gradin de la montagne d’où surgit la tour de l’église Saint-Martin, haute, carrée, hardie, et aux angles de laquelle se suspendent quatre tourelles pointues, d’une grâce, d’une légèreté et d’une finesse remarquables.

Vévey a mille fois plus de charmes que Lausanne ; les hôtels y sont luxueux, splendides et toujours pleins, — malgré l’excessive cherté des prix. — On ne voit que riches étrangers, mouvement brillant sur la terre et sur l’eau, touristes français, allemands et anglais, mettant le pied dans une barquette ou dans un coupé, dans un omnibus ou dans un bateau à vapeur.

Tout respire l’aisance, le bien-être, la prospérité, tout est gai, animé, coquet, souriant.

Vévey peut passer surtout pour une colonie britannique comme Interlacken, Ischia, Nice et beaucoup d’autres lieux de l’Italie et de la Suisse, vers lesquels le courant d’or des guinées s’est dirigé pour les fertiliser.

Je suis monté à l’église pour voir les tombes de deux régicides anglais, de deux des juges de Charles Ier, morts l’un et l’autre à Vévey où ils avaient dû se réfugier : Edmond Ludlow et Andrew Broughton.

Victor Hugo remarque avec la profondeur ordinaire de son coup-d’œil que chacun des deux vieillards, « hommes intègres, purs et grands d’ailleurs, a pris une posture différente dans le tombeau. Edmond Ludlow s’est envolé joyeux vers les demeures éternelles, sedes æternas lætus advolavit, dit l’épitaphe debout contre le mur ; Andrew Brougthon, fatigué des travaux de la vie, s’est endormi dans le Seigneur, in Domino obdormivit, dit l’épitaphe couchée à terre : ainsi l’un joyeux, l’autre las ; l’un a trouvé des ailes dans le sépulcre, l’autre y a trouvé un oreiller. »

Le très éminent écrivain voit dans ces épitaphes au ton si différent « la clef des deux hommes et la nuance des deux convictions : Ludlow était un penseur ; il avait déjà oublié le roi mort et ne voyait plus que le peuple émancipé ; Broughton était un ouvrier ; il ne songeait plus au peuple et avait toujours présente à l’esprit cette rude besogne de jeter bas un roi. Ludlow n’avait jamais vu que le but, Broughton que le moyen. Ludlow regardait en avant, Broughton regardait en arrière. L’un est mort ébloui, l’autre harrassé. »

L’église fut bâtie en l’honneur de Saint-Martin de Tours, elle porte la date de 1498 et la croix de Savoie sur sa façade.

En 1588 les Vaudois du Piémont qui tentaient de rentrer dans leur patrie, et dont je t’ai entretenu à diverses reprises, mon ami, ne furent pas reçus à Vévey ; le gouvernement bernois, voulant éviter tout sujet de mésintelligence avec la Savoie, avait donné les ordres les plus rigoureux à cet égard : les habitants eurent l’inhumanité d’y obéir, à l’exception d’une charitable veuve qui, — malgré la défense expresse du conseil de la ville et au risque de voir sa maison rasée, — osa apporter de la nourriture aux voyageurs dans un pré où ils campaient.

À peu de temps de là un terrible incendie détruisit presque toute la ville, mais il épargna la demeure de la veuve, bien qu’elle fût située au beau milieu de celles que le feu consuma.

La croyance populaire vit dans cet événement une punition pour les Véveysans et une récompense pour la bonne veuve.

Il serait difficile, en vérité, d’y voir autre chose.


Vévey, qui compte quatre ou cinq mille habitants, doit une partie de sa réputation à l’Abbaye[2] ou Fête des Vignerons que I’on célèbre avec un merveilleux appareil à de très longs intervalles, qui coûte des sommes considérables à la société et attire vingt ou trente mille curieux étrangers dans ses murs ; à cette époque le plus mauvais grabat coûte un louis par nuit, les habitants offrent hospitalièrement les moindres coins et recoins de leurs demeures..... à beaux deniers comptants. C’est une confusion, un encombrement extraordinaire, dont on ne peut se faire une juste idée ; les voyageurs campent et bivouaquent partout, les bâtiments de toutes espèces, les fours, les granges, les fenils, les bûchers, les poulaillers sont transformés en chambres à coucher. Quatre ou cinq mille places sur les estrades, les gradins et les échafauds de la place du marché se louent quatre francs cinquante centimes, — prix assez modéré du reste. — Quelle jubilation ! quelle bonne aubaine pour les citadins !

Voici l’origine de cette splendide solennité qui n’a sa pareille nulle part, que je sache, et jouit d’une réputation tout-à-fait méritée :

Il paraît que les Grecs avaient introduit dans ce pays leurs processions-pantomimes, — chants, danses, représentations scéniques, — qui continuèrent d’être célébrées pendant toute la période de la domination romaine. Au moyen-âge, les moines du couvent de Haut-Crêt et d’Hauterive, situés dans le Jorat, aux sources de la Broye, achevèrent, dit-on, de défricher les pentes de La Vaux ; voulant encourager les vignerons, les stimuler dans leurs travaux, ils prirent l’habitude de les rassembler chaque année à Vévey, au temps des vendanges. Une belle procession mêlée de chants sacrés et profanes en patois, de choses chrétiennes et païennes, était faite, les agriculteurs y figuraient portant des instruments aratoires, des emblèmes, ou décorés de distinctions que leur valaient le zèle et l’intelligence dont ils faisaient preuve.

La cérémonie se terminait toujours par des galas où les religieux versaient copieusement leurs meilleurs vins[3].

Cette fête, sur laquelle on n’a pas de renseignements plus détaillés par le fait de l’incendie de 1688, — s’est perpétuée jusqu’à nos jours.

On cite comme ayant été très brillantes celles de 1797 et de 1819, l’avant-dernière, enfin celle de 1833, la dernière, dont on a beaucoup parlé.

Une société permanente détermine les époques de célébration qui ne viennent pas régulièrement, d’ordinaire on choisit une année de bonne récolte. Dans l’intervalle une commission assistée de vignerons-experts visite les vignes avec le plus grand soin et note impartialement les succès obtenus. Les deux vignerons qui pendant neuf ans consécutifs ont eu le plus de mentions reçoivent, à la fête, une couronne et une médaille d’honneur ; en outre, la société distribue un nombre de primes en l’apport avec l’état de ses finances, soit durant la fête, soit pendant le temps qui s’écoule entre deux célébrations.

La fête de 1833 dura deux jours (les 8 et 9 août), et son principal théâtre fut la vaste place du marché, en face de Meillerie, où Bonaparte, qui marchait vers le Saint-Bernard et vers Marengo, passa en revue vingt-cinq mille hommes.

On avait dressé deux amphithéâtres contenant plus de quatre mille places, et préparé, — sous les arcs de feuillages et de fleurs élevés aux lauréats et représentant les quatre saisons, — un emplacement destiné aux acteurs.

La première journée, à sept heures, le cortége au bruit de l’artillerie vint se ranger dans l’enceinte qui lui était destinée, toutes les estrades étaient pleines de spectateurs : partout la foule ; le président adressa une allocution aux vignerons couronnés et leur distribua des serpettes et des médailles d’honneur, puis il y eut des danses de caractère, des pantomimes, des chansons françaises et patoises, des chœurs, des ballets, des symphonies militaires, des aubades, de la poésie et le Ranz-des-Vaches, puis la procession, composée de plus de huit cents personnes des deux sexes, costumées, défila en neuf divisions avec un ordre parfait, une précision admirable, puis un grand banquet eut lieu au bord du lac sous les arbres de la promenade de l’Aile, au milieu d’une affluence prodigieuse d’étrangers, de voyageurs ou de naturels, de dames élégamment parées, sous un ciel magnifique, en face des Alpes, au bord du Léman resplendissant, tout couvert de barques qui se balançaient pavoisées.

C’était comme une féerie ravissante ; c’était beau, magique, éblouissant !… c’était touchant d’union, de fraternité !… c’était saisissant, d’entrain, d’enthousiasme !

Je n’ai point assisté à cette solennité extraordinaire, mais j’ai lu tout ce qu’en ont rapporté les feuilles publiques ainsi que le livret ; de plus, j’ai fait emplette d’une longue bande de papier où l’on voit gravé en taille-douce tout le cortège dans l’ordre de sa marche ; je puis donc le décrire très exactement :


CONSEIL, BERGERS ET JARDINIERS.

Corps d’anciens suisses marchant la hallebarde sur l’épaule, tambours, fifres et musique militaire.

Le drapeau de la société avec sa belle devise qui était celle des religieux de Haut-Crêt :

Ora et labora.

Vignerons couronnés s’avançant sous une vigne taillée en portique.

Monsieur l’abbé, la crosse à la main ; — son costume est tout séculier, il est coiffé d’un chapeau empanaché, à bord retroussé ; — c’est un gaillard de bonne mine.

Le conseil, — douze hommes en chapeaux enrubannés et fleuris.

Le secrétaire et le connétable de la société, — ils tiennent à la main de hautes cannes, semblables à celles du compagnonage, avec une serpe de vigneron au lieu de pommeau,

Un parterre monté sur des roues et traîné par neuf bergers.

Flûtes et violons.

Le commandant des bergers avec une grande canne.

Jeunes bergères avec des guirlandes de fleurs à leurs robes.

Deux violons.

Porteur d’un bouquet au bout d’une hampe.

Neuf couples : bergers et bergères bleus ou roses.

Deux autres couples avec houlettes, brebis et chiens de montagne.

Deux jardiniers traînant des vases de fleurs.

Violons et flûtes.

Huit couples de jardiniers et jardinières, avec bêches, corbeilles de fleurs, rateaux, etc.


TROUPE DE PALÈS.

Musiciens.

Chef de division.

Dix canéphores portant des encensoirs, des corbeilles de fleurs et un autel.

La prêtresse de Palès.

Canéphores thuriféraires.

La déesse Palès portée par quatre nymphes, — elle est assise sur un fauteuil à dais.

Douze couples : des faucheurs et faucheuses avec faulx.

Faneuses avec leurs rateaux.

Char de foin sur lequel sont couchées de jeunes faneuses.


LES VACHERS.

Belles vaches à gros colliers et à grosses sonnettes des montagnes.

Pâtres sonnant de la trompe des Alpes.

Armaillers ou vachers.

Petit bouvier.

Servante de châlet.

Char où sont tous les ustensiles d’une laiterie : seilles, vases, tabourets et tables de sapin bien blanc, chaudron dans lequel on fait les fromages.


LES ATTRIBUTS.

Chef de division.

Bande de jeunes gens portant des attributs et un drapeau.


VIGNERONS DU PRINTEMPS.

Joyeux vignerons aux chapeaux couverts de pampres, — ils ont reçu des primes.

Effeuilleuses, — costume de Montreux , chapeau à champignon, hotte.

Vignerons avec le fossoir (la houe).

Une forge sur un traîneau, — forgerons.

Remouleur.


TROUPE DE CÉRÈS

Cérès couronnée d’épis. — Elle est portée comme Palès et tient une serpe ; thuriféraires et canéphores de la déesse.

Douze couples : moissonneurs et moissonneuses.

Glaneuses.

Charrue.

Char rempli de gerbes.

Batteurs avec fléaux.

Vanneurs avec vans.


TROUPE DE BACCHUS.

Musique militaire. — casques et costumes grecs.

Chef de division. Canéphores,sacrificateurs conduisant un bouc.

Bacchus. — Un bel enfant joufflu, nu, dodu, allègre et souriant : quatre nègres le portent sur un palanquin, il est à cheval sur un tonneau, d’une main il tient une coupe, de l’autre un thyrse, un nègre qui marche à côté de lui l’abrite sous un long parasol.

Faunes.

Bacchantes.

Silène sur son baudet et soutenu par deux nègres.


VIGNERONS D’AUTOMNE.

Violons.

Messiers ou gardes-champêtres.

La grappe de Chanaan portée par deux vignerons.

Drapeau.

Tonneliers.

Une cuve.

Vendangeurs avec des brantes.

Vendangeurs avec des seilles.

La bosselle ou char de vendange.

L’arche de Noé.

Habitation rustique : raisin, pressoir, batteur de beurre.

Cabane rustique avec treille et grappes de maïs pendues sous le toit.


LA NOCE VILLAGEOISE.

Le porteur du houx.

Musiciens.

Ménétriers.

Le baron et la baronne, — seigneurs du village, — le baron est poudré, il a des culottes courtes et l’épée au côté ; la baronne tient un éventail.

Valet.

Le tabellion.

L’époux et l’épouse.

Les gens de la noce.

Le char du truusseau.

Châlet de bois, — sur un char, — un bonhomme fume paisiblement sa pipe devant la clair-voie de la porte, un petit ramoneur sort par le tuyau de la cheminée et chante à tue-tête.

Cuisine où l’on voit une faiseuse de gaufres.

Détachement d’anciens suisses qui ferme la marche.


Le 9, il y eut encore promenade processionnelle par la ville et représentation théâtrale sur la place, puis M. Perdonnet, — un des notables habitants du canton, le Rotschild de Lausanne, ancien négociant en France et originaire de Vévey dont il est le bienfaiteur, — offrit aux huit cents acteurs une superbe collation.

Le soir, nouveau festin.

Les vers français faits pour cette fête et chantés par ces bons Helvétiens sont fort suisses, mauvais, mais en revanche je trouve dans le livret des couplets patois d’une bonne facture et qui ont un certain charme tout rustique.

Après une contredanse et un pas exécuté par un vieillard avec l’épouse, les charmaillers (amis de noce) commencèrent cette ronde en patois romand[4] :


Tsantin ti de cœur
La noce dau veladzo ;
Por lai fère honneur,
Pregnin ti coradzo !
Et por la bin célébra.
Vesin, y nos fau rionda.
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Chantons tous de cœur
La noce du village ;
Pour lui faire honneur.
Prenons tous courage !
Et pour la bien célébrer,
Voisin, il nous faut ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !


Bénirau Loï,
Galèse Fanchonnette,
Y vos fau dzoï
Dé voutré zamourette.
No volloin vos imitâ,
Por cin y no fau riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Bienheureux Louis,
Jolie Fanchonnette,
Il vous faut jouir
De votre amourette.
Nous voulons vous imiter.
Pour ça, il nous faut ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !


Du quatro printin,
Ti lé dou s’amavan ;
Por sé bouta in trin,
Ti doû réparmavan,
No porin bin le fitâ.
In tzantin ; é pu riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Depuis quatre printemps,
Tous les deux s’aimaient ;
Pour se mettre en train,
Tous deux faisaient épargne.
Nous pourrons bien les fêter,
En chantant ; et puis ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !


Monsu lo baron,
Madama la baronna,
Lan étâ prau bon,
De pran bouna louna,
Por véni no zonora,
Et no vaire ti riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Monsieur le baron,
Madame la baronne,
Ont été assez bons,
D’assez bonne humeur[5],
Pour venir nous honorer,
Et pour nous voir tous ronder,
            You !
Chacun notre mie, o gai !
Chacun notre mie !


Profétin tré ti
Dé sti dzor de fita ;
Du lo plle peti,
A l’abbé in têta !
Noutron vin y fau gôta,
Et no porin my riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Profitons tous
De ce jour de fête ;
Depuis le plus petit,
Jusqu’à l’abbé qui est en tête !
Notre vin il faut goûter,
Et nous pourrons mieux ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !




J’ai traduit fidèlement cette ronde villageoise tout-à-fait authentique et sans aucune prétention à la forme poétique, comme tu le vois, cher Émile.




Les peuples anciens ont laissé des traces de leur occupation du pays : on y trouve des noms celtiques, des noms évidemment grecs, tels que Céphyse et Amphyon, une procession mythologique et païenne, enfin des voies romaines, des pierres milliaires, des autels votifs, des piscines, des antiquités et des tours-fortes du moyen-âge.

Bochat discute longuement l’étymologie du nom de Léman sans s’occuper de ce fabuleux Lémanus, fils de Priam, que quelques antiquaires amènent au milieu des Alpes.

Il fait remarquer que Λίμνη signifie en grec lac, étang, marais, que Limne est aussi celtique et a la même signification, mais que rien ne prouve que cet idiôme ne dérive point en partie du grec.

Il ajoute que les Flamands emploient le mot de Léem pour marais ou étendue d’eau.

Il est donc très probable que le nom de Léman a une origine grecque ou celtique.


Il faisait un temps doux et calme, propice à une navigation de plaisir, le Pays-de-Gavot dessinait avec netteté par delà les eaux assoupies ses hauts coteaux chargés de châtaigniers ; je me suis pris à regretter cette rive tout en me promenant sur la grande place, et j’ai éprouvé subitement un vif désir de la revoir, — un de ces désirs que I’on pourrait presque appeler besoin. — Plusieurs bateliers étaient là, épiant des étrangers disposés à faire une promenade sur le lac, et ils m’ont offert leurs canots.

Je pouvais revoir Évian, Lugrin la petite Marie si accorte et qui prépare si bien les brisolons... c’était une tentation irrésistible, j’allais y succomber quand le rameur véveysan m’a demandé quinze francs pour cette courte traversée. — Aussitôt j’ai dû y renoncer n’étant pas assez riche pour me passer une fantaisie si coûteuse.

À bientôt, mon ami, je coucherai ce soir à Lausanne.


Vévey.
  1. Le Rhin, lettre 39e.
  2. Il paraît qu’autrefois les moines du Pays-de-Vaud menaient joyeuse vie ; le nom d’abbaye est resté à toutes les fêtes champêtres, bals, festins et réjouissances publiques de ce canton... On dit : je vais à l’abbaye de tel endroit, comme on dit chez nous je vais à la fête de Meudon ou de Sceaux.
  3. Le vignoble de la Côte remonte aussi à une haute antiquité, un document de Cuno, abbé de Bonmont, nous apprend qu’il existait déjà en 1273, et qu’il était très productif.
  4. Cet idiôme campagnard diffère fort peu de celui de la Savoie, du Dauphiné et du Bugey.
  5. Littéralement : d’assez bonne lune (louna) fantaisie, caprice.