Le Testament de Jean Meslier

Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Le Testament.
Texte établi par Rudolf Charles MeijerLibrairie étrangère (Tome 1p. Titre).

Le
Testament

de
Jean Meslier,
curé d’Étrepigny et de But en Champagne, décédé en 1733.



Ouvrage inédit
précédé d’une préface, d’une étude biographique etc.
par
Rudolf Charles.




Tome 1.

Amsterdam,
à la librairie étrangère
raison R. C. Meijer,

Kalverstraat, E. 246.
1864.

Table

des

principales matières.

Tome premier.
a. 
Histoire du mouvement rationaliste en Hollande, en dehors de l’église, depuis 1850 
 IV.
b. 
Quelques mots sur la Théologie protestante, dite moderne 
c. 
Jean Meslier et son œuvre 
d. 
Correspondance de Voltaire, au sujet du Testament du Curé Meslier etc. 
Mémoires des pensées et des sentimens de J. M...... Prêtre, Curé d’Estrepy, et de But 
 1.
I. 
Avant-propos, dessein de l’ouvrage 
 3.
II. 
Pensées et sentimens de l’auteur sur les religions du monde 
 7.
Toutes les religions ne sont qu’erreurs, illusions et impostures 
 30.
IV. 
Première preuve de la vanité et de la fausseté des religions, qui ne sont que des inventions humaines. 
 33.
V. 
Raisons pourquoi les politiques se servent des abus et des erreurs des religions 
 38.
VI. 
Les anciens avoient coutume de mettre au rang des Dieux les empereurs et les grands hommes. L’orgueil des grands, la flatterie des uns et l’ignorance des autres ont produit et autorisé cet abus. 
 42.
Ils croïoient que les hommes pouvoient devenir des Dieux après leur mort 
 45.
Origine de l’Idolatrie. 
 49.
IX. 
Aucune des religions qui sont dans le monde n’est d’institution divine. 
 62.
X. 
Seconde preuve de la vanité et fausseté des religions. La foi, qui est une croïance aveugle et qui sert de fondement à toutes les religions n’est qu’un principe d’erreurs, d’illusions et d’impostures 
 66.
XI. 
Elle n’est aussi qu’une source et une cause fatale de troubles et de divisions éternelles parmi les hommes 
 70.
Foiblesse et vanité des prétendus motifs de crédibilité pour établir aucune vérité de religion 
 76.
Incertitude et vanité des prétendus miracles pour autoriser aucune vérité de religion 
 79.
Incertitude des Histoires sur ce sujet 
 84.
XV. 
Incertitude des prétendues ecritures saintes, qui sont fort falsifiées et corrompues 
 97.
Incertitude des évangiles 
Les prétendues Ecritures saintes ne portent en elles-mêmes aucun caractère ni de sagesse, ni d’érudition plus qu’humaine 
Contradiction des évangiles 
Les prétendus miracles, qui y sont raportés, ne sont pas véritables, et la raison pourquoi 
XX. 
Conformité des prétendus miracles du Christianisme avec les prétendus miracles du paganisme. 
Ils ne sont pas plus véritables les uns que les autres 
Troisième preuve de la vanité et de la fausseté des religions, tirée de la vanité et de la fausseté des prétendues visions et révélations divines 
Folie des hommes d’attribuer à Dieu l’institution des cruels et barbares sacrifices des bêtes innocentes et de croire que ces sortes de sacrifices lui soient agréables 
Origine des sacrifices 
Du prétendu commandement que Dieu auroit fait à Abraham de lui sacrifier son fils 
Vanité et fausseté des prétendues promesses faites de la part de Dieu aux anciens Patriarches Abraham, Isaac et Jacob 
Quatrième preuve de la fausseté des religions tirée de la vanité et de la fausseté des prétendues promesses et profétie de l’ancien Testament 
Fausseté des prétendues promesses du nouveau Testament 
Vanité et fausseté des sens spirituels, allégoriques et mistiques que les Christicoles donnent à leurs prétendues Ecritures saintes et aux promesses et prophéties qui y sont contenus 

Tome deuxième
Suite 
 1.
Cinquième preuve de la vanité et fausseté de la religion Chrétienne tirée des erreurs de sa doctrine et de sa morale 
 24.
Prémière erreur de sa doctrine touchant la trinité d'un seul Dieu en trois personnes qu'elle reconnoit et adore 
 25.
Deuxième erreur touchant l’incarnation d’un Dieu fait homme 
 31.
Quel étoit l’esprit et le personnage de Jésus-Christ 
 42.
Quelles étoient ses prédications et ses discours 
 48.
Le Christianisme n’étoit dans son commencement qu’un vile et méprisable fanatisme 
 68.
Troisième erreur de doctrine l’Idolatrie et l’adoration des Dieux de pâte et de farine dans leur prétendu St. Sacrement 
 73.
Comparaison de la consécration des Dieux de pâte avec la consécration des Dieux de bois et de pierre, ou des Dieux d’or et d’argent 
 77.
L’adoration des Dieux de pâte des Romains ouvre une porte large et spatieuse à toutes sortes d’idolatries 
 86.
Quatrième erreur touchant la création et le péché du premier homme 
XL. 
Cinquième erreur touchant la prétendue injure et offense que le péché fait à Dieu, touchant sa prétendue colère et indignation, et touchant la prétendue punition temporelle et éternelle qu’il en feroit 
Trois principales erreurs de la morale Chrétienne 
Sixième preuve de la vanité et fausseté de la religion chrétienne, tirée des abus, des véxations injustes et de la tyrannie des grands, qu’elle souffre et qu’elle autorise 
Premier abus touchant cette grande et énorme disproportion d’états et de condition des hommes, qui sont tous égaux par nature 
Origine de la noblesse 
Deuxième abus de souffrir et d’autoriser toutes sortes d’états et de conditions de gens fainéans, ou dont les emploïes et les occupations ne sont d’aucune utilité dans le monde, et dont même plusieurs ne servent qu’à fouler, qu’à piller, à ruiner et oprimer les autres 
XLVI. 
Autre abus de souffrir et autoriser tant d’ecclésiastiques et notamment tant de moines fainéans et inutiles 
XLVII. 
Abus de souffrir qu’ils possèdent tant de si grandes richesses, quoiqu’ils fassent des vœux de pauvreté 
XLVIII. 
Abus aussi de souffrir tant de moines mendians, qui pouvoient travailler dans la société et gagner honnêtement leur vie 
XLIX. 
Troisième abus en ce que les hommes s'apoprient chacun en leur particulier les biens de la terre, au lieu de les posséder et d’en jouïr en commun, d’où naissent une infinité de maux et de misères dans le monde 
L. 
Quatrième abus, les vaines et injurieuses distinctions des familles et des maux, qui en procèdent 
LI. 
Autre abus touchant l’indissolubilité des mariages et des maux, qui en viennent 
LII. 
Des grands biens, qui reviendroient aux hommes, s’ils vivoient paisiblement tous en jouissant en commun des biens et des commodités de la vie 
LIII. 
La communion des premiers Chrétiens anéantie parmi eux 
LIV. 
Sixième abus, du gouvernement tyrannique des Rois et des princes de la terre 
LV. 
Tyrannie des Rois de France, dont les peuples sont misérables et malheureux 
LVI. 
Origine des tailles et des impôts en France 
LVII. 
Ce que dit un auteur du Gouvernement tyrannique des Rois de France 
LVIII. 
Il n’est permis à aucun Roi de tyranniser les peuples, ni de mettre de leur autorité aucun impôt sur eux sans le consentement des états 
LIX. 
Ce que disent les flateurs des rois et des princes sur ce sujet 
LX. 
Septième preuve de la vanité et de la fausseté des religions, tirée de la fausseté même de l’opinion des hommes touchant la prétendue existence des Dieux 
LXI. 
La plupart des savans et des sages de l'antiquité ont nié ou révoqué en doute l’existence des Dieux 
LXII. 
D’où vient la première croïance et connoissance des Dieux 
LXIII. 
Les Déicoles ont été enfin oubligés de reconnoître la fausseté de la pluralité des Dieux. 
LXIV. 
Ils ne sont pas mieux fondés dans la croïance de l’existence d’un seul Dieu 
LXV. 
Ni la beauté, ni l’ordre, ni les perfections qui se trouvent dans les ouvrages de la nature ne prouvent nullement l’existence d’un Dieu, qui les auroient faites 
LXVI. 
Idée chimérique que les Déicoles se forment de leur Dieu 
LXVII. 
Il est inutile de recourir à l’existence d'un Dieu tout-puissant pour expliquer la nature et la formation des choses naturelles 
LXVIII. 
L’être ne peut avoir été créé 
LXIX. 
La possibilité ou l’impossibilité des choses ne dépendent point de la volonté ni de la puissance d’aucune cause 
LXX. 
Pareillement les premières et fondamentales vérités sont éternelles et ne dépendent d’aucun 
LXXI. 
La création est impossible, rien ne peut avoir été créé 
LXXII. 
Le tems ne peut avoir été créé, non plus que l’étendue, ni le lieu et l’espace et par conséquent point de créateur 
LXXIII. 
L’être ou la matière, qui ne sont qu’une même chose, ne peut avoir que de lui-même son mouvement 

Tome troisième.
LXXIII. 
Suite 
 1.
LXXIV. 
Il est ridicule et absurde de dire qu’un être qui seroit très-puissant et infiniment parfait, n’auroit néanmoins aucune perfection visible et sensible 
 20.
LXXV. 
La souveraine béatitude que nos Christicoles attendent dans le ciel, ne seroit, suivant ce qu’ils en disent, qu’une béatitude imaginaire. 
 37.
LXXVI. 
Les maux, les misères, les vices et les méchancetés des hommes font évidemment voir, qu’il n’y a point d’être souverain infiniment bon, infiniment sage qui puisse les empêcher 
 43.
LXXVII. 
S’il y avoit quelque Divinité qui voulut se faire aimer, se faire adorer et servir des hommes, elle ne manqueroit pas de se faire au moins suffisamment connoître à eux, et de leur faire suffisamment connoître ses volontés. 
 76.
LXXVIII. 
Il y a quantité de faux prophètes et de faux miracles 
 86.
LXXIX. 
Sous la conduite et direction d’un Dieu tout-puissant, qui seroit infiniment bon et infiniment sage, nulle créature ne seroit ni défectueuse, ni vicieuse, ni malheureuse 
LXXX. 
Réfutation des argumens des Cartésiens prétendus démonstratifs pour l’existence d’un Dieu souverainement parfait 
LXXXI. 
Nous connoissons naturellement l’infini en étendue, en durée ou en tems, et en nombre, et il est impossible que l’étendue, le tems et les nombres ne soient pas infinis. 
LXXXII. 
Il y a plusieurs infinis en un sens ; mais il n’y en a et ne peut y en avoir qu’un seul infini absolu, qui est le tout 
LXXXIII. 
C’est une erreur et une illusion à Mr. de Cambrai et l’auteur de la Recherche de la vérité, de vouloir confondre, comme ils font, l’être infini qui est, avec un prétendu Etre infiniment parfait, qui n’est point, et illusion à eux de conclure, comme ils font, de l’existence de l’un à l’existence de l’autre. 
LXXXIV. 
Toutes les choses naturelles se forment et se façonnent elles-mêmes par le mouvement et le concours de diverses parties de la matière, qui se joignent, qui s’unissent et se modifient diversement dans tous les corps, qu'elles composent 
LXXXV. 
Différence de la formation des ouvrages de la nature et des ouvrages de l’art, quant à leur formation 
LXXXVI. 
Les Cartésiens obligés eux-mêmes de reconnoître que les ouvrages de la nature se seroient pû former, et se mettre eux-mêmes dans l’état, où ils sont par la force des loix naturelles, du mouvement des parties de la matière 
LXXXVII. 
Par conséquent ils doivent reconnoître aussi que la matière a d’elle-même son mouvement, ce qui est néanmoins contre leur sentiment 
LXXXVIII. 
Foiblesse et vanité des raisonnemens de nos Déicoles pour excuser de la part de Dieu les imperfections, les vices et les méchancetés, les défectuosités et les difformités, qui se trouvent dans les ouvrages de la nature 
LXXXIX. 
Huitième preuve de la vanité et de la fausseté des religions, tirée de la fausseté même de l’opinion que les hommes ont de la spiritualité et de l’immortalité de leurs âmes 
XC. 
Foiblesse et vanité des raisonnemens, que font les Déicoles pour prouver la prétendue spiritualité et immortalité de l'âme 
XCI. 
Réfutation de leurs vains raisonnemens 
XCII. 
Sentimens des anciens sur l’immortalité de l’âme 
XCIII. 
La pensée, les désirs, les volontés et les sentimens du bien et du mal ne sont que des modifications internes de la personne ou de l’animal qui pense, qui connoît, ou qui sent du bien ou du mal ; et quoique les hommes et les bêtes ne soient composés que de matière, il ne s’en suit pas de-là que les pensées, que les désirs, ni que les sentimens du bien ou du mal dussent être des choses rondes ou quarrées comme les Cartésiens se l’imaginent, et c’est en quoi ils se rendent ridicules, comme aussi en ce que sur une vaine raison, ils voudroient priver les bêtes de connoissance et de sentiment ; laquelle opinion est très condamnable 
XCIV. 
Ni Moïse ni les anciens prophètes n’ont cru l’immortalité de l’âme 
XCV. 
Pline fameux naturaliste ne l’a pas cru ; son sentiment sur ce sujet 
XCVI. 
La nécessité inévitable du mal est une autre espèce de démonstration, qu’il n’y a point d’Être souverain, qui puisse empêcher le mal 
XCVII. 
L’accord de toutes les preuves, alléguées sur ce sujet, qui se suivent, qui se soutiennent et qui se confirment toutes les unes les autres, est une preuve, qu’elles sont véritablement solides et assurées 
XCVIII. 
Conclusion de l'ouvrage 
IC. 
Apel de l'auteur comme d'abus de toutes les injures et calomnies, de tous les mauvais traitemens et de toutes les injurieuses procédures, que l'on pouroit faire contre lui après sa mort ; et il en appelle comme d'abus au seul tribunal de la droite raison, par devant toutes personnes sages et éclairées, récusant pour juges dans cette affaire, tous ignorans, tous bigôts et hypocrites, tous partisans et fauteurs d'erreurs et de supositions, comme aussi tous flateurs et favoris des tyrans, et tous ceux qui sont à leurs gages et leurs pensionnaires 
Fin de la table.