Poliphile, à l’endroit ci-dessus décrit,
voit les chars triomphaux aux attelages de six, entièrement faits de pierres variées et de précieux joyaux, mêlé qu’il est à la foule des heureux jeunes gens louant et vénérant le grand Jupiter.



ien, comme je le crois avec raison, n’est difficile pour les Dieux supérieurs ; j’estime au contraire qu’ils peuvent tout faire, et que chaque effet se prête à leur vouloir, partout et en toute chose créée. C’est pourquoi sont-ils justement qualifiés d’omnipotents. Peut-être seras-tu surpris à l’excès des merveilleuses, des étonnantes, que dis-je ! des divines œuvres dont je te vais parler. L'art, émule de la Nature, s’efforce, autant qu’il est en lui, d'imiter ses productions ; mais il ne parvient pas à copier ou à rendre les opérations divines faites sans travail, par le souffle du génie et de l’intellect. Aussi nul ne doit se laisser surprendre ; mais il doit admettre tranquillement, dans son esprit, par la réflexion, que tout ce que nous n’avons pas accoutumé de pouvoir produire est possible aux Dieux supérieurs. Ainsi m’en avisai-je. Le premier des quatre chars triomphaux admirables et divins, avait ses quatre roues faites de très-fine pierre d’émeraude Scythique de première qualité, tout étincelante de parcelles couleur de cuivre. J’admirai, saisi d’étonnement, le demeurant du chariot dont les parois étaient, non de sidérite[1] d’Arabie ou de Chypre, mais de diamant scintillant de l’Inde, bravant l’émeri et l’acier, sortant vainqueur et inaltéré de l’ardeur du feu et qui ne peut être dompté que par le sang chaud d’un bouc, grâce à l’art magique[2]. Ses ais, divinement

travaillés, gravés et sculptés sur toute leur surface, étaient merveilleusement refendus et incrustés d’or très-pur.

Sur le panneau de droite, j’admirai, représentée, une noble et royale nymphe, en un pré, parmi de nombreuses jeunes filles de son âge, couronnant de festons et de fleurs des taureaux victorieux. Un de ces animaux, apprivoisé, s’attachait tout particulièrement à l’une d’entre elles. Le deuxième panneau montrait cette nymphe confiante assise sur le doux et blanc taureau qui faisait traverser la mer gonflée à la craintive jeune fille[3].

Au front antérieur du char, je vis Cupidon accompagné d’une foule innombrable de gens blessés, tout étonnés de ce qu’il tirât de l’arc contre le haut Olympe. Sur la face postérieure, j’admirai Mars, devant le trône du grand Jupiter, se plaignant de ce que l’enfant

avait déchiré son impénétrable cuirasse, et le maître bénin lui montrant d’une main son sein percé, tandis que de l’autre il tenait, en élevant le bras, cette inscription : NEMO.

La configuration du char était quadrangulaire, formée de deux carrés parfaits. Il mesurait six pieds en longueur, trois en largeur ainsi qu’en hauteur. Sans compter toutefois l’indispensable corniche du haut, ainsi que la plinthe du bas. Au-dessus de la corniche, et tout autour, courait une bande haute de deux pieds et demi, longue de cinq et demi, qui allait en s’infléchissant au départ de la corniche et qui était couverte d’écaillés en pierres précieuses rangées dans un ordre alternant de couleurs variées. Aux quatre angles de cette annexe étaient fixées des cornucopies renversées, l’orifice en bas, au droit de la saillie de l’angle de la corniche, toutes pleines de fruits et de fleurs rendus par de grosses et nombreuses gemmes, au milieu de divers feuillages en or.

Ces cornucopies, couvertes de canaux tors, m’apparurent remarquablement enveloppées de feuilles de

pavot déchiquetées, se terminant au sommet de la bande par une élégante volute, qui finissait en un feuillage à l’antique découpé retombant sur le dos des cornucopies faites de la matière susdite[4].

À chaque angle de la plinthe du char, jusqu’à la projection de la corniche, était assujetti un pied de harpie, à la courbe légère, se terminant joliment, de côté et d’autre, en feuilles d’acanthe.

Les roues pénétraient à l’intérieur du char et ne se laissaient voir qu’à moitié. Quant à la plinthe, c’est-à-dire le bas de cette machine, elle se soulevait gracieusement à sa partie antérieure, près des jambes de harpie et allait s’amoindrissant en la forme d’une spirale de colimaçon. C’est là que s’attachaient les liens ou courroies destinés à la traction. À l’endroit de la plinthe où pivotait l’essieu, pendait une pointe dont la ligne d’attache était large deux fois autant que l’espace compris entre le moyeu tournant et le sommet de cette avance où naissaient deux jets de feuillage qui se séparaient

en s’étendant jusque sous la plinthe. Or, sur la plate-forme de l’annexe dont il a été parlé plus haut, était couché un taureau sacré, tout blanc et fort doux, orné de maintes fleurs et paré pompeusement comme un bœuf destiné au sacrifice. Sur lui reposait, assise, une vierge royale. Du haut des larges reins de l’animal elle allongeait ses bras nus, et, comme avec des pinces de crabe, embrassait les fanons pendants. Elle était délicieusement revêtue d’un costume de nymphe en étoffes légères merveilleusement tissues de soie verte et d’or. Elle était couverte d’un voile dont les bouts confinaient aux petits tétons, ornée d’une abondance de joyaux variés, et portait une couronne qui reposait sur son élégante chevelure éclatante et lustrée.

Ce char triomphal était traîné par six centaures lascifs issus du germe caduque de l’audacieux Ixion[5]. À leurs flancs robustes et chevalins étaient de petites

chaînes plates en or dont les anneaux, admirablement agencés l’un avec l’autre, s’attachaient par des maillons également d’or. Elles couraient à travers des anneaux, afin que les six centaures tirassent tous également. Erichtonius ne sut pas atteler aussi bien des chevaux fringants à des chars ailés[6].

Chacun de ces centaures était chevauché par une nymphe insigne qui tournait le dos à sa compagne. Ainsi, trois nymphes montraient leur beau visage à droite, trois à gauche. Elles portaient des instruments de musique s’accordant en une harmonie céleste. Leur abondante chevelure blonde flottait le long de leur beau cou. Elles avaient la tête ornée de toutes sortes de choses. Les deux plus proches du char triomphal étaient vêtues de soie d’un bleu pareil à la resplendissante coloration des fines plumes d’un col de paon.

Celles du milieu portaient des vêtements d’un éclatant vermillon, celles de l’avant d’un satin couleur de verte émeraude. Joignez-y des affiquets et parures de nymphes. Elles chantaient, leur petite bouche ronde ouverte, et jouaient de leurs instruments avec une douceur et une mélodie à conserver à jeun une âme toujours vivante.

Les centaures étaient couronnés de branches de chêne. Ceux qui étaient le plus près du char portaient des vases de forme antique en topaze d’Arabie, à l’éclatante couleur d’or, pierre chère à Lucine et capable d’apaiser les vagues[7]. Ils les tenaient d’une main par le sommet et les soutenaient de l’autre en les embrassant. Ces vases, grêles par le bas, allaient se renflant peu à peu jusqu’à leur milieu fort ample, puis, à partir de là, ils se terminaient par un goulot. Ils avaient deux pieds de haut, étaient sans anses, faits avec un art admirable. Il s’en échappait un nuage de fumée répandant un parfum inestimable. Ceux qui venaient après, sonnaient d’une trompette d’or de laquelle pendait un pennon en soie fine tissue d’or, attaché par un triple lien au tube de la trompette. Les deux autres centaures soufflaient dans des cors très-antiques[8]. Tous tenaient bien l’accord avec les instruments des nymphes qui les chevauchaient.

Sous les chars triomphaux attelés ainsi de six, passaient les essieux dans les moyeux desquels étaient fixés les rayons des roues faits en balustres, s’amincissant à l’extrémité et terminés par un pommeau contre la circonférence de la roue. Le pôle de l’essieu était d’un or de poids et très-fin, inattaquable par la rouille corrodante et par l’incendiaire Vulcain, mais poison mortel de la paix et de la vertu.

Tous les assistants célébraient la fête avec vivacité, sautant avec de petites révolutions soudaines, applaudissant solennellement. Leurs vêtements étaient ceints d’écharpes flottantes, aussi bien que ceux des nymphes chevauchant les centaures attelés. Ils louaient amoureusement et avec transports la sainte Raison et les divins mystères, en voix consonnantes et en chansons rythmées.

Le char qui suivait était non moins merveilleux que le premier, attendu que ses quatre roues mobiles, leurs rayons et les moyeux étaient d’agate brune gracieusement veinée de blanc. Telle n’était certainement pas l’agate du roi Pyrrhus sur laquelle se trouvaient naturellement empreintes les neuf Muses et, au milieu d’elles, Apollon qui les conduisait[9]. Les essieux de ce char, ainsi que sa forme, étaient comme dans le premier ; mais les parois étaient faites de saphir oriental bleu, parsemé d’étincelles d’or, pierre propice à l’art magique et très-agréable à Cupidon lorsqu’on la porte à la main gauche.

Sur le panneau du côté droit, je vis, avec admiration, couchée sur un lit royal, dans un superbe palais, une matrone insigne qui avait pondu deux œufs, à la grande stupéfaction de l’accoucheuse. De nombreuses matrones et des nymphes étaient auprès d’elle. De

l’un de ces œufs sortait une flamme, de l’autre deux très-belles étoiles[10].

Sur le panneau de gauche, les parents intrigués, ne comprenant pas ce prodige nouveau, interrogeaient pieusement l’oracle, aux pieds de la divine statue, afin d’en connaître la cause.

La Divinité bienveillante leur faisait cette réponse équivoque :

VNI GRATVM MARE. ALTERVM GRATVM MARI[11].

Par suite de cette réponse ambigue, les œufs furent conservés par les parents.

Sur le panneau antérieur se voyait le bel enfant Cupidon enlevé dans le ciel et qui, à l’aide du dard tranchant d’une flèche d’or, traçait vivement, dans le

ciel étoilé, des animaux quadrupèdes, reptiles et oiseaux. À terre se tenaient des humains tout surpris qu’une aussi petite sagette pût produire un aussi grand

effet. Sur le panneau postérieur, le grand Jupiter réveillait un pasteur intelligent endormi auprès d’une agréable fontaine, l’instituait arbitre en sa place, lui donnant à juger trois fort belles déesses nues. Ce berger, séduit par le très-actif Cupidon, adjugeait la pomme à l’aimable mère de ce dieu.

Six éléphants blancs accouplés, tels qu’on n’en trouverait pas en leur pays dévasté par les chèvres[12], non plus qu’aux bords du Gange, tels qu’on n’en vit pas sous le même joug au triomphe du grand Pompée, retour d’Afrique, ni à celui du puissant père Liber[13], vainqueur

de l’Inde, avec leur proboscide protégé par leurs menaçantes dents d’ivoire, baritant doucement, traînaient avec facilité ce char triomphal. Ils étaient attelés de cordons de soie très fine teinte en bleu, gracieusement tordus avec des fils d’or et d’argent conjoints, faits en points serrés et saillants, tissus en carré ment aux épis du mont Garganus[14]. Ces animaux portaient des pectoraux d’or couverts d’un semis d’innombrables gemmes éclatantes, attachés avec des boucles d’or par lesquelles couraient les traits des six éléphants.

Six tendres fillettes les montaient, à la manière des premières susdites. Elles tenaient des instruments différents, aux sons concordant excellemment, et se

comportaient en tout comme les précédentes. Deux d’entre elles étaient vêtues de rouge, deux de jaune extrêmement brillant comme l’intérieur de la renoncule[15], et deux de pourpre violette.

Les éléphants attelés étaient pompeusement parés de caparaçons brodés de grosses perles et autres pierreries. Leur cou était entouré de joyaux ronds et épais. Sur leur ample front pendait une pomme mobile faite d’admirables perles, avec un long floquet de soie aux tons variés, mélangée de fils d’or et que le mouvement mettait en branle.

Sur ce véhicule superbe et triomphal, je vis un cygne très-blanc livré aux amoureux embrassements d’une nymphe fille de Thésée[16], d’une incroyable beauté. De son bec divin il répondait à ses baisers ; ses ailes abaissées voilaient les parties dénudées de la noble dame, et tous deux livrés aux divins et voluptueux plaisirs, très-joyeux s’unissaient délectablement. Le cygne divin était couché entre les jambes blanches et délicates de la dame qui reposait commodément sur deux coussins en drap d’or, mollement rembourrés de laine soyeuse et ornés de tous les accessoires nécessaires. Elle était vêtue d’un léger costume de nymphe en soie blanche tramée d’or brillant, élégamment orné de pierres précieuses aux endroits où c’était prescrit, sans qu’il y manquât rien de ce qui pouvait concourir à augmenter le plaisir. Cette nymphe apparaissait aux spectateurs on ne peut plus superbe et délectable, pourvue de tout ce que nous avons décrit plus haut, accompagnée de louanges et d’applaudissements.

Le troisième triomphe céleste avait les quatre roues tournantes de son char en chrysolithe d’Éthiopie flamboyante d’étincelles d’or, pierre qui, traversée par un crin d’âne, met en fuite les malins démons et procure le bonheur, portée à la main gauche. Tout le restant qui avait trait aux roues était fait ainsi qu’il a été dit plus haut. Les panneaux du char, établis comme ceux que nous avons déjà décrits, étaient en vert héliotrope de Chypre[17], ponctué de gouttes de sang, pierre qui a pouvoir sur les lumières astrales, rend invisible celui qui la porte et lui confère le don de divination.

Le panneau de droite présentait ce sujet sculpté : un homme insigne, d’une majesté royale[18], priait au devant de la statue divine en un temple sacré, consultant sur le fait des destinées de sa très-belle fille, et apprenant qu’elle devait être cause qu’il serait chassé de son royaume. Voulant éviter qu’on l’engrossât,

il élevait une construction munie d’une haute tour et l’y enfermait sous bonne garde. Là, oisive, la jeune fille voyait avec un extrême plaisir des gouttes d’or pleuvoir en son giron[19].

Sur l’autre panneau était représenté un noble jeune homme recevant très dévotement une targe protectrice en cristal. Valeureux, il décapitait de son glaive recourbé et tranchant une femme à l’aspect terrifiant, et soulevait superbement la tête coupée en signe de victoire[20].

Du sang qui s’en échappait naissait un cheval ailé[21] qui, s’envolant sur le sommet d’un mont, en faisait jaillir, d’un coup de son sabot, une source mystérieuse[22]. Sur la face antérieure du char on voyait le puissant Cupidon qui, lançant une flèche contre le

ciel étoilé, en faisait pleuvoir amoureusement des gouttes d’or. Des gens de toutes les conditions se tenaient là blessés, en foule innombrable, stupéfaits d’une telle action.

Sur la face opposée j’aperçus Vénus irritée, sortie d’un filet néfaste, en compagnie d’un homme armé. Elle tenait, dans sa colère, son fils par les ailes, cherchant, pour se venger, à lui arracher les plumes. Elle en avait déjà une pleine poignée et l’enfant pleurait. Le grand Jupiter, assis sur un trône d’or, lui envoyait un messager aux talonnières ailées qui, après l’avoir soustrait nu mais intact aux violences maternelles, le lui présentait ; et le secourable Jupiter lui disait ces mots gravés en caractères Attiques au devant de sa bouche divine :

ΣΥ ΜΟΙ ΓΛΥΚΥΣ ΤΕ ΚΑΙ ΠΙΚΡΟΣ[23],

tout en le couvrant de sa chlamyde céleste.

Ce char était traîné en grande pompe par six

unicornes terribles au front cornu de cerf, pleins de révérence pour Diane la froide. Enchaînés, par leur vigoureux poitrail chevalin, d’un ornement chargé d’or et couvert de très-précieux joyaux, attelés de petites cordes faites de fils d’argent et de soie jaune tordus ensemble avec beaucoup d’art, formant de très-jolis nœuds, avec les beaux accessoires ci-dessus décrits, ils étaient montés par six jeunes vierges de la même manière que faisaient les autres. Ces nymphes portaient des vêtements de drap d’or tramé de très-fine soie bleue formant dans le tissu des fleurs et des feuillages variés. Toutes six, elles tenaient d’admirables et très-antiques instruments à vent bien accordés et joués avec un souffle incroyable. Sur la plate-forme du char, au milieu, se trouvait un siège précieux en jaspe verdâtre, pierre qui procure de l’argent, facilite l’accouchement et incite à pudicité. Le pied de ce siège était hexagonal et montait, en s’amincissant fort à propos, sous une large coquille plate. Le dessous de

cette coquille était profondément strié jusqu’à la moitié, puis ondulé et lisse jusqu’à la huitième partie, près des bords à nervures. Le creux en était peu profond, fait à la commodité de la personne assise, avec de remarquables moulures gravées. Dessus reposait une nymphe très-parée et fort belle sous son vêtement tissu d’or et de soie bleu clair, costume léger, d’une grâce virginale, orné de nombreuses gemmes. Elle montrait son affectueuse tendresse en contemplant avec admiration la quantité d’or céleste répandu dans son giron. Comme les autres, elle recueillait des honneurs solennels et de joyeux applaudissements. Elle était assise, son abondante chevelure blonde éparse le long de son dos, couronnée d’un diadème d’or et de pierreries multiformes.

Le quatrième char triomphal était porté sur quatre roues d’asbeste d’Arcadie couleur de fer[24], qui, une fois allumé ne peut s’éteindre. Le restant du char,

comprenant les panneaux quadrangulaires, faits comme les précédents, était en fulgurante escarboucle troglodyte[25], brillant dans les ténèbres, sur laquelle il y en aurait long à dire ; mais il faut considérer en quel endroit de telles œuvres ont été faites et par quels ouvriers !

Donc le panneau de droite montrait ce sujet rendu à perfection : une matrone vénérable était grosse ; le grand Jupiter lui apparaissait dans tout l’éclat de sa

divinité, tel qu’il ne se montre qu’à la seule déesse Junon, entouré de tonnerres et d’éclairs, si bien que, prenant feu, elle se consumait en cendres. D’une

telle combustion on retirait un très-noble et divin petit enfant. Sur l’autre panneau je vis Jupiter secourable, en personne, remettre ce même petit enfant à un homme céleste porteur de talonnières ailées et d’un caducée. Puis ce dernier le portait dans un antre[26], le confiant à de nombreuses nymphes afin qu’elles le nourrissent.

Sur le panneau antérieur je vis Cupidon, en présence d’une foule énorme de gens des deux sexes atteints de ses flèches, qui s’émerveillaient de le voir, dardant la dangereuse sagette contre le ciel, attiré par Jupiter sous sa forme divine, en la présence d’une jeune mortelle. Sur le panneau postérieur se voyait le grand Jupiter assis en juge sur un tribunal. Cupidon

boîtant se répandait en plaintes contre sa divine mère citée en justice, attendu qu’il s’était, par la faute de celle-ci, extrêmement féru d’amour lui-même pour une fort belle demoiselle qui, d’une lampe allumée, lui avait brûlé sa divine petite jambe. La très-belle nymphe accusée était présente avec sa lampe en main. Jupiter, en riant, disait à Cupidon :

PERFER SCINTVLLAM QVI CŒLVM ASCENDIS ET OMNES[27].

Ce monostique était gravé avec nos caractères sur un abaque en forme de tableau, en regard de la face du vénérable Dieu. Le demeurant du véhicule était comme ci-dessus.

Ce mystérieux char de triomphe était attelé de six tigres d’Hyrcanie, légers et rapides, mouchetés de brillantes taches fauves. Ils étaient attachés avec des sarments de vigne féconde garnis de leurs jeunes feuilles, de leurs vrilles tordues et de leurs corymbes vermeils. Ces animaux traînaient le char d’une allure modérée.

Au-dessus de la plate-forme, dans le milieu même, était placée une base en or dont le diamètre inférieur mesurait un pied trois palmes et dont la hauteur était à peu près équivalente. Une partie était attribuée à la moulure arrondie du bas, une demi-partie à la gueule renversée, ainsi qu’à la nervure, le reste à la nacelle, à la gorge en sens inverse, aux nervures, accessoires, filets et cordons. Le dessus de cette base était creusé circulairement en son milieu. Dans cette excavation pénétraient les queues de quatre aigles établis sur la surface plane de la base. Ils étaient faits de précieuse ætite de Perse[28], se tournant le dos, les serres d’or appuyées sur ladite base. Leurs ailes éployées se joignaient et portaient, établi sur leur coude, un admirable vase d’hyacinthe Éthiopique rebelle au ciseau, qu’elles accompagnaient avec grâce. Ce vase était sillonné de veines d’émeraude et d’autres pierres précieuses, au point que c’était chose incroyable. Il était haut de deux pieds et demi, presque rond. Le diamètre de sa panse, à sa plus grande largeur, égalait un pied et demi, sa circonférence mesurait trois diamètres. Le fond, à partir de la ligne où le vase appuyait sur les ailes, tombait, par dessous, de trois pouces. Une frise d’une palme de large courait autour du plus grand renflement du vase. Cette frise formait le point de départ d’un autre vase à gargoule, qui faisait corps avec ce premier l’espace d’une palme. De là jusqu’en bas, cela donnait un pied et demi en élévation. À partir de ce point, naissait la panse du second vase susdit qui s’élevait d’un pied et qui, parvenu à la hauteur d’une palme et demie, commençait à s’évaser. La demi palme supérieure était consacrée à un enroulement de feuillages et de fleurs se détachant presque du fond d’hyacinthe. Le diamètre de ce second vase était de deux quarts et demi celui du bas. Au-dessous de la petite frise saillaient en circuit quelques godrons d’une protubérance moyenne, qui, se continuant sur la partie renflée, s’amincissaient en se perdant jusqu’au bas. Des godrons semblables montaient joliment de deux quarts et demi, jusqu’à l’orifice orné de canaux tordus excellemment. Cet orifice était formé par une petite conque évasée moins large que la panse ; une élégante moulure la reliait au vase avec de petites gorges, moulures et tores. Les frises étaient bordées dessus et dessous de moulures pareilles et ciselées. Après la moulure sise au-dessus de la frise du vase en gargoule étaient soudées, en travers, deux bagues coupées en demi-anneaux opposés l’un à l’autre et tenus dans la gueule mordicante de deux lézards ou petits dragons. Ces deux petits dragons, taillés en réserve dans une veine d’émeraude par le débit du reste de cette matière, reposaient sur leurs quatre petits pieds de lézards à même le comble du vase inférieur, lequel comble, entre ce dernier et le vase à gargoule, avait une élévation d’un quart. À partir de son rétrécissement supérieur, il descendait en la forme d’une gueule renversée et se terminait jusqu’au limbe de la panse où était la frise ambiante. Cette sorte de comble déclive était en hyacinthe et soigneusement écaillé. Les deux petits dragons, de chaque côté, jusqu’à l’arête dudit comble, formaient, sur la moulure de la frise, avec leur queue retournée contre l’épine dorsale, une véritable spirale circulaire qui se répétait au-dessous. Ces révolutions servaient d’anses. Celle de dessous se bifurquait en se terminant, de part et d’autre, en une admirable frondaison qui pénétrait, à droite et à gauche, dans la frise, à un demi-pied d’intervalle, avec un fini plein d’élégance. Ledit feuillage, soulevé presque entièrement en relief, laissait voir le fond, c’est-à-dire la surface solide du corps du vase en hyacinthe. Tout le pourtour de la panse était occupé par ces queues terminées en feuillage qui l’entouraient l’espace de deux pieds.

Il me reste à parler de la partie du vase mesurant en hauteur un pied et demi. Tout le corps, depuis la ceinture jusqu’au bas, apparut, à mon sens, comme une œuvre stupéfiante, une œuvre divine. J’admirai cedit vase couvert partout d’une vigne sculptée en relief, dont les souches, les pampres, les sarments et les vrilles capricieusement enroulées, avaient été exécutés dans une veine saillante de topaze. On n’en saurait retrouver de pareille dans l’île Ophiadès[29].

Le feuillage était de très-fine émeraude, les grappes d’améthyste. Cette contemplation charmait la vue et enchantait l’intellect. La surface solide à laquelle tenait ce travail sculpté en bosse brillait de l’éclat de l’hyacinthe plus polie, plus arrondie que si elle eût été faite sur le tour. Les feuilles sinueuses, et toutes les lignes accessoires, étaient fabriquées et terminées à pouvoir lutter avec la nature, non moins que les quelques fruits, bourgeons et rejetons errants. À cette œuvre admirable ne sauraient s’égaler les petits ouvrages du divin Alcimédon[30], non plus que les coupes d’Alcon[31]. Ce vase était complet en ses moindres parties, sans nul défaut.

Revenons à la ceinture ambiante de ce très-précieux vase, autrement dit à la bande formant frise. Dans la partie évidée sous les queues, je vis deux sujets, dignes de la plus grande admiration, sculptés de cette même façon. J’admirai, sur la face antérieure du vase, une intaille représentant à merveille Jupiter altitonnant. De sa main droite il tenait une tranchante et flamboyante épée prise dans une veine de chrysolithe d’Éthiopie, de son autre main un foudre étincelant fait d’une veine de rubis. Le Dieu était taillé dans une veine de galactite ; il était couronné d’étoiles scintillantes pareilles au foudre et se tenait sur un autel sacré tout en saphir. En présence de sa divine et terrible Majesté je vis un chœur de sept nymphes le fêtant, vêtues de blanc et indiquant l’acte de célébrer leur vénération par des chants religieux. Puis elles se métamorphosaient en arbres verdoyants faits de transparente émeraude et couverts de très-brillantes fleurs bleues. Elles s’inclinaient très-dévotement devant le Dieu suprême. Ce n’est pas que toutes ces nymphes fussent entièrement transformées en feuilles, mais la plus proche du Dieu était complètement métamorphosée en arbre et ses pieds avaient pris racine. Sa voisine l’était, sauf les pieds ; la troisième de la ceinture

au dessus avec le commencement des bras, et ainsi de suite de chacune d’elles. Mais toutes laissaient voir au sommet de leur chef virginal la transformation que toutes devaient successivement subir[32].

De l’autre côté du vase apparaissait, taillé en relief, un Dieu festoyant et jovial, ayant l’aspect d’une jeune fille lubrique, couronné de deux longs serpents entortillés, l’un noir et l’autre blanc, enroulant leurs vivantes spirales. Ce Dieu se tenait voluptueusement posé sous une vigne féconde. Des petits génies très-beaux et nus, au visage enjoué, grimpaient après cette treille et cueillaient ainsi les lourdes grappes mûres pendantes. Quelques-uns en offraient gracieusement dans des paniers à ce Dieu. Lui, les regardait en acceptant nonchalamment. Il y en avait qui gisaient couchés sur le sol verdoyant, s’abandonnant au doux sommeil que procure le jus de la vigne. D’autres, d’une façon fort experte, faisaient l’œuvre de l’automne qui exprime le moût. D’autres enfin, dans leur oisiveté, chantaient en frappant sur des tambourins bien tendus. Tout cela

était rendu avec les colorations exigées, et les veines des pierres précieuses se prêtaient opportunément à la pensée arrêtée de l’artiste. Aucun défaut ne se trahissait dans ces images, bien que fort petites, ni dans les plus minimes parties qu’on apercevait toutes distinctement et en perfection.

Dans ce vase était poussée une vigne d’or touffue, aux bourgeons saillants, surchargée de raisins aux grains violets faits d’améthyste de l’Inde, au feuillage de verdoyante sélénite[33] de Perse, pierre qui n’est pas sujette aux mouvements de la Lune et qui plaît à Cupi don. Cette vigne protégeait le charroi et ombrageait l’attelage de six.

À chaque angle de la plate-forme du char triomphal resplendissait un candélabre bien fabriqué, posant sur trois pieds en forme de cornes, fait de branches de

corail favorable aux agriculteurs, détournant les foudres et les typhons[34], repoussant les tempêtes, bénin aux buveurs et leur servant d’amulette ; tel que Persée n’en trouva pas de semblable au cap des Gorgones[35], tel qu’il n’y en a pas dans la mer Érythrée[36] ni à Drepanum[37]. Un de ces candélabres avait sa tige entièrement faite de céraunie bleue[38] de Lusitanie, pierre amie des tempêtes et principalement chère à Diane. Cette tige, de moyenne grosseur, allait en s’amincissant en forme de balustres allongés ornés de nœuds, d’un travail superbe incrusté d’or et d’une hauteur

de deux pieds. Le second était en très-fine pierre dionysias noire tachetée de rouge, donnant, broyée, le goût de sa divinité[39]. Le troisième était en médée[40] de couleur foncée veinée d’or, avec une saveur de nectar. Le dernier était de nébrite[41] dédiée à Bacchus, noire et tachetée de blanc et de noir brillamment mélangés. Chacun avait, dans sa petite conque, une flamme pyramidale d’un feu inextinguible. Un tel éclat, répandu par le reflet des flammes lumineuses dans les fulgurantes pierres précieuses, empêchait de regarder continuellement les œuvres et les sujets divers.

Autour de ce triomphe divin, avec une profonde et solennelle piété, avec une grande pompe religieuse, un nombre infini de Ménades[42], les cheveux dénoués et épars, quelques-unes toutes nues ou simplement couvertes d’un vêtement virginal flottant qui leur tombait des épaules, quelques-autres vêtues de nébris, c’est à savoir d’un vêtement fait d’une peau de daim versicolore, sans qui que ce soit de l’autre sexe, et jouant des cymbales ou des flûtes, accomplissaient les Orgies[43] sacrées, poussant des clameurs et faisant des bacchanales comme dans les Triétériques[44], avec des thyrses ornés de feuillages d’arbres conifères, couronnées de feuilles de vigne, dont elles étaient enguirlandées sur le corps nu, sautant et courant. Le vieux Silène, monté sur son âne, suivait immédiatement la marche triomphale. Derrière ce chevaucheur venait un bouc au poil hirsute que l’on menait joyeusement, orné pour la pompe du sacrifice. Une des suivantes, avec un rire désordonné et des gestes furibonds, élevait un van[45] en joncs. C’est ainsi, c’est avec leur très-vieux rite, que toutes, Mimallones, Satyresses, Bacchantes, Lénées[46], Naïades et Tityres[47], suivant confusément ce quatrième triomphe, le célébraient amoureusement, proférant à haute voix ce cri vénéré : Evohé Bacche !


  1. De σίδηροσ, fer, nom donné à un diamant inférieur parce qu’il est de la couleur du fer poli. (Pline, XXXVII, 4.)
  2. Les anciens croyaient que le diamant ne pouvait être brisé par le marteau sur l’enclume, qu’il faisait même voler en éclats, et que le sang d’un bouc pouvait seul en avoir raison, à la condition qu’il fût frais et chaud. (Pline, XX, in proœmio.)
  3. Europe.
  4. De diamant.
  5. Voyez la note ci-dessus, p. 251.
  6. Erichtonius ou Erectheus I, roi d’Athènes, avait des jambes de serpent. Il inventa les chars à roues et le premier y attela quatre chevaux.
  7. Voir Isidore de Séville, Marbodéus, Solin, Albert le Grand, sur les vertus des pierres.
  8. C’est la grande trompe faite primitivement de corne, puis de bronze, nommée par les Grecs σάλπυγξ στογγύλα. (Varron, LV.)

    Æris cornua flexi. (Ovide, Met., I, 98.)

  9. Ausone (Idyl. 20). V. Pline (XXXVII, i). C’était une de ces agates arborescentes, dites dendrachates, ou dendites sur lesquels l’imagination des curieux voyait tout ce qu’elle voulait.
  10. Allusion à la flamme des Dioscures et aux deux étoiles dites Castor et Pollux. — V. la note ci-dessus, p. 248.
  11. À l’un la mer est agréable, l’autre est agréable à la mer.
  12. Nella agesinua patria. Mot sans doute forgé du Grec, de ἀιγες, et σίνομαι, endommager. La vallée de Cachemire ?
  13. Liber Pater, nom donné par les poètes Latins au Dionysos Grec. Le Dieu Liber est une ancienne divinité Italique. Avec la déesse Libera, il présidait à la culture de la vigne et à celle des champs.
  14. Aujourd’hui, Mont-Saint-Ange occupe une grande partie de la Capitanate.
  15. Ranunculus acris, bouton d’or, clair bassin.
  16. Léda, fille, non de Thésée, mais de Thestius roi d’Étolie, et de Laophonte ou Leucippe fille de Tyndare.
  17. L’héliotrope, surtout celui d’Éthiopie, passait pour montrer le soleil, et, en temps d’éclipse, le passage de la Lune. On croyait que mis dans l’eau, exposé aux rayons solaires, il communiquait une teinte de sang au liquide.
    (Pline, XXXVII, 10.)


    Ex re nomen habens est Heliotropia gemma,
    Quæ solis radiis in aqua subjecta batillo,
    Sanguineum reddit mutato lumine solem,
    Eclipsimque novam terris effundere cogit.

    (Marbodeus. De lapidibus pretiosis. XXXIV.)
  18. Acrisius, père de Danaë.
  19. Danaë.
  20. Persée et Méduse une des Gorgones.
  21. Le cheval Pégase.
  22. La source d’Hippocrène, consacrée à Apollon et aux Muses, à quelque distance de l’Hélicon, un des sommets du Parnasse.
  23. Tu m’es doux et amer.
  24. C’est par métonymie qu’on a appelé asbeste l’amiante que les anciens croyaient un lin. L’asbeste est réellement un amiante dur et pesant, de couleur de fer ; il venait des montagnes de l’Arcadie. (Pline, XXXVII, 10.)
  25. Des cavernes.
  26. Dans l’antre de Nisa.
  27. Endure une étincelle, toi qui incendie le ciel et tous les êtres.
  28. De Άετὀς, Aigle, parce qu’elle était de la même couleur blanchâtre que la queue de l’aigle (Pline XXXVII, 11.) C’est sans doute de l’aigle pygargue qu’il s’agit. Les anciens croyaient qu’on trouvait l’ætite dans le nid des aigles.
  29. Île de la mer Rouge, passé le golfe Acathartos, ainsi nommée à cause des serpents qui l’infestaient avant que Ptolémée II ne l’en eût purgée. Très-riche en topazes, la même sans doute que Juba nomme Topazon. Ne pas la confondre avec Όφιοῦσσα, ancien nom de Rhodes à cause de l’abondance des serpents. (Strab. XIV, Heracl. Pont., 33.) On donnait ce nom, pour la même raison à Cythnos (Thermia), à Ténos, deux Cyclades, à Colubaria (Formentura), une des Baléares, à une île au nord de la Crête. Ovide le donne à Chypre :

    Ipsa suas urbes, Ophiusiaque arva parabat
    Deserere alma Venus :

    (Met. XX, v. 229)
  30. Cité par Virgile dont notre auteur s’est inspiré :

    · · · · · · · · · · · · · · · pocula ponam
    Fagina, cœlatum divini opus Alcimedontis ;
    Lenta quibus torno facili superaddita vitis
    Diffusos hedera vestit pallente corymbos.

    (Buc. Egl. III, v. 36.)
  31. Ciseleur renommé pour ses vases à boire. (Athénée, Deïpnosophistes, XI.)
  32. Les Héliades : Mérope, Hélie, Æglé, Phœbé, Lampétie, Æthérie et Dioxippe. Changées en peupliers ou en aûnes.
  33. De Σελήνη, Lune. Pierre dans laquelle on croyait voir l’image de la Lune suivant qu’elle était dans son croissant ou dans son déclin. (Pline, XXXVII, 10.) Au lieu de lire : pierre qui n’est pas sujette…, il faudrait lire au contraire : pierre sujette aux mouvements de la Lune.
  34. Nuages condensés qui tombent comme des géants sur les vaisseaux pour les engloutir.
  35. Près de Carteïa, nommée Tartessos par les Grecs, sur le détroit de Gibraltar.
  36. Arabicus sinus, Άράβιος κόλπος. (Hérodote, ΙΙ, 11 ; ΙV, 39) Mer Rouge. Le nom d’Erythræum mare se donnait aussi à tout l’Océan Indien, y compris la mer Rouge, le golfe Arabique et le golfe Persique.
  37. Il y a Drepanum, cap au S.-O. de l’île de Chypre (Ptol. V, 14 ; I, 2), auj. capo Bianco ; Drepanum en Sicile (Diod. de Sic. 23, 14) ; Drepanum promontorium Indorum, d’après le roi Juba qui traite d’Indiens les Éthiopiens Troglodytes ; nommé aussi Leptè Acron par Pline ; sur la côte O. du golfe Arabique, inconnu aux modernes.
  38. De Κεραuνός, foudre. C’est en général une pierre blanche qui tire sur l’azur. On croyait qu’elle recevait l’éclat des astres. Sotacus, cité par Pline, en admettait une noire et une rouge. Une quatrième espèce, très rare, ne se trouvait que dans les endroits frappés par la foudre. (Isidore, XVI, 13.)

    Nubibus illisis cœlo cadit iste lapillus,
    Cujus apud Græcos extat de fulmine nomen.

    (Marbodeus, XXII.)
  39. Pierre de Bacchus. Réduite en poudre et mêlée avec l’eau, elle lui donnait le goût du vin.
  40. Pierre qui rend un suc couleur de safran, trouvée dit-on par Médée.
  41. De νεβρίς, peau de faon, dont Bacchus, à qui la nébrite était consacrée, était, dit-on, vêtu. Il y avait des nébrites noires.
  42. Prêtresses de Bacchus et de Cybèle, de μαίνεσθαι, être en fureur.
  43. Mystères de Bacchus, de Όργή, colère.
  44. Ou Triétérèdes, fêtes que les Thébains célébraient sur le mont Cithæron en l’honneur de Bacchus, vainqueur des Indes et surnommé Triétérix, parce qu’il avait mis trois ans à accomplir cette conquête.
  45. En souvenir du van qui servit de berceau à Bacchus.
  46. Αῆναι, de Αηνός, pressoir, nom de Bacchantes.
  47. Le tityre est, à proprement parler, le fruit d’une brebis et d’un bouc. Ce mot veut dire aussi berger, chalumeau et satyre.