Le Poème sans nomBibliothèque-Charpentier (p. 61).
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XLII


Au fond de mon sommeil, de toi je me repais…
Il suffit que ma faim de ton corps me reprenne,
Et je te revois nue, étonnamment sereine,
Et sûre de ta forme et de ses pleins effets.

Tu portes tes cheveux comme le royal faix
D’un brillant manteau noir qui s’épand et qui traîne
Ton visage est celui d’une authentique reine ;
Tes jambes ont le galbe et tes bras sont parfaits.

La pointe de ton sein s’orne d’une améthyste :
Tes flancs bien modelés ravissent l’œil artiste ;
Ton ventre poli semble un pâle bouclier

D’un métal qui saurait frissonner comme une onde…
En songe, à ce doux corps je reviens me lier,
Et le flot chaleureux de ton plaisir m’inonde.