Le Mystère du B 14/Chapitre 9

F. Rouff, éditeur (p. 22-27).

ix

le détective américain



Après avoir délectablement dîné au buffet de Saint-Robert, Rosic, ayant serré la main à M. Chaulvet, était monté dans l’express de neuf heures trente-cinq, s’était commodément installé dans un compartiment de première vide et, la précieuse valise à ses côtés, il songeait qu’en somme il n’avait pas perdu son temps.

Certes, le mystère demeurait aussi obscur.

L’assassin, qui se nommait William Ralph Burnt, et qui avait été tué à Saint-Rambert, malgré toutes ses précautions, ne pourrait garder son secret, grâce aux papiers contenus dans la valise, et que Gladys, l’institutrice de sa fille, allait lui traduire ce soir même.

Il allait donc savoir pourquoi ce W. R. Burnt avait tué son compatriote Joé Wistler, et aussi quel était ce complice qui avait sauté

du train au défilé du Robinet et qui se réclamait auprès des banquiers du « Poignard de Cristal », l’instrument du crime…

Et, tranquille de ce côté, il commençait à s’assoupir, quand sur le seuil de son compartiment, une grande ombre se profila, en même temps qu’une voix au timbre bien transatlantique disait ;

— Pardon… Est-ce bien à M. Rosic, chef de la Sûreté de Lyon, que j’ai l’honneur de parler ?

Rosic sursauta. Que lui voulait cet Américain ? Et il dévisagea l’inconnu.

C’était un homme grand et fort, au visage rasé, aux yeux étonnamment bleus, vêtu d’un suffolk de couleur grisaille.

Instinctivement, Rosic avait mis la main dans sa poche de revolver.

Mais cet Américain paraissait animé des meilleures intentions, car il dit :

— Je dois me présenter… cher confrère… Je suis Tom Dan Shap, le détective américain dont vous avez peut-être entendu parler…

Certes oui, Rosic en avait entendu parler, il n’y avait pas trois mois, dans une affaire sensationnelle de vol de banque, ce T. D. Shap avait traversé l’Océan pour venir enquêter en France et les journaux étaient pleins de sa personnalité.

Rosic ouvrit donc de grands yeux, en se trouvant en présence de cet illustre confrère, et il se leva, serrant la main que le détective lui tendait.

T. D. Shap avait pénétré dans le compartiment, s’était assis en face du policier, et souriant :

— Mon affaire terminée, je suis resté quelque temps en France, voyageant pour mon plaisir, car votre pays est assurément le plus beau dans le monde… et c’est bien le hasard qui m’a fait trouver à Valence, au moment où l’on découvrait ce crime du B-14, qui m’a beaucoup intéressé par plusieurs points imprécis… et, comme vous dites en France mysterious

— Ah ! fit Rosic.

— Oui… j’ai suivi votre enquête… de loin. Je vous ai suivi vous-même… discrètement… Vous comprenez… cela ne me regardait pas… Mais on est détective ou on ne l’est pas… et un crime est toujours un crime…

— Celui-là… commença Rosic.

Mais T. D. Shap l’interrompit, et avec un sourire dédaigneux :

— Oui… il avait l’air comme ça, au commencement… Mais non… Allez, Monsieur Rosic, ne perdez pas votre temps dans cette affaire, elle n’en vaut pas la peine… Elle n’est pas digne de vous…

Rosic sursauta :

— Vous êtes difficile… Je vous avouerai, au contraire, qu’elle me passionne… à cause de son obscurité… Heureusement, ces papiers-là vont sans doute dissiper ces ténèbres…

T. D. Shap ouvrit des yeux étonnés :

— Quoi !… vous n’avez pu débrouiller cette misérable intrigue…

— Mais…

— Mais, mon cher confrère, cela est clair comme de l’eau de roche, ainsi que vous dites, vous autres Français…

— Vraiment, s’écria narquoisement Rosic.

— Véritablement… Pour moi, je vous avoue qu’elle m’apparaît plus simple qu’un conte enfantin…

Rosic regarda l’Américain… il se demanda une seconde si ce transatlantique ne voulait pas se moquer de lui… Mais non… l’homme était sérieux et n’avait pas du tout envie, paraissait-il, de se gausser… et Rosic s’exclama :

— Vrai… si vous avez vu clair dans cette bouteille d’encre, je m’incline devant vous…

T. D. Shap secoua la tête :

— Non… fit-il… Vous êtes discret… Vous ne voulez pas dire ce que vous avez découvert… et vous avez raison… Moi, dans mon pays, quand je travaille, si je rencontrais dans un train, comme je vous rencontre, le plus célèbre policier de chez vous… je me tairais comme vous faites… Mais je veux vous dire ce que j’ai découvert, moi, ne serait-ce que pour vous montrer que les détectives des U.-S. ne sont pas moins dénués de flair…

— Décidément, songea Rosic, ce détective se paye ma tête… Mais nous allons bien voir ses conclusions…

— En somme, comme vous l’avez tout de suite déduit, mon cher confrère, toute l’énigme réside dans le onzième voyageur… Dès que nous saurons ce qu’est ce onzième voyageur, nous n’aurons plus rien à apprendre…

— Justement… mais c’est là le hic…

T. D. Shap sourit :

— Non… ce onzième voyageur est un nommé Barnabé, cambrioleur professionnel assassin à l’occasion, évadé, je pense, de quelque pénitencier, et que l’on reconnaîtra tout de suite au service anthropométrique de Paris, pour peu que vous fassiez part de sa photographie à ces messieurs…

— Sa photographie, ricana Rosic… Où voulez-vous que je la prenne ?…

— Mais à Valence… Son cadavre ne s’y trouve-t-il pas !…

— À Valence, il y a le cadavre de sa victime, sans doute, cet infortuné Joé Wistler… Quant à votre Barnabé, s’il existe réellement, il court les routes à cette heure… Si c’est le onzième voyageur, c’est celui qui a sauté du train dans le Robinet…

— Non… fît Shap, très calme. Celui qui a sauté du train, que vous supposez plutôt avoir sauté du train, c’est la victime…

— Mais…

T. D. Shap, très doux, secoua la tête nonchalamment :

— Non… Véritablement, je suis désolé, monsieur Rosic, mais vous faites erreur…

— Comment… L’assassiné sans tête de Valence…

— Vous savez bien que le contrôleur ne l’a pas reconnu… Et pour cause… Il m’était pas officiellement dans le train. C’est Barnabé…

— Alors, ce seraient les deux autres qui l’ont assassiné…

— Pas les deux autres… Un des deux autres…

— Burnt ?…

— Non…

— Qui, alors ?…

— Joé Wistler !…

— Mais c’est la victime.

— Non…

— Puisque l’assassin, celui qui s’est fait écraser à Saint-Rambert est Ralph Burnt…

— Non…

— Comment non…

Rosic commençait à se fâcher.

Ce qui l’agaçait, c’était moins assurément les démentis de ce confrère américain que le ton sur lequel il les émettait ; ce calme, cette douceur, avaient le don de mettre M. Rosic en rage…

Mais l’autre, sans prendre garde à la colère du policier français, reprit :

— Je vois, Monsieur Rosic, qu’il faut que je prenne les choses par le début…

— Ma foi, je ne demande pas mieux…

— Voilà… Ah !… c’est bien simple, allez… Dix voyageurs arrivant des Indes sont montés directement en gare maritime d’Arenc dans le B-14… Je ne vous l’apprends pas… Le contrôleur des wagons-lits vous l’a expliqué… C’était : 1o une famille anglaise de sept personnes ; 2o un gentleman sans importance ; 3o enfin, MM. Joé Wistler et William Ralph Burnt…

— Bon… Nous savons cela…

— Oui… mais ce que vous ignorez, et moi également, c’est que Joé Wistler avait le ferme dessein de supprimer son compatriote W. R. Burnt…

— Qui vous fait supposer ?

— Mais les faits… les faits qui suivent, cher monsieur…

— Je ne vois pas…

— Mais si, vous allez voir…

Et, avec sa douceur et son sourire. T. D. Shap reprit :

— Dans le B-14, avant les voyageurs des Indes, un homme a trouvé le moyen de se glisser… C’est le onzième voyageur… que le contrôleur ne peut connaître… C’est notre ami Barnabé, en quête d’un beau coup à faire et qui depuis longtemps a préparé celui-là… et… de main de maître… Vous allez voir… Il sait que les voyageurs du B-14 ne sont pas des miséreux, car c’est un train de grand luxe, et tout de suite, il a vu la manière d’opérer… Rien à faire avec la famille anglaise, où veillent deux domestiques… le gentleman sans importance lui paraît un gibier indigne de lui. Mais il a guigné un des deux autres hommes, W. R. Burnt… et il va opérer sur lui…

Rosic haussa les épaules :

— C’est du pur feuilleton… D’ailleurs, rien ne démontre ces hypothèses gratuites…

— Si… attendez… Barnabé est un artiste… À d’autres le poignard et le revolver qui sont salissants… le sang éclabousse, laisse des traces… ce n’est pas propre, et Barnabé est un délicat. Et puis, n’est-ce pas, il ne tient pas à se faire prendre… Il a une manière plus intelligente, plus confortable, plus moderne… Il se sert du chloroforme…

Rosic éclata de rire.

— Mais, mon cher confrère, vous oubliez que le cadavre de Valence était proprement décapité, et quand je dis proprement, c’est une façon de parler, car le wagon dégouttait de sang. Votre Barnabé…

— Aussi n’est-ce pas Barnabé qui a opéré… Ce serait un suicide, dans ce cas, puisque le cadavre de Valence n’est autre que celui de Barnabé… Laissez-moi continuer, je vous prie, mon cher confrère, et vous allez comprendre. Non… Barnabé n’aurait pas coupé stupidement la tête de sa victime… Et la preuve, c’est qu’il pénétra doucement dans son compartiment, lui colla sous le nez un flacon de chloroforme et l’endormit le plus proprement du monde… Après quoi… Ah ! c’est là qu’est le beau de l’affaire… Il déshabille sa victime, prend ses vêtements, l’introduit dans les siens, et… le balance dans le Rhône qui coule en ce moment à côté de la ligne du railway… Voilà du beau travail… Le Rhône ne rendra pas sa proie, et notre Barnabé est entré dans la peau de sa victime… Barnabé est devenu W. R. Burnt, tandis que l’infortuné W. R. Burnt, dans le costume de Barnabé, gît au fond de l’eau… Quand le train arrivera, nul ne s’apercevra de la métamorphose… Il n’y aura pas de cadavre dans le B-14, pas un voyageur de moins, pas un voyageur de plus… Le chef-d’œuvre du crime…

— Très joli, ricana Rosic… Vous avez une belle imagination… Mais rien ne prouve…

— Si… répondit doucement T. D. Shap… l’odeur de pomme reinette que dégage l’homme trouvé dans le Robinet par le garde-ligne et qui remplit sa maisonnette dès qu’il y a amené… l’odeur de pomme reinette indice du chloroforme… L’homme n’a pas un sou sur lui ce qui serait extraordinaire de la part d’un homme qui se serait lui-même jeté du train… Ce costume verdâtre n’avait pas été aperçu en gare d’Arène par le contrôleur, et c’est donc celui du onzième voyageur… Enfin, si cet homme était le complice de l’assassin, il n’irait pas demander de l’argent au banquier de Viviers sur la recommandation du Poignard de Cristal, instrument avec quoi vous supposez qu’a été tué ce pauvre Barnabé… Et puis… pourquoi, au risque de se faire prendre, est-il arrivé à Valence, a-t-il pu voler la veste à l’hôpital… Dangereux cela… Mais il l’a fait, parce que cette veste était la sienne, et que dans la poche de cette veste se trouvaient ses papiers… ses papiers à lui… et qu’il y tenait…

Rosic était stupéfié ; mais il faisait tous ses efforts pour ne le point paraître, et il dit :

— Pourquoi ce Burnt, si c’était lui, au lieu de se cacher, n’a-t-il pas fait sa déclaration immédiate ?…

Shap se mit à sourire doucement :

— Cela, mon cher confrère, c’est son secret. Mais les papiers de cette valise, qui est la sienne, vous l’apprendront, sans doute…

— Mais alors, pourquoi l’autre voyageur a-t-il tué votre Barnabé. Il ne pouvait le connaître… Il…

— Mais parce que ce gentleman, qui se nomme Joé Wistler, avait quitté les Indes avec l’intention formelle d’assassiner W. R. Burnt… Il n’a pu y réussir durant la longue traversée… Mais dans ce train il va pouvoir exécuter ce criminel dessein… Il vient donc dans le compartiment où dort Burnt, il se jette sur lui, il le poignarde… Mais c’est Barnabé qu’il supprime… Puisque Burnt est dans le Rhône… Quand il reconnaît son erreur, il est trop tard… D’ailleurs on arrive en gare… Un employé voit du sang qui dégoutte du wagon… On pénètre dans le wagon, on découvre le cadavre, mais non l’assassin, qui est tapi dans un coin… On gare la funèbre voiture… Joé comprend qu’il est pris… Non… À côté, un autre train est garé… Mais avant, il finit de détacher la tête pour égarer la justice, se donner du temps, saute dans le train garé, déchire la serviette du lavabo, y enferme la tête, et la jette dans une rivière que traverse le convoi… À Saint-Rambert, il descend à contre-voie, pour ne pas être remarqué et se fait sottement écraser par un train qui arrive en sens inverse… Voilà… Vous voyez, mon cher confrère, comme tout cela est simple… Je vous le dis, un véritable conte enfantin…

Rosic songeait. C’était vrai, tout de même : la chose était la plus simple du monde ; grâce à ce Barnabé, toute obscurité s’éclaircissait et ce mystère devenait d’une limpidité stupéfiante.

L’évidence éclatait aux yeux du chef de la Sûreté lyonnaise, qui se sentait tout de même un peu humilié auprès de son confrère américain.

Mais T. D. Shap n’avait point l’air de triompher, et il dit :

— Voyez-vous, c’est quand j’ai entendu la femme de ce garde-ligne parler de pomme reinette que j’ai eu la nette perception de la chose. Cela vous a échappé, Monsieur Rosic, parce que chez vous on travaille peu à l’anesthésique, tandis que chez nous la chose est des plus communes. Puisque notre homme exhalait cette odeur caractéristique, c’est qu’il avait été chloroformé ; puis déshabillé, puisqu’il n’avait sur lui aucun argent ni aucun papier, et qu’au dire du contrôleur aucun des voyageurs ne portait de costume verdâtre. Enfin, quand j’ai connu que le contrôleur des wagons-lits n’avait pas reconnu le cadavre, j’ai eu la confirmation éclatante de mon hypothèse.

Rosic hochait la tête ; certes, tout cela était clair ; mais il restait bien quelques coins obscurs ; et il demanda :

— Mais pourquoi votre bonhomme, victime d’un guet-apens, s’est-il sauvé comme un voleur, au lieu d’avertir la police…

— Cela, vous ai-je dit tout à l’heure, est le secret de W. R. Burnt, mais ce secret, il est facile de le deviner… Depuis longtemps, il doit se douter que l’on va essayer de l’assassiner pour lui voler ses papiers, de la plus haute importance, sans doute… Et voici qu’il reprend ses esprits dans la maisonnette d’un garde-ligne… Son premier mouvement est de mettre la main à sa poche, et il est surpris de ne plus retrouver son portefeuille… Il se regarde, s’étonne d’être vêtu d’un complet qu’il ne reconnaît point et comprend tout, car les souvenirs lui reviennent… Mais à ce moment, il croit avoir été la victime de son ennemi… Allons, il n’y a pas de temps à perdre… D’abord, de l’argent, et il court vers la ville la plus proche où un banquier pourra lui avancer de l’argent sur la recommandation de M. Cazeneuve, de Paris…

Mais à Viviers, il lit un journal, apprend la découverte faite dans le B-14 et toute la vérité lui apparaît. Et il part pour Valence, afin de voler le veston de l’assassiné, qui est son veston, à lui, et où se trouvent ses papiers. Est-ce clair ?…

— Oui ! fit Rosic. Je l’avoue… Vous êtes mon maître… Mais pourquoi à Viviers, chez ce banquier, au lieu de donner son nom, se recommande-t-il du « poignard de cristal », l’instrument du crime ?

— Pensez-vous véritablement que Barnabé ait été décapité avec ce joujou ?

— Mais…

— Je me suis laissé dire qu’aux Indes, où on adore les surnoms, un officier anglais qui répandait la terreur parmi les rebelles était désigné par eux sous le sobriquet de Crystal Dagger. Ce pourrait être notre homme… Mais, croyez-moi, Barnabé n’a pas eu le cou coupé par un poignard de cristal et si vous en avez trouvé un dans le wagon, c’est qu’il avait glissé de la valise de W. R. Burnt, au moment où son ennemi l’ouvrait pour voir si les papiers s’y trouvaient bien…

— Alors, la valise trouvée dans le wagon…

— …était celle de Joé Wistler, qu’il avait apportée de son compartiment pour y mettre les papiers dont il voulait s’emparer par un crime. Mais le temps lui a manqué ; il a pris celle de Burnt et laissé la sienne, ce qui a causé votre erreur sur les personnes…

— Mais, fit encore Rosic, cette fois en fixant ses yeux dans ceux du détective, dans tout cela je ne vois pas comment vous avez pu découvrir que le onzième voyageur se nommait Barnabé…

Et T. D. Shap se mit à rire, franchement :

— C’est que je suis allé avant vous dans le défilé du Robinet et que sur la voie devant l’arbre où était tombé W. R. Burnt, j’ai trouvé ce papier qui avait glissé de la poche de ce gentleman durant la trajectoire qu’il faisait du wagon à l’arbre… Or, comme le veston était celui de Barnabé, la lettre lui appartenait… Lisez-la.

Et il tendit à Rosic un chiffon de papier sur lequel celui-ci put lire :

« Vieux Barnabé, puisque tu as pu te tirer du dur, ne t’attarde pas à Marseille, viens à Pantruche où le boulot ne manque pas, et tu… »

Le reste manquait.

— L’erreur n’est pas possible !… Je suis convaincu !…

— Gardez ce papier, répliqua le détective, il pourra vous servir. Car, n’est-ce pas, je ne m’occupe pas de cette affaire, moi… et volontiers je vous abandonne le résultat de cette petite enquête si cela peut vous être utile… Demain, je m’embarque au Havre, dans six ou sept jours je serai à New-York, où je manque depuis trop longtemps. En tout cas… enchanté d’avoir fait votre connaissance… Mais voici Lyon. Je crois que c’est là que vous descendez…

En effet, le train stoppait en gare de Perrache ; les deux hommes se serrèrent la main : T. D. Shap tendit à Rosic sa valise et les deux policiers se séparèrent, Sans doute pour ne plus se revoir…