Calmann-Lévy éditeurs (p. 140-158).
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XIII

Les vacances en Bretagne ne prirent pas chez les Arbrissel le même aspect que de coutume. Pierre trouvait chez sa mère comme un rajeunissement qu’il ne s’expliquait pas. Mme Arbrissel s’y mit en tête de recevoir beaucoup. Il y eut cette année le dimanche, à Kerzambuc, selon la mode qui s’improvisait alors en France, des « garden-parties ». Le parc, avec son décor d’hortensias bleus tendu au mur ouest du château, prêtait à une grandeur pleine de charme. On invita, paliers par paliers successifs, la noblesse du Finistère, du moins celle qui possédait encore une calèche et un attelage ; puis la magistrature de Quimper et de Quimperlé. Il y eut même un jeune substitut de Châteaulin qui fit sensation en pilotant la première voiture automobile qu’on eût vue dans le pays, faite de bon bois de hêtre, basse sur roues et pétaradante. Enfin quelques industriels « nés ». Un parterre de jeunes filles que leur naturel et leur franchise délivraient de toute gaucherie rencontraient là des garçons qui leur étaient tous plus ou moins Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/151 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/152 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/153 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/154 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/155 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/156 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/157 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/158 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/159 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/160 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/161 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/162 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/163 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/164 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/165 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/166 Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/167 sés jusqu’ici d’un mariage éventuel entre ces deux bons jeunes gens si vertueux, on lui dépêcha pour le recevoir la douce, délicate, subtile et maternelle Annie qui, lors des conjonctures embrouillées, excellait dans l’art d’arracher l’épingle sans la moindre maladresse. Voici : La jeune fille avait plu. Elle avait été trouvée parfaite. Toute la famille Arbrissel demeurait sous son charme. Mais Pierre Arbrissel se montrait encore quelque peu un enfant malgré ses vingt-quatre ans. Et son père estimait qu’avant de reprendre le projet, il fallait attendre au moins les vacances de l’an prochain ; — étant bien entendu que ledit projet restait toujours en suspens.