La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 230

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CCXXX

3110 Cum ad oret, si se drecet en estant, Charles a fini sa prière ; il se relève,
Seignat sun chef de la vertut puisant. Fait sur son front le signe qui a tant de puissance,
Muntet li Reis en sun cheval curant ; Puis monte sur son cheval courant :
L’estreu li tindrent Naimes e Jozerans. Naimes et Jozeran lui tiennent l’étrier.
Prent sun escut e sun espiet trenchant. Il saisit sa lance acérée, son écu.
3115 Gent ad le cors, gaillart e ben seant, Son corps est beau, gaillard et avenant ;
Cler le visage e de bon cuntenant. Son visage est clair, et belle est sa contenance.
Puis, si chevalchet mult afichéement. Très-ferme sur son cheval, il s’avance.
Sunent cil graisle e derere e devant : Et les clairons de sonner par devant, par derrière ;
Sur tuz les altres bundist li olifans. Le son de l’olifant domine tous les autres.
3120 Plurent Franceis pur pitet de Rollant. Aoi. Les Français se souviennent de Roland et pleurent.


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Vers 3110.Si s’drecet. Mu.

Vers 3111.Poisant. O. Même remarque que pour poisse, au vers 3109.

Vers 3113.Neimes. O. Le nom du duc de Bavière est tantôt, dans notre manuscrit, écrit Neimes, et tantôt Naimes. Lire partout Naimes, qui est la forme la plus usitée dans tous nos Romans.

Vers 3115. — Lire bien.

Vers 3118.Greisle. O. V. la note du vers 700.

Vers 3119.Olifan. O. Au cas sujet, il faut olifanz.

Vers 3120. — Lire plutôt pitiet.

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