La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 176

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CLXXVI

Ço sent Rollanz de sun tens n’i ad plus ; Roland sent bien que son temps est fini.
Devers Espaigne gist en un pui agut. Il est là au sommet d’un pic qui regarde l’Espagne ;
A l’ une main si ad sun piz batut : D’une main il frappe sa poitrine :
« Deus ! meie culpe vers les tues vertuz « Mea culpa, mon Dieu, et pardon au nom de ta puissance,
2370 « De mes pecchez, des granz e des menuz, « Pour mes péchés, pour les petits et pour les grands,
« Que jo ai fait dès l’ure que nez fui
« Pour tous ceux que j’ai faits depuis l’heure de ma naissance
« Tresqu’à cest jur que ci sui consoüz ! » « Jusqu’à ce jour où je suis parvenu. »
Sun destre guant en ad vers Deu tendut ; Il tend à Dieu le gant de sa main droite,
Angle de l’ cel i descendent à lui. Aoi. Et voici que les Anges du ciel s’abattent près de lui.


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Vers 2368.Batud. O. V. la note du vers 2.

Vers 2370. — Lire plutôt pecchiez.

Vers 2372.Consoüt. O. Pour le cas sujet, consoüz.

Vers 2374.Angles. Le cas sujet du pluriel exige Angle. ═ Lire Ciel. O. V. la note du vers 545 et celle du vers 1500

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