La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 140

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CXL

Par grant irur chevalchet li reis Carles ; Le roi Charles chevauche en très-grande colère ;
Desur sa brunie li gist sa blanche barbe. Sur sa cuirasse s’étale sa barbe blanche.
Puignent ad ait tuit li barun de France ; Et tous les barons de France d’éperonner vivement :
1845 N’i ad icel ki ne demeint irance Car il n’en est pas un qui ne soit plein de douleur
Que il ne sunt à Rollant le cataigne, De n’être point avec Roland le capitaine
Ki se cumbat as Sarrazins d’Espaigne.
Qui, en ce moment même, se bat contre les Sarrasins d’Espagne.
S’il est blecez, ne quid que anme i remaignet.
Si Roland était blessé, un seul des siens, un seul survivrait-il ?
Deus ! quels seisante humes i ad en sa cumpaigne ! Mais, Dieu ! quels soixante hommes il a encore avec lui !
1850 Unkes meillurs n’en out reis ne cataignes. Aoi. Jamais roi, jamais capitaine n’en eut de meilleurs.


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Vers 1842.Charles. O. V. la note du vers 94.

Vers 1845.Ki n’est pas dans le Ms.

Vers 1846.Cataigne et catanie se trouvent également dans le Ms. La forme la plus étymologique est catanie. Lire ici catanie.

Vers 1848.Blecet. O. Pour le cas sujet, il faut blecez. ═ Quit. O. On trouve quid, qui est plus étymologique, aux vers 150, 1590, 1666. ═ Que est très-lisible dans le Ms.

Vers 1849. Le vers est faux. Il faut p.-e. lire : Quels seisante humes, etc.

Vers 1850.Unches. O. V. la note du v. 629. ═ Lire p.-e. catanies.

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