La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 119

◄  Laisse 118 Laisse 119 Laisse 120  ►

CXIX

1550 D’Affrike i ad un Affrican venut, Il y a là un Africain venu d’Afrique :
Ço est Malquianz, li filz al’ rei Malcud ; C’est Malquiant, le fils au roi Malcud.
Si guarnement sunt tut à or batut, Ses armes sont toutes couvertes d’or ;
Cuntre le cel sur tuz les altres luist. Et, plus que tous les autres, il flamboie au soleil.
Siet el’ cheval qu’il cleimet Salt-Perdut, Il monte un cheval qu’il appelle Saut-Perdu :
1555 Beste nen est ki puisset curre à lui. Pas de bête qui puisse vaincre Saut-Perdu à la course.
Il vait ferir Anséis en l’escut, Malquiant va frapper Anséis au milieu de l’écu,
Tut li trenchat le vermeill e l’azur, Dont il efface le vermeil et l’azur ;
De sun osberc li ad les pans rumput, Puis il met en pièces les pans du haubert,
El’ cors li met e le fer e le fust. Et lui plonge au corps le fer et le bois de sa lance.
1560 Morz est li quens, de sun tens n’i ad plus. Anséis meurt ; il a fini son temps,
Dient Franceis : « Barun, tant mare fus ! » Aoi. Et les Français : « Baron, disent-ils, quel malheur ! »


◄  Laisse 118 Laisse 119 : notes et variantes Laisse 120  ►


Vers 1551.Malquiant. O. Pour le cas sujet, il faut Malquianz. Lyon donne : Malcuidanz, fieuz le roi Macemuz. ═ Le. O. Pour la même raison, il faut li.

Vers 1552.Batud. O. V. la note du vers 2. On pourrait lire ad or.

Vers 1553. — Lire ciel. O. V. la note du vers 545.

Vers 1554.Ceval. O. V. la note du vers 1379. ═ Sauz perduz. L.

Vers 1555.Poisset. O. Pour la phonétique, puisset. V. le Glossaire.

◄  Laisse 118 Laisse 119 Laisse 120  ►