Librairie Guillaumin & Cie (p. 229-230).

D’un fonctionnaire





Cette question d’impôt, sur le principe de laquelle tout le monde, d’ailleurs, est d’accord, présente de très grandes difficultés dès qu’il s’agit d’y répondre en se plaçant au point de vue de l’application ; vos solutions un peu hardies doivent avoir effarouché pas mal de monde. Du choc des idées, dit-on, jaillit la lumière ; aussi, votre livre, fait de bon sens et de franchise, ne peut qu’être utile.

L’auteur de cette lettre fait allusion à l’objection déjà présentée par plusieurs autres personnes, objection tirée de la difficulté d’application. Nous avons déjà répondu à cette question, et nous avons présenté les différentes méthodes adoptées par les législations étrangères et celle que l’on pourrait suivre en France, pour arriver à la meilleure application du système. Toutes les lois fiscales ont eu leurs détracteurs en théorie et leurs fraudeurs en pratique. L’essentiel, en cette matière, est d’envisager le résultat général obtenu, non seulement au point de vue du rendement de l’impôt, mais, ce qui est aussi à considérer, au point de vue du résultat social à prévoir par la suite.

À première vue, lorsqu’on parle d’impôt sur le revenu, et, surtout, de progression dans l’impôt, on rencontre immédiatement une vive opposition, ce qui est très naturel dans un pays où l’on vit surtout de traditions routinières. Après un siècle, nous ne sommes pas encore habitués à notre système décimal ; à peu près partout, dans le langage courant, et même dans le commerce et l’industrie, on emploie plutôt les anciennes mesures que les nouvelles, bien que ces dernières soient plus commodes. Tôt ou tard on simplifiera aussi notre système fiscal, mais il faudra également un temps assez long pour y habituer les esprits. La simplification de la méthode et l’économie de la perception finiront cependant par avoir gain de cause.