Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/HOHENLOHE-INGELFINGEN (Frédéric-Louis, prince DE), général prussien

Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 335).

HOHENLOHE-INGELFINGEN (Frédéric-Louis, prince DE), général prussien, né en 1746, mort en 1818. Il entra de bonne heure dans l’armée prussienne, et était parvenu en 1788 au grade de colonel. Dans la guerre contre les Français, il commanda une division en qualité de lieutenant général, et se distingua surtout près de Pirmasens et à l’enlèvement des lignes de Weissembourg. En 1794, il remporta une brillante victoire près de Kaiserslautern. Après la paix de Bâle, il fut nommé commandant en chef du cordon de neutralité sur l’Ems. La même année, il succéda à son père dans le gouvernement de sa principauté. Il devint général d’infanterie en 1800, gouverneur des principautés franconiennes en 1804, puis inspecteur militaire général de la province de Silésie, et, en 1805, il hérita des possessions de son cousin Louis-Frédéric-Charles d’Hohenlohe-Langenbourg-Œhringen. Pendant la guerre de 1805, entre la Prusse et la France, il commanda un corps d’armée entre la Saale et la forêt de Thuringe, et, en 1806, le corps d’année qui eut à combattre les Saxons. Son avant-garde, commandée par le prince Louis-Ferdinand de Prusse, fut battue le 10 octobre près de Saalfeld, et il fut lui-même vaincu le 14 à Iéna. Le duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick ayant été blessé mortellement le même jour à Auerstædt, il prit le commandement en chef et ramena vers l’Oder les restes de l’armée prussienne qu’il avait pu réunir à Magdebourg. Pendant cette retraite, Blücher, ainsi qu’il avait été convenu, marcha séparément avec son corps et évita ainsi d’être enveloppé dans la catastrophe de Prenzlau. Vigoureusement pressé près de cette ville par une armée supérieure en nombre, le prince capitula le 28 octobre 1806, avec toutes ses troupes, composées encore de 17,000 hommes, mais qui étaient affaiblies par les marches et les privations ; il ne consentit à cette capitulation que parce que la cavalerie de Blücher, sur laquelle il comptait, n’apparut pas et qu’il la crut anéantie. Il chercha plus tard à excuser auprès du roi de Prusse cette faute, qui lui était amèrement reprochée, en disant qu’il avait été induit en erreur par les rapports de Massenbach, quartier-maître général de son corps d’armée ; mais, n’ayant pu réussir à faire accepter cette excuse, il quitta le service et se retira dans ses propriétés de Silésie, laissant à son fils Auguste le gouvernement de sa principauté. Il dut plus tard aller se fixer en France, où il résida jusqu’en 1813. Il revint en Allemagne à cette époque, mais ne prit aucune part à la guerre de l’indépendance et passa le reste de ses jours dans la retraite.