Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/GORSAS (Antoine-Joseph), publiciste, conventionnel girondin
GORSAS (Antoine-Joseph), publiciste, conventionnel girondin, né à Limoges en 1751, décapité en 1793. Il fonda une maison d’éducation à Versailles et fut renfermé à Bicêtre, en 1788, comme corrupteur des mœurs de ses élèves, accusation renouvelée contre lui plus tard, mais qui ne s’appuie sur aucune preuve. Lors de la réunion des états généraux, il créa le Courrier de Versailles, journal qui prit ensuite le titre de Courrier des départements, et qui eut sa part d’influence sur les événements de la Révolution. On le vit figurer activement dans les journées des 5 et 6 octobre 1789, du 20 juin et du 10 août 1792. Nommé député à la Convention par le département de l’Oise, il se prononça contre la mort de Louis XVI, et, comme gage de son retour à la modération, fit une guerre implacable, mais impuissante, aux chefs de la Montagne, particulièrement à Marat. Ses presses furent brisées par le peuple le 8 mars 1793. Proscrit avec les girondins, le 31 mai, il réunit ses efforts à ceux de ses amis pour soulever la Normandie et la Bretagne, fut mis hors la loi et arrêté à Paris, où il avait eu l’imprudence de venir pour voir sa maîtresse, libraire au Palais-Royal. Le même jour, on constatait son identité et il montait sur l’échafaud. Gorsas a laissé, entre autres écrits : l’Âne promeneur, ou Critès promené par son âne (Paris, 1786, in-8o), satire plaisante des ridicules du passé.