Dictionnaire des Arts et des Sciences/1re éd., 1694/Laureole

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LAUREOLE. s. f. Plante dont il y a de deux sortes, la Laureole masle, appellée Chamædaphné, & la Laureole femelle que l’on nomme Daphnoides ou bien simplement Laureole. Cette derniere croist de la hauteur d’une coudée, & a plusieurs rameaux plians, fort feüillus dés le milieu jusqu’en haut. Ses feüilles sont semblables à celles du Laurier, excepté qu’elles sont plus minces, plus molles, & difficiles à rompre. Elles bruslent incontinent la bouche & le gosier de ceux qui en goûtent. Ses fleurs sont blanches & ses grains noirs, lors qu’ils ont atteint leur maturité. Sa racine n’a point du tout de vertu. Sa feüille machée comme un masticatoire, purge le cerveau, & fait éternuer, & quinze de ses grains pris en breuvage, laschent le ventre.

La Laureole masle, appellée Chamædaphné, jette certaines verges lissées, droites & minces, de la hauteur d’une coudée, & sans nulles branches. Ses feüilles ressemblent aussi à celles du Laurier, quoy que plus lissées & plus vertes. Sa graine est ronde & rouge, & est attachée aux feüilles, lesquelles pilées & appliquées sur la teste en appaisent les douleurs, & moderent les ardeurs de l’estomac. Ceux qui les boivent en vin sont soulagez. Leur jus beu aussi en vin, provoque l’urine & les mois des femmes.